Espagne, Allemagne, Brésil… A l’approche de la Coupe du monde en Russie, ces trois pays sont les plus cités pour endosser le costume de favori du Mondial. Dans la foulée, bien souvent, suivent l’Argentine et la France. Et le Portugal dans tout ça? Comme d’habitude, la sélection portugaise ne fait pas de bruit. C’est pourtant elle la championne d’Europe. Un titre qui devrait lui octroyer automatiquement un statut en vue du rendez-vous planétaire. Mais non. Au mieux, le Portugal doit se contenter du rôle d’outsider. Pourtant, avec ses ingrédients habituels (une superstar, CR7, entourés d’équipiers dévoués, un mental d’acier, un sélectionneur meneur d’hommes), le Portugal a de quoi surprendre.
Depuis deux ans, le Portugal fait… du Portugal
Depuis son sacre européen qui était tout sauf marqué du sceau de la flamboyance, le Portugal a conservé son style hyper-pragmatique. Poussif pendant le premier tour du Championnat d’Europe (3 nuls en 3 matches) avant de décrocher le Graal, il a connu des qualifications pour le Mondial russe du même acabit. Battus d’entrée par la Suisse (2-0), les Portugais ont dû attendre le dernier match (2-0… face à la Suisse) pour décrocher leur ticket pour le Mondial sans passer par la case barrage. Entre-temps, Fernando Santos et ses joueurs ont pris la troisième place de la Coupe des Confédérations après s’être inclinés aux tirs au but face au Chili en demi-finales et avoir battu le Mexique dans la petite finale en égalisant dans les arrêts de jeu avant de s’imposer en prolongation. Du Portugal pur jus!
AFP – Les Portugais lors des célébrations de leur titre européen en 2016
Pas les mêmes joueurs…
Guerreiro, Cédric, Joao Mario et Cristiano Ronaldo. Des onze titulaires face aux Bleus en finale de l’Euro 2016, seuls ces quatre-là ont débuté vendredi dernier contre l’Egypte en amical. On peut ajouter Rui Patricio, absent contre les Pharaons mais titulaire indiscutable dans le but portugais. Soit même pas 50% de l’équipe sacrée championne d’Europe. Et même si Joao Moutinho, Pepe et Quaresma restent des titulaires en puissance, c’est le grand flou dans l’effectif lusitanien. Révélation de l’Euro, Renato Sanchez s’est perdu en deux ans au Bayern Munich puis à Swansea. Fidèle lieutenant de CR7 en attaque, Nani joue peu à la Lazio, André Gomes n’est pas mieux loti au Barça, Joao Mario joue le maintien à West Ham après avoir échoué à l’Inter, Ricardo Carvalho a pris sa retraite, Danilo traverse une passe difficile, Eder, toujours loin du cœur des Portugais malgré son but vainqueur en finale de l’Euro, est à l’arrêt au Lokomotiv Moscou, etc. Pourtant, malgré cette instabilité au niveau des joueurs, le Portugal continue d’avancer.
… mais toujours Ronaldo
Figure de proue du football portugais depuis plus de dix ans, Cristiano Ronaldo continue d’entraîner dans son sillage un collectif pourtant instable (le Marseillais Rolando a même été rappelé quatre ans après sa dernière sélection…) où tardent à émerger de nouveaux espoirs (Bernardo Silva? Ruben Diaz? Guedes? Ruben Neves?). Auteur de 15 buts en qualifications, CR7 est devenu vendredi dernier le troisième buteur de l’histoire de toutes les sélections nationales (81 buts, derrière l’Iranien Ali Daei [109] et le Hongrois Ferenc Puskas [84]). Des statistiques complètement folles et un joueur unique qui permettent à Fernando Santos de continuer à baser son système sur la star du Real Madrid.
Au final, deux ans après l’Euro, le constat reste le même quand on parle du Portugal: il y a Cristiano Ronaldo, et autour de lui Fernando Santos arrive à bricoler une véritable équipe entièrement dévouée à son maître à jouer, catalyseur d’un état d’esprit unique. Une recette qui peut encore fonctionner pendant le Mondial. ‘‘On n’est pas favori mais on y va avec l’envie de gagner’’ se plait à répéter Fernando Santos, comme avant l’Euro. Ce sera probablement vrai tant que Ronaldo sera là. Après?
http://rmcsport.bfmtv.com/football/que-vaut-le-portugal-deux-ans-apres-son-sacre-europeen-1404775.html