Faut-il cesser de jouer des rencontres de Ligue 1 le 5 mai en mémoire des victimes du drame de Furiani ? La question, très sensible, se pose presque chaque année à la LFP. Le ‘oui’ l’a emporté cette année. Et cinq rencontres se joueront donc dimanche, en marge des commémorations du 27e anniversaire de la catastrophe survenue en Corse le 5 mai 1992.
« Une catastrophe qui mérite beaucoup plus de respect »
Les acteurs de Ligue 1, et même Ligue 2, ont massivement réagi au sujet de cette programmation controversée. « Beaucoup auraient souhaité une journée sans football pour se consacrer aux exclusives commémorations. Je pense que c’est un événement et une catastrophe qui mérite beaucoup plus de respect et de solidarité, a jugé l’ancien Bastiais Mickaël Landreau, entraîneur de Lorient (5e de L2). Le 5 mai doit être gravé dans le football français. Je pense qu’il n’y a rien de plus important que ça. »
Le Corse Wahbi Khazri, programmé à 17h à Monaco avec les Verts, a tancé les dirigeants du football français. « Il y a des personnes qui ont décalé des matchs pour des raisons moins graves, déplore-t-il. La Ligue ne fait ce qu’il faut pour le faire, c’est dommageable pour le football français, surtout que Bastia est un monument du football français ».
Der Zakarian et Gourvennec voulaient jouer
Un constat partagé par Christophe Galtier, opposé à Lyon en clôture de la 35e journée. « Je trouve qu’il faut toujours avoir la mémoire des gens qui sont partis dans des catastrophes, de ce qu’il s’est passé, de ce grand malheur. Sans en faire un pataquès, on aurait pu s’abstenir de jouer le 5 mai. » La saison dernière, aucun match n’avait eu lieu le jour des commémorations. Dans une lettre ouverte publiée la semaine passée, le collectif des victimes de Furiani avait déploré la programmation décidée par la Ligue cette saison.
« C’est malheureux, il y a des gens qui sont partis mais on peut jouer aussi au foot ce jour-là et rendre hommage en faisant des bons matchs et en ayant une pensée pour les gens qui sont disparus à cette date-là », a de son côté tempéré Michel Der Zakarian, qui reçoit Amiens avec Montpellier dimanche (15h). L’entraîneur de Guingamp, Jocelyn Gourvennec, abonde. « J’aime tellement le foot que je me dis qu’il faut quand même jouer au foot et commémorer ça, mettre une marque de reconnaissance, un symbole sur cette date-là. » Une minute de recueillement est prévue sur tous les terrains de Ligue 1.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/drame-de-furiani-jouer-le-5-mai-en-ligue-1-ca-passe-mal-1685122.html