Les Girondins de Bordeaux ont officialisé ce mercredi l’arrivée du milieu de terrain Fransérgio (30 ans) en provenance de Braga. Un élément très actif dans l’entrejeu, généreux et capable de marquer. Présentations.
Il s’appelle Fransérgio Rodrigues Barbosa. Le 18 octobre, il célèbrera ses 31 ans. Il est donc, de loin, la recrue la plus expérimentée des Girondins de Bordeaux cet été. Le natif de Rondonopólis – dans l’état du Mato Grosso, au Brésil – est d’ailleurs là pour ça: amener de l’expérience.
Au cours de ses cinq années à Braga, le milieu de terrain a remporté une Coupe de la Ligue et une Coupe du Portugal. Des trophées loin d’être anecdotiques au sein d’un club qui n’en compte que cinq dans son histoire et qui tente de se faire une place au sein des ogres Benfica, FC Porto et Sporting. Fransérgio a aussi disputé une vingtaine de rencontres de Ligue Europa (avec Braga) ce qui en fait l’élément le plus « européen » de l’effectif bordelais, après Laurent Koscielny. Un métier qu’il a envie de partager. Il y a un an, lors d’un live sur Instagram, il confiait: « Ce que je désire le plus c’est aider les plus jeunes. C’est une chance que je n’ai pas eue à l’époque. C’est mon ambition. »
« Je vais demander un maillot à Danilo »
Au Portugal, où il avait débarqué en 2013 au Marítimo, à Funchal, depuis la Serie B brésilienne, il a disputé 192 rencontres de Liga. C’est, au match près, le même total que Danilo Pereira, le milieu défensif du Paris Saint-Germain qui fut son coéquipier à Madère. Au moment de décoller pour Bordeaux, Fransérgio a déclaré à un journaliste de Record: « Je vais demander un maillot à Danilo Pereira. C’est mon ami et je suis toujours à fond derrière lui. Bien sûr que Messi et Neymar sont des idoles mais Danilo a joué avec moi au Maritimo et je veux son maillot. » Plus offensif que Danilo, plus « 8 », le milieu formé à l’Athlético Paranaense a claqué 39 pions en 266 rencontres au Portugal (toutes compétitions confondues). Des buts en tout genre. De la tête, du droit, de loin, de près.
Selon ses propres mots, Fransérgio est un « émotif ». Et sur le terrain, il ne dégaine pas que face aux gardiens. Rien qu’au cours de sa période portugaise, il comptabilise 72 cartons jaunes et 6 rouges. En Liga portugaise, il a mangé 58 jaunes et 5 rouges (dont 2 directs). À titre de comparaison, son pote Danilo n’a pas pris « que » 34 jaunes (aucun rouge) en autant de rencontres dans la compétition. Son physique athlétique (1m87 pour 82kg) n’explique pas tout. Fransérgio est un joueur très actif dans l’entrejeu, généreux, parfois un peu trop.
Fin 2017, alors que son nom fait notamment écho au Benfica, les ligaments croisés de son genou droit le lâchent. Huit mois d’arrêt. Sa famille sera son soutien, son refuge. Comme elle l’a toujours été. Malgré la pauvreté. Gamin, c’est l’une de ses tantes qui subvenait à ses besoins. « Ma mère n’avait pas les moyens et ma tante me donnait parfois à manger à moi plutôt qu’à sa propre file », confie-t-il. Il n’est même pas encore ado lorsqu’il quitte la maison de ses parents. Son père n’a pas de travail. Sa mère galère. Fransérgio et l’un de ses frères nourrissent un rêve: devenir footballeur professionnel. Mais leur « pai » prévient: un seul d’entre eux pourra suivre cette voie, l’autre devant aider à subvenir aux besoins du foyer. Il demande à leur entraîneur de trancher. Et il choisit Fransérgio.
« Un grand professionnel »
Cet été, Sérgio Conceição a coché son nom, mais Porto a fini par débloquer le dossier Marko Grujić. Bordeaux se place à son tour. Le temps des négos, il reste un guerrier… du Minho. Et avant la Supercoupe du Portugal face au Sporting, son coach à Braga, Carlos Carvalhal, ne doute pas de son implication: « C’est un grand professionnel. Il y a des conversations [avec Bordeaux] mais il est venu me voir pour me dire que tant qu’il sera un joueur de Braga je pourrais compter sur lui à 200%. Il est là pour aider l’équipe jusqu’à la dernière seconde. » Et il le fera. Jusqu’à la dernière goutte. À l’issue de la Supertaça (perdue), ses larmes avaient tout d’un adieu.
Fransérgio est aussi l’arrivée estivale la plus coûteuse du club. La presse portugaise annonce une transaction de 5 millions d’euros – étalée en plusieurs versements – à laquelle s’ajoute un bonus de 2,5 millions d’euros. Il y a un an, il avait prolongé son contrat avec Braga jusqu’en 2024 (avec une clause libératoire fixée à 20 millions d’euros) et, quelques mois plus tard, il obtenait son passeport portugais, ce qui en fait un actif d’autant plus précieux. Le tout conseillé par Marcelo Lipatín. Cet ex-attaquant uruguayen passé par le Nacional et le Marítimo à Madère avait connu, au tout début de sa carrière, un passage par l’équipe B du PSG. Sans grand succès. C’est maintenant l’un de ses poulains qui va tenter de s’imposer en L1.
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