Vladimir Petkovic a toujours fondé son management sur une approche psychologique de son métier, au plus près des joueurs, afin de faciliter l’acceptation de ses idées. Explications avec Daniel Visentini, journaliste à la Tribune de Genève.

Un nouvel entraîneur arrive à Bordeaux, avec à l’intérieur de ses bagages de nouvelles idées, qu’il souhaitera mettre en œuvre, de la même façon qu’il est parvenu à les faire accepter par ses joueurs au sein de la sélection suisse. Vladimir Petkovic, le désormais ex-sélectionneur de la Nati, et c’est l’une de ses particularités, croit fondamentalement à une approche psychologique et émotionnelle de son rôle qui le guide depuis plusieurs années. Le nouvel entraîneur de Bordeaux porte énormément d’attention à la gestion émotionnelle du groupe, pour tendre vers une adhésion préalable du groupe aux idées.

Vladimir Petkovic n’envisage pas son métier au quotidien sans le rôle participatif de ses joueurs, qu’il estime essentiel. « Il a une formation de psychologue, d’assistant social, qu’il a suivi parallèlement à sa formation d’entraîneur à l’époque, quand il était joueur, a expliqué sur RMC Daniel Visentini, journaliste à la Tribune de Genève. Il n’a jamais été un joueur très coté, en deuxième division suisse. C’est un peu ce qu’on lui reproche d’ailleurs, il n’a pas l’aura d’un Hitzfeld à ce niveau-là. Il a toujours une approche psychologique. Quand il va prendre le groupe bordelais, il y a fort à parier qu’il va rencontrer tous les joueurs. »

Visentini: « C’est quelque chose qui intéresse beaucoup Petkovic, l’idée de savoir à qui on a à faire »

Soucieux de maîtriser à la perfection l’environnement dans lequel il évolue, Petkovic s’attache à ce que ses joueurs s’y sentent bien, eux aussi, explorant toutes les manières existants pour améliorer les connexions entre tous les éléments du groupe, du staff aux joueurs, dont il attend qu’ils s’intègrent à ce processus. Mais avant de poser le cadre, il y a un préalable indispensable, un passage obligé auquel tous les joueurs de la Nati se sont pliés sous ses ordres.

« Avec l’équipe de Suisse, depuis quelques années déjà, quand un joueur débarque en sélection, on lui demande de passer un test psychologique et émotionnel, rapporte Daniel Visentini. Ce n’est pas pour les fliquer, mais simplement parce que c’est toute l’équipe qui fonctionne comme ça. C’est quelque chose qui intéresse beaucoup Petkovic, l’idée de savoir à qui on a à faire, comment on doit s’adresser à une personne, si elle est très émotive, si c’est le bon moment pour lui parler ou pas. Et tous les joueurs ont accepté de faire ça, le staff aussi. Et chacun, dans l’équipe de Suisse, avait accès à tous les profils de tous les joueurs, pour mieux se comprendre. »

Le temps a fini par lui donner raison, Vladimir Petkovic ayant achevé cette semaine le mandat le plus long et le plus fructueux de l’histoire de la Nati, conduisant la sélection suisse à l’Euro 2016, à la Coupe du monde 2018 et donc à l’Euro 2021 pour finir. Une compétition qui a permis à la Nati de briser le plafond de verre des huitièmes de finale en battant l’équipe de France championne du monde en titre à l’issue d’un scénario renversant. Loin d’être le premier choix au moment de régler la succession d’Ottmar Hitzfeld, Vladimir Petkovic a vu sa cote de popularité bondir cet été. Et c’est donc au sommet qu’il s’en va rejoindre la France pour relever un nouveau défi, tout aussi gigantesque. Celui de redonner un âme à cette équipe de Bordeaux. Ses talents de psychologue ne seront pas de trop.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1/bordeaux-avec-petkovic-un-coach-adepte-de-la-psychologie_AV-202107270408.html

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