C’est au moment où il vivait sa meilleure période avec l’AC Milan, que Tiémoué Bakayoko s’est retrouvé pris dans une tempête. En très grande forme avec les Rossoneri depuis le début de l’année civile, le milieu français découvre à ses dépens, depuis une dizaine de jours, ce que le football italien fait de pire. Et cela pourrait bien continuer ce mercredi soir, en demi-finale retour de Coupe…
Le 13 avril, les Milanais avaient battu la Lazio en championnat (1-0), et l’ancien Monégasque avait eu la mauvaise idée de célébrer en brandissant devant ses supporters le maillot du capitaine romain Francesco Acerbi, auteur de quelques critiques avant le match. Le défenseur italien s’en était offusqué, Bakayoko s’était immédiatement excusé pour ce chambrage, évoquant une « plaisanterie », et dès le lendemain, Acerbi avait arrondi les angles sur les réseaux sociaux avec une belle photo: « Fini la polémique, nous nous retrouverons sur le terrain », avait-il écrit.
AFP – La fameuse célébration
Sauf que la polémique, justement, ne s’est pas éteinte. Dans la foulée, Bakayoko a eu droit à une vague inexplicable d’indignation. Même Giancarlo Giorgetti, secrétaire d’Etat aux Sports, s’en est mêlé: « Le sport doit être une compétition saine, avec de l’équité et de la loyauté. Montrer le maillot d’un autre joueur pour se moquer de lui, c’est un geste stupide et indescriptible, indigne des valeurs du football, avait déclaré l’homme politique. J’espère que les mesures appropriées seront prises. »
Encore des incidents à prévoir en tribunes ?
Les « mesures appropriées », ou plutôt les sanctions, n’ont pas tardé. La fédération italienne a infligé 33.000 euros d’amende à Bakayoko, 33.000 à son partenaire Franck Kessié (qui avait tenu le maillot avec lui), et 20.000 au club. Ce qui n’a pas plu à un Gennaro Gattuso très agacé par cette histoire.
Pas tendre avec le Français en début de saison, le coach italien l’a de nouveau recadré, demandant à ses joueurs « de passer moins de temps sur les réseaux sociaux et un peu plus à l’entraînement ». Ce mardi soir, alors que Milan et la Lazio se retrouvent à San Siro en demi-finale retour de Coupe (0-0 à l’aller), Bakayoko devrait tout de même être aligné par « Ringhio », et aura l’occasion de se racheter auprès de son coach sur le terrain. Mais il devra pour cela faire abstraction du contexte ambiant.
En effet, 4000 supporters de la Lazio sont annoncés dans le parcage visiteur, et pourraient encore cibler le Français de la pire des manières. Encore, car mercredi dernier, lors de Lazio-Udinese (donc quatre jours après la scène du maillot), des fans romains de la Curva Nord avaient entonné des chants racistes à l’encontre de Bakayoko, dont un affligeant « cette banane est pour toi », repris en cœur. Voulant éviter de nouvelles scènes du genre, Marco Canigiani, responsable du marketing à la Lazio, a lancé un appel auprès des Ultras. « C’est un match dans lequel il faudra avoir un comportement irréprochable afin de tirer un trait sur la polémique des derniers jours », a-t-il demandé. Mais au vu des messages fleurissants sur les réseaux sociaux, il risque de ne pas être entendu.
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