OUI

Pour étrenner sa deuxième étoile sur le maillot en Allemagne (0-0), l’équipe de France n’a pas dérogé à la recette qui a fait son succès en Russie: un bloc dense et bas, une faible possession et un jeu de transition rapide. Beaucoup s’attendaient pourtant à autre chose, comme Christophe Dugarry, qui sommait les Bleus de « se régaler »: « Il y a une attente importante derrière cette équipe. Les passionnés de foot que nous sommes attendent plus que des victoires et des titres. Ils attendent une certaine manière de jouer et d’imposer les choses. On a suffisamment de talent pour proposer un jeu de qualité en plus de la victoire. »

Les Bleus l’ont déjà fait, avec parcimonie. C’était face aux Pays-Bas (4-0) le 31 août 2017 avec un « vrai » 4-2-3-1, dans lequel figuraient Thomas Lemar (qui avait signé son meilleur match en sélection) et Kingsley Coman, avant que Kylian Mbappé n’entre en jeu. Blaise Matuidi (remplaçant ce soir-là, la paire Kanté-Pogba lui avait été préférée) n’occupait pas encore ce poste de faux ailier gauche qu’il a apprivoisé pendant la Coupe du monde et qui ne le quitte plus depuis. 

Pour la rentrée, Didier Deschamps a repris ses champions du monde, qui méritaient bien ces deux tours d’honneurs (face à l’Allemagne jeudi et surtout contre les Pays-Bas dimanche). Les prochains matchs pourraient changer cette donne et pousser le sélectionneur, qui sait s’adapter, à tenter un nouveau système ou un autre style pour éviter d’être trop prévisible (Löw savait très bien à quoi s’attendre) et essayer de pallier au manque de liant entre ses éléments offensifs, comme ce fut le cas entre Griezmann et Mbappé et plus généralement avec Giroud, de plus en plus difficile à trouver. Le réservoir et les solutions offensives ne manquent pas. 

NON

Si le dernier récital s’était fait dans un vrai 4-2-3-1 (sans Matuidi en ailier gauche, on précise), c’est aussi dans ce système que les Bleus ont connu leur dernière défaite. C’était contre la Colombie (2-3). Lemar était encore titulaire (il avait été bon) mais les Bleus s’étaient fait surprendre dans l’engagement et avaient payé leurs déséquilibres. Un des actes fondateurs de cette équipe au même titre que le nul face aux Etats-Unis en amical (1-1) et la victoire poussive contre l’Australie (2-1).

De ces rencontres, Didier Deschamps a tiré plusieurs enseignements comme le fait que le 4-2-3-1 avec Matuidi dans un poste de milieu gauche était plus imperméable qu’un 4-3-3 ou qu’avec quatre offensifs. A défaut de briller, cela a terriblement marché et il peut être aussi gratifiant de s’emballer sur une performance collective de solidarité. Cela a offert une deuxième étoile et permis d’obtenir un match nul en Allemagne (0-0), qui reste une équipe de top niveau mondial. Tant que cela fonctionne, Deschamps aurait tort de s’en priver sur sa route vers l’Euro 2020. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/les-bleus-doivent-ils-faire-evoluer-leur-style-de-jeu-1519123.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.