« Demandez à Antero Henrique ». Après la défaite du PSG à Liverpool (2-3) lors de la première journée de Ligue des champions, Thiago Silva avait volontairement pointé du doigt son directeur sportif lorsqu’il lui avait été demandé de commenter la prestation de ses coéquipiers au milieu de terrain. La sortie du capitaine parisien n’était pas anodine. Elle est venue mettre sur la place publique des tensions internes entre Thomas Tuchel et Antero Henrique depuis la fin du mercato. Des tensions qui peuvent même être élargie aux clans des « Portugais » face aux « anciens du club ». Avec une telle réponse, Thiago Silva a apporté son soutien, et celui de la majorité du vestiaire, à son entraîneur. Et est venu confirmer le poids pris par Thomas Tuchel au PSG.

En marge d’un match au Parc, le directeur sportif s’adresse à un proche du club qui lui demande pourquoi il fait jouer Marquinhos au milieu. Antero Henrique lui répond en souriant : « Marqui’ c’est moins cher qu’une recrue. Tout ce qu’on me propose c’est hors de prix ». De quoi se demander si la marge de manœuvre financière était réellement suffisante pour recruter une pointure au milieu de terrain…

Le cas Jérôme Boateng

Remontons aux bases de la mésentente: le mercato. Avec un cas d’école, celui de Jérôme Boateng. Durant l’été, Thomas Tuchel cible le défenseur pour renforcer sa défense centrale. Avec l’idée, à long terme, de tenter d’instaurer un axe à trois joueurs. Antero Henrique prend donc le dossier en mains, noue le contact avec le Bayern Munich. Fait même une offre. Sans réussite.

Le Portugais et l’Allemand ont échangé plusieurs fois sur le dossier durant le mercato. Avant que Thomas Tuchel n’apprenne qu’Antero Henrique a été jugé un peu laxiste par certaines personnes dans le dossier. Le dirigeant parisien a par exemple expliqué à son entraîneur avoir appelé Jérôme Boateng pour lui vanter les mérites du projet parisien. En appelant lui-même le défenseur, Thomas Tuchel apprend que ce n’est jamais arrivé. Dans les deux listes (A et B) glissées par l’ancien entraîneur du Borussia Dortmund, seul Thilo Kehrer est arrivé. Le cas de Jérôme Boateng a d’ailleurs amené des crispations dans la relation du directeur sportif avec Pini Zahavi, impliqué dans les négociations avec le défenseur bavarois. Et quand on sait que Pini Zahavi est très proche de Neymar…

Un degré d’information différent en fonction des hommes

À Paris, Antero Henrique s’est entouré de Jaime Teixeira (team manager), Luis Ferrer (recrutement) et Maxwell (coordinateur sportif) pour négocier les arrivées, départs ou prolongations. L’ancien vice-président du FC Porto a placé des hommes dans tous les secteurs du club. Y compris au recrutement de l’équipe féminine. Avec des degrés d’informations différents au sein même de sa cellule.

La veille de l’arrivée d’Eric Choupo-Moting, une source allemande proche du Camerounais contacte l’un des adjoints d’Antero Henrique pour lui demander des détails sur la finalisation du dossier. L’adjoint répondra: « Mais de quel joueur tu me parles ? » Ce dernier n’était même pas au courant de sa signature…

Certains Portugais se retrouvent esseulés

Les tensions dépassent même parfois le cadre de l’équipe professionnelle, entre les Portugais, venus sous Antero Henrique, et des salariés au club depuis plusieurs années. C’est le cas de Paulo Noga, directeur technique du centre de formation, qui a remplacé Carles Romagosa cet été. Celui qui a collaboré avec Antero Henrique à Porto est décrit comme déjà très esseulé au Camp des Loges. Là encore, les versions divergent que l’on se place d’un côté ou de l’autre. Plusieurs éducateurs reprochent aux Portugais de vouloir tout changer. Quand l’autre camp expliquent que les éducateurs sont trop réticents au changement.

L’arrivée de Bertrand Reuzeau comme manager général du centre de formation n’est d’ailleurs pas innocente dans le contrepoids voulu par le camp d’en face.  « Les Portugais ne travaillent qu’entre eux », explique une source interne.  « Ça met d’autres personnes en retrait. Certains ne savent même plus quel est leur rôle. » D’autres témoignages vont même plus loin. « On sait que si l’un d’entre nous met le nez dans certains dossiers, ça pourrait causer des problèmes à certaines personnes. On n’est pas naïf, on sait ce qu’il se passe en coulisses… »

Antero Henrique a aussi quelques soutiens

Des exemples choisis pour matérialiser la relation entre deux hommes de caractère qui aiment avoir la main sur leur environnement. Et qui peuvent donc se partager les torts. Comme dans chaque conflit. Cette situation divise au PSG et empêche certains projets d’avancer.

D’un autre côté, Antero Henrique a beaucoup de détracteurs. Mais aussi quelques soutiens qui expliquent qu’avec le fair-play financier, le Portugais n’avait aucune marge de manœuvre sur le mercato. Ces derniers mettent également en avant la partie vente du directeur sportif. Surtout en juin dernier, quand le PSG a vendu pour plus de 60 millions d’euros sous la pression de l’UEFA.

Les tensions entre Antero Henrique et Thomas Tuchel ne se sont cependant pas limitées au mercato. Elles se sont étendues jusqu’aux petits détails du quotidien, comme l’achat de nouveaux matériaux pour le centre d’entraînement. Et là question posée par des salariés reste la suivante: comment cela va-t-il se terminer ?

https://rmcsport.bfmtv.com/football/antero-henrique-thomas-tuchel-deux-clans-au-psg-1540757.html

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