Michel Platini, suspendu de toute activité liée au football, dénonce jeudi « les juges de pacotille de la Fifa et du TAS » qui « ne sont pas de vrais juges » et estime qu’il finira « par avoir raison », dans un long entretien au magazine Marianne. Platini, alors président de l’UEFA, avait été suspendu initialement 8 ans fin 2015 par la justice interne de la Fifa pour un paiement de 1,8 M EUR reçu de Sepp Blatter, ex-président déchu de la Fifa, sans contrat écrit.
« Je ne peux pas accepter de perdre alors que je n’ai rien fait »
Alors que sa suspension a été confirmée par le Tribunal fédéral suisse, Platini a indiqué fin janvier avoir saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) de Strasbourg. « Je ne peux pas accepter de perdre alors que je n’ai rien fait. On m’a empêché de travailler pendant quatre ans dans le football ! Qui sont ces clowns qui m’empêchent de travailler ? », s’interroge Platini.
« Les juges de pacotille de la Fifa et du TAS ne sont pas de vrais juges », assène l’ancien capitaine des Bleus également concerné par la procédure pénale ouverte par la justice suisse au sujet de ce paiement. Dans cette procédure pour « gestion déloyale » qui vise Blatter, Platini dispose d’un statut entre celui de témoin et celui d’accusé, avait expliqué le ministère public suisse. « J’attends les grandes décisions, les vraies, celles du ministère public suisse qui, lui, a fait une enquête sur ce paiement prétendument « déloyal » », explique-t-il.
« Les escrocs de Zurich et de la Fifa »
L’ancien sélectionneur français indique aussi avoir saisi la CEDH pour se défendre « par rapport à tous ces escrocs de Zurich et de la Fifa (…) Ce n’était qu’un complot pour que je ne sois pas président de la Fifa. Mon affaire ne fait que commencer. Je finirai par avoir raison ».
Le Mondial en Russie, « une bonne idée »
Rappelant qu’il avait voté en faveur de l’attribution du Mondial 2018 à la Russie, Platini estime que « c’est une bonne idée d’organiser la Coupe du monde dans les régions du monde qui ne l’ont pas accueillie (…) On juge en fonction du système politique, mais moi je pense aux 150 millions de Russes (…) qui sont contents de recevoir ces compétitions. Devrait-on priver les gamins russes de la Coupe de monde parce que le pouvoir politique n’est pas à la hauteur des espérances des observateurs du monde de l’Ouest ? Je ne vois pas le rapport ».
Un tacle déguisé à l’arbitrage vidéo
Dans le foot, « les enjeux politiques existent mais ce n’est quand même pas Trump qui rencontre le Coréen (sic)… La question, c’est de savoir si on peut jouer au football dans tel ou tel endroit », ajoute l’ancien milieu de terrain qui assure que « personne ne boycottera » le Mondial russe. « Si aujourd’hui on me demande de revenir dans le football, je deviens chef d’une chaîne de télévision parce que j’ai plus de pouvoir que le président de l’UEFA », confie encore « Platoche » pour qui « les télévisions décident du jour du match, de l’heure du match et maintenant elles vont arbitrer », dans une référence à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR).
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