Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue de football professionnel (2002-2016), juge la France trop timide en matière d’interdictions de stade, solution efficace, selon lui, pour lutter contre les violences entre supporters.
Ses quatorze années passées à la présidence de Ligue de football professionnel (2002-2016) font de Frédéric Thiriez un témoin éclairé sur les violences entre supporters qui explosent cette saison en Ligue 1. Invité de France Info ce vendredi matin, l’ancien dirigeant juge les instances pas assez répressives avec les éléments violents. Il milite pour la multiplication des interdictions de stade, « un dispositif que j’ai obtenu quand j’étais président », rappelle-t-il.
500 interdits de stade en France, 3 000 en Allemagne, 5 000 en Angleterre
« Ça ne fonctionne pas assez, poursuit-il. Nous avons 500 interdits de stade en France. En Allemagne, ils sont 3 000 et en Angleterre 10 000. C’est l’axe principal de prévention. C’est très efficace. Ça permet de mettre à l’écart les individus qu’on connait par la vidéo surveillance. Tous nos stades sont équipés de vidéo-surveillance. Les policiers du PC sécurité avec le directeur la sécurité peuvent parfaitement identifier les fauteurs de trouble et c’est ceux-là qu’il faut cibler. C’est ce qu’il faut faire en plus des actions de préparation et de sensibilisation en amont. Il faut que ce soit affirmé haut et ferme au niveau de la Ligue. »
Thiriez, qui s’était présenté aux dernières élections pour la présidence de la Fédération française de football en mars (large défaite face à Le Graët, 73,02% des voix contre 25,11% pour Thiriez), invité les actuels dirigeants à se saisir à bras le corps du problème. « La Ligue n’est pas qu’un vendeur de droits TV, c’est un organisateur des spectacles avec toutes les responsabilités qui en découlent, vis-à-vis du public, de la sécurité. »
Son mandat avait été marqué par la mort d’un supporter du PSG en 2010 lors d’affrontements entre groupes rivaux. « C’est un souvenir qui me hante encore, confie-t-il. Pendant 14 ans, tous les samedis soir, j’étais à côté de mon téléphone prêt à être en ligne sur les délégués de la ligue de tous les matchs. Ma hantise était d’avoir un mort sur un terrain, ça s’est produit en dehors du stade à Paris. C’est à ce moment qu’avec Robin Leproux (alors président du PSG, ndlr), nous avons réussi à éradiquer la violence. On ne pouvait plus aller au Parc des Princes en famille. »
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