Entre Sylvinho et l’OL, c’est déjà fini. La décision de l’éviction de Sylvinho a été entérinée lors du comité de gestion, qui s’occupe du domaine sportif, ce lundi soir. Un conseil d’administration, se chargeant du volet financier, aura lieu ce mardi. Coté en bourse, l’OL doit publier ses comptes ce mercredi avec une conférence de presse de Jean-Michel Aulas. 

L’histoire entre les deux parties aura duré finalement onze petits matchs officiels. Seulement trois victoires et surtout quatre défaites qui ont fait désordre. En Ligue 1, le total de neuf points en neuf rencontres constitue le pire bilan du club depuis la saison 1995-1996. Conséquence directe, le technicien marque l’histoire en étant le seul entraîneur lyonnais à être viré lors de sa première année de contrat.

Un pari perdant

Le pari d’Aulas a tourné au fiasco. Après la fin de la saison dernière, le président a pris du recul en déléguant le pouvoir. « Je prends un risque, comme j’en ai toujours pris dans ma vie », déclarait le président lors de la conférence de présentation du duo Juninho-Sylvinho le 28 mai dernier. Le choix pouvait interroger sur le papier en raison de l’inexpérience des deux hommes. Juninho n’avait jamais été directeur sportif et Sylvinho avait seulement vécu des expériences en tant que numéro deux. Plus étonnant encore, les deux compatriotes ne se connaissaient pas.

Le terrain a rapidement mis en lumière les lacunes redoutées sur le CV de Sylvinho. Le Brésilien n’a jamais réellement endossé le rôle de patron. Il a eu beaucoup de mal s’appuyer sur son staff, si ce n’est avec son adjoint Fernando Lazaro, avec lequel il était isolé. En interne, certains lui reprochaient de tout faire avec une rigueur militaire et de ne pas savoir prendre de la hauteur. Aussi, l’utilisation intensive de la vidéo a été critiquée. Les joueurs ont semblé prisonniers des concepts de jeu avec une importance démesurée accordée à la tactique. 

Sylvinho n’a pas respecté l’ADN du club

Sylvinho a également failli dans sa compréhension de l’ADN du club. Il est essentiellement composé d’un jeu offensif et de la confiance envers les jeunes. Avec sa consigne restrictive envers les latéraux ou encore sa défense à cinq, le technicien n’a pas pris en compte les spécificités de l’OL. Il s’est également montré frileux dans son rapport avec les joueurs du centre de formation. Maxence Caqueret brille avec l’équipe réserve mais le milieu défensif n’a jamais eu sa chance. « Ce serait pécher de lancer un jeune dans la période, j’ai été jeune joueur… », se justifiait Sylvinho avant le déplacement à Leipzig.

Mis à part lors des deux premiers matchs de Ligue 1, le message de l’ancien latéral du Barça n’est jamais passé. Son attitude détachée à la suite des mauvais résultats a froissé. La barrière de la langue l’a certainement handicapé. Durant les séances, Caçapa se muait en traducteur, ce qui impliquait forcément une déperdition des consignes, surtout quand la confiance s’effrite. Devant les médias, Sylvinho a perdu de la crédibilité en se focalisant sur les notions de « mentalité, travail et confiance« , en oubliant l’aspect purement footballisitique.

Un dîner récent avec Laurent Blanc

Quid désormais de l’avenir ? Juninho est toujours dans l’organigramme, mais en étant fragilisé. Le directeur sportif n’aura certainement plus les pleins pouvoirs. Parfait dans l’euphorie des débuts, l’ex-milieu a été trop discret dans la tempête. Sa première intervention date du 28 septembre 2019 après la défaite contre Nantes. Trop tard. Juninho va-t-il se rapprocher du terrain ? Il a un diplôme de l’UEFA pour être manager mais pas entraîneur. Gérald Baticle, qui va assurer les prochaines sessions, possède le sésame pour être numéro un.

Les rumeurs vont aller bon train dans les prochains jours concernant le successeur de Sylvinho. Serpent de mer à Lyon, Laurent Blanc a dîné avec Jean-Michel Aulas chez Paul Bocuse le vendredi 27 septembre. Néanmoins, le repas ne veut pas forcément signifier quelque chose. D’autant plus qu’il a eu lieu avant la crise et la défaite contre Nantes. Jean-Pierre Bernès, l’agent de Laurent n’a pas démenti cette rencontre. Un autre nom revient, celui de Gueïda Fofana, l’ancien milieu de terrain et actuel tacticien de la N2. Il est prometteur, charismatique et tenu en haute estime par quelques joueurs professionnels. Mais encore très jeune (28 ans). Et il n’a pas été contacté par Jean-Michel Aulas. Affaire à suivre…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ol-les-dessous-de-l-echec-sylvinho-1782597.html

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