Le bras droit de Roman Abramovitch

Marina Granovskaia n’a jamais cherché à se faire une place dans le monde du football. A vrai dire, on ne sait même pas si elle a une appétence pour le ballon. Plutôt passionnée d’art, cette Russe de 44 ans, qui possède aussi un passeport canadien, est arrivée dans ce milieu grâce à ses précédentes expériences. Diplômée de l’Université de Moscou en 1997, section langues étrangères, la polyglotte intègre cette année-là Sibneft, une grande compagnie pétrolière appartenant à un certain… Roman Abramovitch. Elle gravit peu à peu les échelons et gagne la confiance du milliardaire russe. En 2003, lorsqu’il devient propriétaire de Chelsea, Abramovitch propose à Granovskaia de le suivre à Londres, pour l’aider dans la gestion de son nouveau bébé, façon Vasilyev à Monaco.

La femme d’affaires, d’abord accueillie avec méfiance par les salariés anglais, n’occupe pendant longtemps aucune fonction officielle, et se voit le plus souvent présentée comme « conseillère » du propriétaire. Ce n’est qu’en 2010 qu’elle intègre l’organigramme. Neuf ans plus tard, elle jouit du titre de « directrice », devancée dans la hiérarchie par le président américain Bruce Buck. Mais dans les faits, elle ne rend des comptes qu’au seul Roman Abramovitch. Depuis l’arrivée du duo russe en 2003, Chelsea a remporté cinq fois la Premier League, cinq fois la Cup, trois fois la League Cup, une fois la Ligue des champions et une fois la Ligue Europa. Le club londonien tentera mercredi d’ajouter une nouvelle C3 à son palmarès contre Arsenal (21 heures, sur RMC Story et RMC Sport).

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La mainmise sur les transferts, mais pas que

Quel est son champ d’action chez les Blues? Marina Granovskaia est avant tout connue pour être la « madame transferts » du club. Si elle laisse les directeurs sportifs et autres responsables du recrutement cibler les profils intéressants, elle prend la main au moment de négocier les salaires et les indemnités. Pour les joueurs, comme pour les coachs. C’est elle qui avait fait prolonger Eden Hazard en 2015, c’est aussi elle qui a bouclé, plus récemment, l’arrivée de Christian Pulisic.

Mais ce n’est pas tout. La Russe serait aussi à l’origine du partenariat avec le Vitesse Arnhem, au sein duquel sont prêtés chaque année de nombreux joueurs des Blues, et a également supervisé le déménagement au nouveau centre d’entraînement de Cobham en 2007. En 2016, elle a négocié un juteux contrat de sponsoring de 15 ans avec Nike, évalué à 66 millions d’euros par saison. Autant dire que son bilan est satisfaisant.

Seule ombre au tableau: la récente interdiction de recrutement infligée à Chelsea par la Fifa, pour avoir enfreint le règlement sur les transferts de joueurs mineurs. Une sanction pour laquelle elle pourrait bien avoir à rendre des comptes.

Discrète et déterminée

Les informations sur Marina Granovskaia, c’est à travers les communiqués du club, et quelques rares témoignages internes, qu’on les découvre. L’intéressée, elle, ne donne aucune interview, ne collabore pas avec les médias, ne relate pas ses aventures sur Twitter, ou Instagram. Les suiveurs du club s’amusent à dire qu’ils n’ont jamais entendu le son de sa voix. Ceux qui ont travaillé avec elle sur des opérations louent en général son professionnalisme, et sa rigueur. Dans un monde où le bluff est la règle, elle serait plutôt du genre à respecter ses promesses.

Il y a quelques mois, Thibaut Courtois l’avait accusée du contraire, en revenant sur son transfert au Real Madrid. Le portier belge expliquait que Granovskaia lui avait donné un bon de sortie, avant de revenir sur ses paroles. Dans les heures suivant ces déclarations, les médias britanniques relataient la colère de Chelsea et la levée de boucliers pour protéger le sergent Marina.

Si elle ne goûte absolument pas à la lumière, la directrice aime en revanche avoir le dernier mot et n’est pas du genre à faire des cadeaux à ses interlocuteurs. La légende, ou plutôt les tabloïds, se plaisent à raconter qu’elle aurait un jour montré la porte à John Terry, lorsque ce dernier n’était pas satisfait d’une nouvelle proposition de contrat. En cas de contre-performance en finale, c’est Maurizio Sarri, cette fois, qui pourrait faire les frais de son intransigeance.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/chelsea-qui-est-marina-granovskaia-la-veritable-boss-des-blues-1700730.html

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