Attendu comme la pièce maîtresse d’un milieu de terrain parisien en chantier l’été dernier, Georginio Wijnaldum tarde à se révéler dans son nouveau club.

Il était le premier coup d’un mercato devenu historique avec l’arrivée de Lionel Messi en point d’orgue. Or, si l’Argentin est parvenu à occuper un rôle de maître à jouer qui lui était réservé dans le onze parisien, inscrivant son premier but sous ses nouvelles couleurs face à Manchester City, en Ligue des champions, Georginio Wijnaldum n’a pas encore brillé cette saison. Pire, en dehors de Sergio Ramos, qui n’a pas encore disputé la moindre minute de jeu, l’international néerlandais est la principale déception du côté des recrues.

Les prestations de l’ancien joueur de Liverpool ne trouvent pas encore leur pleine mesure, au point d’inquiéter le sélectionneur des Pays-Bas, Louis van Gaal. « Bien sûr que je suis inquiet! Et j’en ai déjà parlé avec lui au moment où il nous a rejoints », s’est affolé le patron des Pays-Bas. Car s’il a enchaîné les prestations décevantes en tout début de saison, Wijnaldum joue très peu depuis septembre, et n’a connu que deux titularisations depuis la rencontre face à Bruges, un match où il était sorti à la pause, remplacé par Pochettino.

Lionel Messi lui fait de l’ombre

Avec l’arrivée de Lionel Messi, appelé à constituer un trio d’attaque effroyable avec Neymar et Kylian Mbappé, sans oublier l’Argentin Angel Di Maria, Wijnaldum avait tout à craindre de la présence de la Pulga sur le terrain. La zone d’influence du feu follet argentin allait forcément renier sur ses plates bandes. « La raison majeure de son déclassement, c’est Messi, estime Ruben Slagter, journaliste néerlandais pour Eurosport. Il est arrivé avant Messi, et je pense que Pochettino avait d’autres plans pour lui. »

Sans Lionel Messi dans le onze, Georginio aurait eu tout le loisir de rayonner aux différents postes qui ont fait sa réputation, en club comme en sélection, lui qui a souvent joué un rôle prépondérant dans les performances des Pays-Bas en numéro 10. Un poste qu’il ne peut plus occuper au Paris Saint-Germain, puisqu’il est dévolu au seul Lionel Messi voire à Neymar, deux joueurs attirés par cette zone du terrain où ils peuvent combiner pour créer des décalages et étirer l’équipe adverse.

A Liverpool, dans un milieu à trois, Wijnaldum évoluait davantage dans un rôle de relayeur (numéro 8) afin d’assurer l’équilibre de l’équipe, ou en numéro 6 devant la défense. Angel Di Maria étant suspendu, Mauricio Pochettino n’a pas encore eu à faire ce choix, mais le championnat a montré que le technicien argentin n’était pas forcément prêt à renoncer à ses quatre attaquants. Marco Verratti étant le facteur X de cette équipe, inamovible à 100% de ses moyens, ils sont quatre ou cinq à se disputer la dernière place au côté de l’Italien dans un milieu à deux. « Si Pochettino se refuse à faire des choix avec les quatre devant, Georginio Wijnaldum est foutu », craint Ruben Slagter.

Valentijn Driessen (Telegraaf): « Pochettino maltraite Wijnaldum »

Un temps d’adaptation nécessaire

« Tellement important pour l’équilibre de l’équipe » des Pays-Bas, d’après Louis Van Gaal, ce que ses dernières prestations n’ont jamais démenti, Wijnaldum manque cruellement de repères au Paris Saint-Germain. Capable d’attaquer, de défendre, de provoquer énormément de situations dangereuses par ses projections et de marquer, le milieu de terrain peine à apporter du liant et de la vitesse vers la ligne offensive parisienne.

« Sur son rôle dans l’équipe, il doit reculer plus qu’il ne le fait en équipe nationale ou le faisait avec Liverpool, il a certainement besoin d’un temps d’adaptation », pense de son côté Jurriaan Van Wessem, correspondant en France pour la chaîne Ziggo Sport. « C’est une tout autre manière de jouer », abonde Ruben Slagter. Décevant depuis le début de la saison, « Gini » enchaîne les prestations sans relief, et les entrées en jeu décevantes, comme s’il peinait à cerner les attentes de son entraîneur.

Capable d’évoluer à tous les postes, Wijnaldum a déjà joué en n°10, en n°8 et a même occupé un rôle d’ailier dans une animation anarchique. « Je pense qu’avec le temps, Pochettino fera de Wijnaldum son joueur clé au milieu de terrain parce qu’il peut tout aussi bien être au soutien de meilleurs joueurs, leur permettre de mieux jouer sur le terrain, et prendre des initiatives balle au pied. Il a l’expérience du jeu dans une équipe gagnante », veut croire Valentijn Driessen, rédacteur en chef football au Telegraaf.

Le journaliste néerlandais, qui s’était fait remarquer à l’occasion d’une passe d’armes mémorable avec Louis Van Gaal lors du dernier rassemblement, est très critique envers la gestion de Mauricio Pochettino: « Je pointerais davantage la responsabilité de l’entraîneur que celle du joueur en ce moment, et la manière dont Pochettino utilise Wijnaldum – ou plutôt le maltraite – au lieu de lui donner confiance. »

Gueye-Herrera, le tube de l’automne

Il ne faut pas non plus occulter l’importance de l’intégration à un groupe, et l’adaptation parfois plus difficile à un nouvel environnement. « Il est humble, peut-être se sent-il encore un peu exclu du groupe franco-hispanique », ose Jurriaan Van Wessem. « C’est un joueur très sympathique, très intelligent, le joueur d’équipe idéal », complète Ruben Slagter. Le joueur dont rêve n’importe quel entraîneur. Mauricio Pochettino en sait quelque chose, lui qui avait déjà tenté de recruter Wijnaldum par le passé.

Wijnaldum serait-il trop gentil ? « C’est un joueur qui est plus facile à mettre sur le banc qu’un autre parce qu’il ne va pas taper du poing sur la table pour gagner sa place, c’est un gentil, indique Ruben Slagter. Dans son jeu et dans sa personnalité, il ne correspond pas à ce PSG. » « Je pense qu’il est trop tôt pour mettre Wijnaldum hors-jeu. C’est un battant et il a surmonté beaucoup de difficultés dans sa carrière auparavant », relativise Jeroen Kapteijns, du Telegraaf.

Partout où il a joué, Wijnaldum a fini par être à la hauteur. Pochettino ne lui ayant rien promis concernant son temps de jeu, « Gini » n’a pas d’autres choix que de se dévoiler enfin, d’autant plus qu’entre temps, Idrissa Gueye et Ander Herrera se sont rendus indispensables à l’équilibre de l’équipe, aussi bien en Ligue 1 qu’en C1, avec de la régularité dans les performances, le Sénégalais brillant dans le registre de Wijnaldum, même s’il dispose d’un profil singulier. Wijnaldum est un joueur de ce niveau, il le montre avec les Pays-Bas. Pourquoi pas avec le PSG ?

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1/psg-comment-expliquer-les-debuts-manques-de-wijnaldum_AV-202110060252.html

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