La photo a beau avoir resurgi ce dimanche, elle ne date pas de l’avant-victoire des Etats-Unis contre le Chili (3-0), lors de la deuxième journée de la Coupe du monde. Elle avait encore les cheveux blonds et pouvait surtout se permettre son geste. Désormais affublée de cheveux roses, Megan Rapinoe n’a toutefois pas renoncé à ses gestes militants. 

Un soutien à Kaepernick en 2016

L’image date de septembre 2016, avant le coup d’envoi d’une rencontre de championnat entre le Seattle Reign et les Chicago Red Stars. A l’époque, la joueuse américaine choisit de poser elle aussi un genou à terre pendant l’hymne national, en soutien à Colin Kaepernick, star de la NFL, qui avait initié le mouvement pour protester contre les discriminations raciales et violences policières envers la communauté noire-américaine. 

« Chaque équipe a besoin d’une Megan Rapinoe, sur et en dehors du terrain », résumait Alex Morgan le mois dernier, dans un portrait de Sports Illustrated consacrée à sa coéquipière en sélection. Une référence au statut de la milieu offensive de 33 ans avec les USA (154 sélections, 45 buts, un titre mondial en 2015, un sacre olympique en 2012). Mais aussi à la force de caractère de cette battante qui ne renie jamais ses combats politiques, ni surtout ne les tait.

La Fédération américaine a changé le règlement

Une grande gueule? Bien plus que cela. Un symbole et une porte-parole, aussi bien de la communauté LGBT que de la cause féminine. « En tant qu’homosexuelle américaine, je sais très bien ce que signifie regarder le drapeau et ne pas avoir le sentiment qu’il protège toutes vos libertés, expliquait à l’agence AP Megan Rapinoe à propos de son geste à la Kaepernick en 2016. C’était une petite chose que j’étais en mesure de faire et que je compte continuer à faire. En espérant que cela fera parler. »

Le geste a effectivement fait jaser… et réagir la Fédération américaine. Dans un communiqué publié dans la foulée, l’instance a rappeler le « privilège » et « l’honneur » de ceux et celles qui représentent les Etats-Unis. Et appelait les joueurs et joueuses à « se tenir debout » pendant l’hymne national. Un message devenue une ligne de plus au règlement auquel sont soumis les joueurs et joueuses.

Ni chant, ni main sur le coeur

Pas de problème, elle trouvera une autre solution. En mai dernier, Megan Rapinoe évoquait la possibilité d’un autre geste… ou plutôt d’une absence de geste. Idée mise en application. « Je ne mettrai probablement plus la main sur le coeur, je ne chanterai probablement plus l’hymne national », expliquait-elle sur le portail américain de Yahoo. C’est effectivement ce qu’elle a fait en ce début de Coupe du monde, contre la Thaïlande (13-0, elle était titulaire et a marqué), et contre le Chili ce dimanche (3-0, elle n’est pas entrée en jeu).

ICON SPORT –

Megan Rapinoe compte aller encore plus loin. En cas de titre mondial avec les Etats-Unis, la buteuse assure qu’elle ne se rendra pas à la Maison Blanche. « Je ne vais pas faire semblant ni faire des courbettes à un président qui est clairement contre tant de choses pour lesquelles je me bats et qui constituent qui je suis », confiait-elle à SI il y a deux semaines.

En pole pour l’égalité salariale

Ce ne sont pas seulement des mots. Icône gay, la joueuse aux cheveux roses combat les préjugés. Et s’affiche sans complexe avec ses compagnes successives depuis son coming-out en 2012. Elle était alors en couple avec la joueuse australienne Sarah Walsh. Depuis deux ans, elle ne cache pas sa relation avec la basketteuse US Sue Bird, quadruple championne olympique. Les deux femmes ont même fait la couverture du Body Issue d’ESPN.

Elle fut aussi l’une des cheffes de file du mouvement de protestation des championnes du monde en titre contre leur Fédération. En mars dernier, les Américaines ont attaqué l’institution en justice pour « discrimination institutionnelle fondée sur le genre », un recours collectif pour réclamer l’égalité salariale. Une battante. Un modèle. Qui osera dire que le football féminin manque d’icônes?

https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-du-monde-pourquoi-l-americaine-megan-rapinoe-refuse-de-chanter-l-hymne-national-1713712.html

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