Vingt-quatre minutes de souvenirs. Un an jour pour jour après le sacre de l’équipe de France en finale de la Coupe du monde en Russie, le 15 juillet 2018 contre la Croatie (4-2), la Fédération française de football a mis en ligne un entretien vidéo avec Didier Deschamps. Face caméra, le sélectionneur raconte comment il a vécu le déroulement de l’ensemble de cette journée historique. Du réveil à l’hôtel aux festivités avec le trophée, en passant par le déplacement en bus et l’échauffement dans le vestiaire du stade Loujniki de Moscou… Chaque moment clé de cette dernière préparation est commenté.
La causerie perturbée par la climatisation
Parmi les anecdotes de cette journée durant laquelle il était prévu de « ne rien changer » pour « garder la même décontraction et le même état d’esprit », il y a cet épisode sur la causerie à l’hôtel. Avant le départ pour le stade, le champion du monde 98 s’adresse à son groupe.
« Et là, au bout de trente secondes, la climatisation fait un bruit pas possible, s’amuse-t-il. Ça ne s’arrête pas! Moi, je reste concentré sur mon truc. Mais je sais que les joueurs lèvent la tête parce que le bruit venait du dessus. Et donc du début jusqu’à la fin, on a droit à ce bruit de climatisation qui est hallucinant. Qu’ils aient été perturbés? Oui, un peu, ça les a certainement un peu déconcentrés. S’il y a un jour où ça ne devait pas arriver, c’était bien celui-là. Mais bon c’est comme ça, il faut s’adapter! »
Sa gestion de la méforme de Kanté
Concernant le déroulement du match, le sélectionneur aborde notamment la gestion de la méforme soudaine de N’Golo Kanté. Exceptionnel et infatigable sur l’ensemble du tournoi, le milieu de Chelsea était passé à côté de sa finale et avait dû être remplacé à l’heure de jeu par Steven Nzonzi.
« Depuis la demi-finale, je m’interrogeais, admet Didier Deschamps. (…) Je me dis qu’il est peut-être fatigué, parce qu’il fait partie des joueurs qui n’avaient pas soufflé au troisième match. (…) Je le vois en difficulté à la mi-temps, puis au bout d’un quart d’heure je fais le changement parce qu’il n’y est pas. Ça me fait mal au coeur de le sortir, mais je dois le faire pour l’équipe. Ce n’était plus un point fort pour l’équipe. Il n’avait pas de jambes et ne se sentait pas bien ».
« L’addition peut être plus lourde »
Autre fait marquant de la rencontre: la bourde de Hugo Lloris en seconde période, qui permet à Mario Mandzukic de ramener les Croates à 4-2. Le sélectionneur pense que cette bévue a calmé les joueurs, alors qu’il les sentait capables de marquer des buts supplémentaires parce qu’ils avaient fini par lâcher « la cavalerie » après une première période avec le frein à main: « Je suis persuadé que s’il n’y a pas ce but, l’addition peut être bien plus lourde. (…) Il n’y a pas eu de la peur, mais ça a refroidi l’ambiance d’un seul coup et on a assuré jusqu’au bout ».
Son « moment privilégié » sur la pelouse avec sa famille
À la fin de ce témoignage, après avoir décrit cette « sensation que la pluie ne mouillait même pas » au moment de savourer la victoire sous des trombes d’eau, l’émotion est perceptible lorsqu’il se confie sur son plus beau souvenir de cette journée. Si sa première réponse instinctive porte sur « Hugo Lloris qui lève la coupe », il s’attarde un peu plus longuement sur une satisfaction un peu plus personnelle: « C’est d’avoir pu partager ce moment avec ma femme et mon fils sur la pelouse, parce que ce n’est jamais évident. C’est un grand moment de bonheur, un moment privilégié. J’ai vu des photos après, avec mon fils qui me tient dans les bras et a un drapeau bleu-blanc-rouge. Il n’y a pas de mots pour décrire ça. C’est la consécration, on est sur le toit du monde et il n’y a rien au-dessus. On peut faire aussi bien, mais pas mieux ».
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