La police vient de siffler la fin de partie pour une bande d’escrocs qui opéraient dans toute la France. Leur cible : des clubs de football professionnels, des agents de joueurs mais aussi des particuliers. Six personnes, soupçonnées d’avoir participé à ces escroqueries ou tentatives d’escroquerie, ont été mises en examen la semaine dernière et trois d’entre elles placées en détention provisoire.
Leur système de jeu s’est mis en place dès le mois d’août 2017. L’équipe a contacté plusieurs services comptables de clubs de foot français se faisant passer pour des agents de joueur. Ils signalaient un changement de compte bancaire pour faire virer le salaire de leurs « clients ». Grâce à une bonne connaissance du club, de son organisation interne et de faux documents très réalistes, fournissant « véritable identité du joueur et de son agent mais avec un faux Relevé d’Identité Bancaire », précise la juridiction inter-régionale spécialisée de Nancy, qui a coordonné les investigations, ils gagnaient la confiance des comptables.
La LFP mettait en garde les clubs
Grâce aussi à un pressing gagnant en rappelant à plusieurs reprises ces derniers, ils empochaient une rondelette somme qu’ils transféraient rapidement sur des comptes maltais ou bulgares. La bande d’escrocs a opéré de cette manière jusqu’au mois de novembre. Alertée, la Ligue de Football Professionnelle (LFP) mettait en garde la direction des clubs. Toutefois, les malfrats ont réussi à les approcher, escroquant ou tentant d’escroquer l’OM, Dijon, Toulouse, Angers, le Stade Rennais, le Stade Brestois ou encore les clubs de Lorient et Sochaux.
Les escrocs ne se sont pas restreints à attaquer les budgets des clubs de Ligue 1. Ainsi, des particuliers ont aussi été la cible de leurs méfaits. Ils les attiraient avec des investissements dans les diamants. Repérés via leur consultation de site Internet, les victimes étaient ensuite contactées par mail ou par téléphone. Leurs interlocuteurs leur proposaient des placements avec fort rendement à 8%. Pour les inciter à verser plus, ils versaient une première rémunération, minime, aux acheteurs. Puis, lorsque la somme transférée par les particuliers était suffisamment conséquente, les escrocs disparaissaient. D’autres escroqueries « au bitcoin » ont également été recensées.
2 millions d’euros de préjudice
Le préjudice global est estimé à 2 millions d’euros par la justice. L’enquête, menée par les polices judiciaires de Marseille, Dijon, Angers et le Groupement inter-régional des Pays-de-la-Loire, a visé l’interpellation de deux informaticiens, un coordinateur en charge de la logistique, un juriste, deux personnes en charge du blanchiment des sommes escroquées et un homme à tout faire. Lors des gardes à vue, les deux informaticiens ont expliqué ne pas savoir que leur travail pour tromper les victimes grâce à de faux sites Internet servait à des faits d’escroquerie.
Le coordinateur a lui rejeté la faute sur les informaticiens concernant l’arnaque « au diamant » et « au bitcoin » et réfute toute les accusations d’escroquerie visant les clubs de football. Une version identique livrée par « l’homme à tout faire ». Alors que des saisies immobilières et de comptes bancaires en France et en Europe sont toujours en cours, les enquêteurs cherchent à savoir si d’autres personnes ont été victimes de ces agissements.
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