Un jour de janvier 2002, alors que José Mourinho venait d’être nommé entraîneur du FC Porto, il voit passer, dans un couloir des bureaux du club, André Villas-Boas, rentrant de la session d’entraînement avec les moins de 20 ans. Ces deux-là se connaissent déjà très bien.

Lorsque Bobby Robson était à la tête de Porto, il avait engagé Mourinho comme traducteur. Les deux compères se sont donc beaucoup vus, entre 1994 et 1996, quand Villas-Boas n’était qu’un jeune stagiaire de 17 ans et son compatriote un interprète chargé de faire passer les consignes du coach. A cette époque, Mourinho cherchait un assistant pour dresser le portrait des adversaires. Il n’hésita pas, conscient des qualités du jeune Portuan, à lui proposer le job.

Le travail d’André était simple. Il était chargé de la prospection et de l’étude des adversaires, de leur suivi tactique et stratégique. Avec une précision de diamantaire, il rédigeait et formulait des rapports à Mourinho et à tout son staff. On y trouvait toutes les informations possibles et imaginables. Ses documents ne se limitaient pas à une simple description du style de jeu et de la tactique adoptée. Dire s’ils jouaient en 4-4-2 ou 3-5-2 n’apportait aucune valeur ajoutée, il fallait aller plus loin dans l’interprétation, découvrir des détails précis et essentiels.

L’encyclopédiste de Porto

Ricardo Carvalho, qui a rejoint le staff technique d’André Villas-Boas à l’OM, et l’a connu à Porto, reconnait la qualité et le sérieux de son travail. « Ses rapports étaient extrêmement précis, insiste-t-il. Tout y était scruté, analysé, commenté. Si un joueur adverse voyait sa courbe physique diminuer à la 65e, André l’avait remarqué et nous l’indiquait. Si tel ou tel milieu ou défenseur latéral peinait à revenir après un contre ou avait tendance à monter plus que de raison, nous le savions et pouvions construire des stratégies pour nous adapter à leur faiblesse. Rien ne passait, rien n’était oublié. André donnait l’impression qu’il connaissait par cœur les équipes et les joueurs, il passait pour une bible du football. Certains l’avaient même surnommé l’encyclopédie. »

Ce travail a beaucoup touché André Villas-Boas. Il l’a d’ailleurs rappelé lors de sa conférence de presse de présentation, à Marseille, dans un français parfait. « Mon poste d’observateur a été le plus important dans ma carrière, résumait-il. Le moment le plus important dans ma formation d’entraîneur. J’ai beaucoup appris au côté de Mourinho, tant au niveau de la méthodologie qu’au niveau de la rigueur et du professionnalisme. »

L’indépendance

Cette collaboration va durer jusqu’en 2009, à Porto, puis à Chelsea entre 2004 et 2007 et enfin à l’Inter Milan entre 2008 et 2009. Mais elle devait s’arrêter. Les deux ont travaillé ensemble pendant plus de sept ans et bien que Mourinho ait « inventé » Villas-Boas, c’est ce dernier qui s’est réinventé lui-même, en cherchant en permanence à s’améliorer, à prendre son indépendance et à aller plus loin que ses propres responsabilités.

En octobre 2009, il démissionne de son poste d’adjoint à l’Inter Milan, quitte son mentor et décide de voler de ses propres ailes. La suite, on la connait. Champion d’Europe avec Porto, Chelsea, Tottenham, le Zenith Saint-Pétersbourg, Shanghai SIPG et enfin l’OM. Espérons qu’avec les Phocéens, André Villas-Boas réitère les succès de sa glorieuse jeunesse …

>>> Pour lire l’épisode 1 de notre série, sur la jeunesse d’André Villas-Boas, c’est par ici

>>> Pour lire l’épisode 2 de notre série, sur son poste aux Iles vierges britanniques, c’est par ici

>>> Pour lire l’épisode 3 de notre série, sur son éclosion au FC Porto c’est par ici

https://rmcsport.bfmtv.com/football/villas-boas-a-l-om-ses-veritables-liens-avec-son-mentor-mourinho-1702110.html

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