Arsenal pourrait encore une fois achever sa saison sans trophée. Et pourrait de nouveau ne pas disputer la Ligue des champions la saison prochaine. La cinquième place est peut-être l’une des moins enviables en Premier League, d’autant plus pour un membre du top 6. Et même si elle permet de devancer l’éternel rival Manchester United, plus que l’ombre de la mythique époque Alex Ferguson.

Le constat est là, il pourrait être identique à celui des dernières années Arsène Wenger… et conforter les Gunners dans leur statut de losers. Mais quelque chose a changé et semble en train de prendre. Mènera-t-il de nouveau le club au sommet du championnat? Rien ne permet aujourd’hui de le dire. Mais il flotte sur l’Emirates Stadium – et surtout à Bakou – un vent de renouveau, à l’heure de disputer la finale de la Ligue Europa contre Chelsea (mercredi 21h sur RMC Sport et RMC Story).

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Une nomination étonnante

Ce souffle vient du Sud. Plus exactement du pays basque espagnol, berceau qui a vu grandir Unai Emery. Arrivé l’été dernier après plus de deux décennies de management de la part d’Arsène Wenger, le technicien espagnol avait déjoué les pronostics pour finalement prendre un banc que beaucoup pensaient promis aux anciens Thierry Henry, Patrick Vieira, Mikel Arteta.

« Nous avons conduit une recherche large, confidentielle et rigoureuse au sujet des références, résultats et analyses vidéos de tous les candidats que nous avions sélectionnés et avec qui nous nous sommes entretenus, confiait alors Ivan Gazidis, encore dans l’état-major. Tous étaient intéressés par notre projet et nous avons été unanimes pour choisir de confier à Unai le soin de conduire Arsenal pour un nouveau chapitre de notre histoire. »

Une étiquette de « loser » dans un club devenu symbole de la « lose »

Un « loser » pour sauver les « losers ». L’étiquette est facile, elle est gratuite, elle est surtout difficile à décoller. Car celui qui a mené Séville à trois sacres d’affilée en Ligue Europa a entamé sa crédibilité à la barre d’un bateau PSG qui tanguait déjà avant son arrivée… et a partiellement pris l’eau sous ses ordres, traumatisme de la remontada contre le Barça et désillusion contre le Real en Ligue des champions oblige. Le défi était donc immense et les esprits sceptiques… en France surtout, plus qu’en Angleterre.

Les Anglais ont voulu voir, ont attendu et ont surtout laissé sa chance à Emery, dont le talent n’a jamais été remis en cause outre-Manche. Mais la montagne de taches était immense: groupe vieillissant, budget de recrutement restreint, résultats sportifs en berne, fans désabusés, jeu en friche, défense à l’ouest… Bon courage. 

Faire progresser des joueurs et développer un jeu offensif

Tout était pourtant dans la déclaration d’intention de la direction londonienne, au moment de l’officialisation de son arrivée. « Unai a une impressionnante liste de succès glanés au cours de sa carrière. Il a développé quelques-uns des meilleurs jeunes talents d’Europe et produit un style de football moderne et excitant qui colle parfaitement à la philosophie d’Arsenal. Son travail acharné, son approche passionnée et ses valeurs sur et en dehors du terrain font de lui la personne idéale pour nous faire avancer », expliquait Gazidis.

En résumé, Arsenal a misé sur le palmarès et l’expérience d’Unai Emery. Mais surtout sur sa capacité à faire progresser un groupe qu’on s’accordera à qualifier de moyen, sa volonté de développer un jeu offensif et son côté bosseur. Moins d’un an plus tard, force est de constater que ces aspects ont été remplis.

Des résultats face aux gros

En fait, l’Espagnol a redonné aux fans des Gunners la capacité à y croire. Tout simplement. Y compris avec des résultats face à ses concurrents directs, chose devenue rare sous la fin de mandat de Wenger: des matchs nuls contre Liverpool (1-1), à Manchester United (2-2), des victoires contre Tottenham (4-2), Chelsea (2-0), les Red Devils (2-0)… A l’extérieur, le travail est encore immense (Arsenal serait seulement huitième en ne tenant compte que des matchs loin de son stade). Mais à domicile, l’équipe est solide (troisième meilleure du championnat).

Du spectacle et des buts

On ne s’ennuie pas en regardant Arsenal. La preuve, ne serait-ce que dans les chiffres. Avec 73 buts marqués en Premier League cette saison, les Gunners affichent la troisième meilleure attaque du championnat derrière Manchester City (95) et Liverpool (89). Avec – gros point noir – 51 buts encaissés, signe que la défense demeure le gros chantier du club, sous Wenger comme sous Emery.

Un duo d’attaquants d’enfer et de la concurrence

Cette réussite offensive passe sans conteste par le duo Lacazette-Aubameyang. 22 buts pour le Gabonais en championnat – ce qui fait de lui le co-meilleur buteur avec Sadio Mané et Mohamed Salah – 13 pour le Français, qui affiche également huit passes décisives. Et une complicité qui saute aux yeux. 

« Toute cette saison, on a énormément bossé ensemble, confiait Pierre-Emerick Aubameyang à RMC Sport il y a quelques jours. Après les entraînements, on se met devant le but, on prend un gardien et on l’allume! Il y a toujours ces petits défis pour savoir qui va marquer le plus. Et cela nous a servi. » Les deux hommes n’ont pas pour autant été épargnés par leur coach… qui a joué sur la concurrence. Façon de pousser les deux attaquants dans leurs retranchements. A coup d’orgueil. Pour des dernières prestations très abouties.

De la concurrence, il y en a eu aussi au milieu de terrain, avec des rotations impliquant Mesut Özil, Aaron Ramsey, Lucas Torreira, Granit Xhaka… en fonction de l’adversaire, des blessures mais aussi des prises de décision tactiques d’Unai Emery. Une réussite, malgré un groupe relativement restreint numériquement. Sans frustration qui plus est.

L’apothéose européenne… sous condition

La plus belle réussite est européenne. Si Arsenal a été sevré de Ligue des champions, le club a rebondi en Ligue Europa, avec une finale à disputer contre les Blues après un parcours jalonné de Rennes mais surtout Naples et Valence. Grand bien lui en a pris… car c’est désormais sa seule chance de retrouver la C1. « Quand on pense à Unai Emery, c’est vrai qu’on pense à la Ligue Europa, admet Aubameyang. On espère qu’il va nous amener sa magie. »

C’est à ce prix – celui d’une finale de C3 – que sera jugé la première saison d’Unai Emery. Un bilan sur un match. Presque cruel. Mais les progrès ne suffisent plus à un club doublé dans la hiérarchie par Manchester City, Liverpool, Chelsea et même – comble de l’infamie – Tottenham. Le dernier trophée continental des Gunners remonte à… 1994. Une coupe des coupes à l’époque. Une éternité. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-europa-ce-qu-emery-a-apporte-a-arsenal-1699844.html

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