Et si le TFC avait enfin trouvé la bonne combinaison pour jouer les trouble-fêtes en Ligue 1? Après quatre années de disette, le club de la ville rose entame cette nouvelle saison avec de meilleures intentions. Oubliée la 17e place accrochée de justesse en 2015 et 2016. Oublié aussi le barrage face à Ajaccio en 2018, passage obligatoire pour accrocher le maintien. 

Après une saison 2017-2018 ponctuée par des résultats calamiteux et des faits extra-sportifs perturbants, dont l’agression de Machach sur l’entraîneur de l’équipe réserve, l’arrestation de Delort avec un fort taux d’alcoolémie au volant ou encore le vol de la montre de Gradel dans le vestiaire, Toulouse devait opérer des changements sur et en dehors du terrain pour sortir la tête de l’eau.

Un mercato qui porte ses fruits

Et ce renouveau a commencé par le recrutement. Le TFC s’est montré très actif lors du mercato estival: pas moins de sept joueurs sont arrivés, pour autant de départs. De quoi largement modifier le 11 de départ classique des Violets, orphelin de plus de la moitié des titulaires de la saison passée. 

Entre Reynet, Dossevi, Bostock, Garcia ou encore Iseka, tous arrivés en bord de Garonne cet été, l’équipe titulaire prend de nouvelles couleurs. Et gagne en qualité. En s’offrant les services du solide Baptiste Reynet dans les buts après le départ d’Alban Lafont à la Fiorentina, le TFC ne semble pas avoir perdu au change. Matthieu Dossevi, qui a réussi à terminer 3e meilleur passeur du championnat la saison passée malgré la relégation de Metz, apporte également une efficacité sur le flanc droit. Et que dire du jeune Argentin Manu Garcia, qui régale dans l’entre-jeu.

Un équilibre trouvé entre l’attaque et la défense

Des qualités individuelles mises au service du collectif, qui permettent au TFC de trouver un équilibre dans son jeu. En plus de l’impulsion apportée par Garcia au milieu de terrain, les latéraux ont pris l’habitude de monter régulièrement, donnant l’impression d’une équipe portée vers l’avant. Dans ce sens, la 14e place de Toulouse au classement de la meilleure attaque, avec 6 buts inscrits, est trompeuse, car elle ne reflète pas l’effort offensif fourni sur le terrain.

En plus de cet apport offensif, l’équipe de Casanova a trouvé sa bonne formule en défense. Depuis le début de la saison, les Violets n’ont encaissé que 7 buts, dont 4 lors du match inaugural sur la pelouse de Marseille. Ce qui les positionne à la 7e place du classement de la meilleure défense. Et si l’on met de côté le tout premier match raté au Vélodrome, seul Montpellier peut se vanter d’un meilleur bilan en défense depuis la 2e journée. 

Un « nouveau » Casanova

Et si cette équipe toulousaine a retrouvé une dynamique, c’est en bonne partie grâce à son entraîneur. Après un premier passage en dents de scie à la tête de l’équipe entre 2008 et 2015, finalisé par un limogeage, Alain Casanova a fait son retour dans la ville rose avec un nouveau visage. 

Lors des quelques mois qui ont précédé son retour, Alain Casanova a voyagé dans l’Europe du football, au Portugal, en Espagne ou encore en Angleterre. Il a visité différents clubs, observé les méthodes de travail et de management, pour s’ouvrir sur d’autres visions que la sienne. Un travail qui a abouti sur la constitution d’un nouveau staff.

Il s’est entouré, en plus du fidèle Denis Valour, de collègues bien plus jeunes que lui et cosmopolites. Alors qu’il avait l’œil sur tout, qu’il souhaitait tout contrôler, ces derniers lui ont permis en quelques sortes de « desserrer l’étau ». Finis les huis clos à l’entraînement, plus d’intransigeance pour un retard de joueur de seulement quelques secondes… Le technicien a compris qu’il perdait beaucoup d’énergie sur ces petits détails, et s’est recentré sur le football.

Alain Casanova est désormais plus ouvert, mais tout aussi rigoureux qu’il l’était par le passé. Il a su faire évoluer son système et il a eu du temps pour affiner son projet sportif, afin que ce dernier soit plus précis, plus affirmé.

Un état d’esprit retrouvé

C’est surtout un nouvel état d’esprit qu’il a su insuffler à ses joueurs. Une nouvelle mentalité qui se ressent sur le terrain. Quand face à Nîmes, l’équipe rate un penalty et se voit refuser un but, elle n’abdique pas, comme elle aurait pu le faire la saison passée. Au contraire, elle se démène pour aller chercher un résultat (victoire 1-0). Même chose une semaine plus tard, face à Guingamp. Malgré l’expulsion de Todibo, les Violets ne se sont pas fait reprendre, et ont trouvé les ressources pour s’imposer (1-2).

Alain Casanova peut aujourd’hui s’appuyer sur quelques hommes forts dans le vestiaire, qui lui servent de relais, à l’image de Gradel, Cahuzac, Jullien ou encore Reynet. Et malgré cet état d’esprit positif, qui porte déjà ses fruits, le technicien attend une mentalité encore meilleure de la part de ses joueurs dans les semaines à venir.

« Je n’aime pas ce qui est dans l’air, on est rapidement content de ce qu’on fait, ça me fatigue, on dirait qu’on est déjà en fin de saison… Aujourd’hui on n’a rien fait du tout ! », a-t-il tempéré le 13 septembre, avant de recevoir Monaco.

« Sur le plan de la mentalité, il y a des bonnes choses mais ce n’est pas encore suffisant. (…) Je voudrais qu’on soit encore plus exigeant sur le plan du jeu, et plus fort que ça au niveau de la mentalité. Quand on voit ce qu’a montré l’équipe de France en Russie, on doit être capable de se rapprocher de ça », a-t-il illustré. 

Didier Deschamps, un exemple souvent cité par Alain Casanova pour la cohésion qu’il a su instaurer chez les Bleus. 

Trois matchs clés à venir

Et le coach du TFC fait sûrement bien de calmer l’euphorie. Car si l’équipe pointe à la 4e place avant la 7e journée, les vrais matchs tests sont sur le point d’arriver. Toulouse va recevoir ce mardi soir Saint-Etienne, avant de se déplacer ce week-end à Rennes, puis de recevoir Nice la semaine suivante. 

Trois équipes qui visent la Ligue Europa et auxquelles les Violets doivent pouvoir se comparer s’ils souhaitent jouer le milieu de tableau en fin de saison. C’est au cours de ces rencontres qu’ils vont devoir marquer les esprits. Au sujet de la réception de Saint-Etienne, Alain Casanova déclarait lundi:

« Il faudra qu’on soit vraiment très fort pour relever le défi. Il y a tellement de différences, entre le budget déjà, la philosophie qu’ils peuvent avoir et nous. Je ne peux pas me comparer à ça. On n’a pas à prendre de modèle en particulier, on doit faire avec ce qu’on sait faire ».

Reste à voir si le message est bien passé. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/pourquoi-toulouse-va-beaucoup-mieux-cette-saison-1530346.html

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