Un palmarès à faire rougir

Dans le monde du football féminin, la sélection américaine est la référence. Et depuis toujours, comme en témoigne son palmarès. Les Américaines ont remporté trois fois la Coupe du monde (1991, 1999, 2015) en sept éditions, et ont systématiquement fini sur le podium quand elles n’ont pas été sacrées.

Au niveau olympique, c’est à peu près pareil, avec quatre titres (1996, 2004, 2008, 2012) en six éditions, malgré une élimination surprise en quart de finale des JO 2016. Autant dire que les « Yanks » ne sont pas du genre à se louper dans les grandes compétitions. Numéro 1 au classement Fifa, la sélection US s’est en plus fixée un objectif précis: devenir la première nation à conserver un titre mondial. Du jamais-vu.

Une ribambelle de stars

Les modestes thaïlandaises vont ce soir (21h) se retrouver face aux stars de leur discipline. Car les Etats-Unis, c’est peut-être un palmarès, mais c’est aussi des noms: ceux des attaquantes Alex Morgan, Megan Rapinoe, ou encore Carli Lloyd, qui ont près de 600 sélections et 250 buts à elles trois.

La capitaine Morgan, 29 ans, est sans doute la plus connue du grand public. Passée par l’Olympique Lyonnais et la France durant cinq mois en 2017, après une grande opération séduction de la part de Jean-Michel Aulas, elle est tellement populaire outre-Atlantique que le célèbre éditeur de jeu vidéo Electronic Arts l’avait fait apparaître sur la jaquette de FIFA 2016 en Amérique. Au côté d’un certain… Lionel Messi. Rien que ça.

Ces légendes du ballon rond féminin sont dirigées par la sélectionneure la plus réputée du Mondial, Jill Ellis. Malgré des critiques de l’ancienne gardienne Hope Solo sur un supposé manque de courage, Ellis est régulièrement citée en exemple par ses pair(e)s, et avait été élue meilleure technicienne au monde en 2015. Outre les vedettes précédemment citées, la coach peut s’appuyer sur un groupe de 23 joueuses habituées aux joutes du haut niveau (14 ont plus de 50 sélections) qui ont en plus l’avantage de bien se connaître, puisqu’elles évoluent toutes en NWSL, le championnat professionnel américain.

Le football en système

Ce qui nous amène aux origines de la domination des Yanks. Si les Américaines triomphent au plus haut niveau, c’est parce qu’aux Etats-Unis, le « soccer » féminin bénéficie d’importantes structures, et qu’il en bénéficie depuis longtemps, bien avant que l’Europe ne n’y mette. Ce qui leur a permis de prendre une avance considérable, et encore réelle, même si elle diminue naturellement depuis quelques années avec le développement du foot féminin sur le Vieux Continent.

La discipline trouve en fait sa force dans le système universitaire. Depuis une loi de 1972 obligeant les universités à délivrer le même nombre de bourses aux athlètes garçons qu’aux filles, toutes les facultés du pays ou presque ont lancé des programmes de foot féminin. Et ceux-ci ont rencontré un succès fou: là où les jeunes hommes se dirigent en priorité vers le football américain, le basket et le baseball, le soccer est le sport roi pour les filles. Selon une étude de la Fifa, en 2014, 15,9 des 30,1 millions de joueuses recensées dans le monde étaient américaines. Pour permettre aux joueuses de continuer à pratiquer le football à la sortie de la fac, et d’en vivre, un premier championnat professionnel avait été créé dès 2001, du temps des pionnières, avant d’être supprimé, puis relancé sous une nouvelle forme qui deviendra l’actuelle NWSL en 2013. Une ligue qui sert là-encore de référence, bien que la D1 française la concurrence de plus en plus, aussi bien sur le plan sportif que financier (ce qui explique la pige de Morgan à Lyon).

Une telle organisation, en plus d’inciter à la pratique, permet une détection optimale, et dès le plus jeune âge: les meilleures footballeuses au lycée obtiennent une bourse pour aller à la fac et jouer au niveau universitaire, les meilleures footballeuses à l’université peuvent décrocher un contrat professionnel en NWSL, et les meilleures joueuses de NWSL sont appelées en sélection. Où elles collectionnent les trophées.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-du-monde-2019-pourquoi-les-americaines-font-si-peur-1710104.html

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