Evincé du PSG en décembre dernier, Thomas Tuchel vient de remporter la Ligue des champions ce samedi avec Chelsea contre Manchester City (1-0). Ce succès, le plus flamboyant de sa carrière, sonne comme une revanche pour le manager allemand, en même temps qu’il constitue un grand écart phénoménal avec sa situation d’il y a six mois.
D’un licenciement du PSG à un titre en Ligue des champions avec Chelsea, il n’y a qu’un pas. Thomas Tuchel en est la preuve vivante. En l’espace de six mois, la carrière du technicien allemand a fait les montagnes russes. Et ce samedi, en finale de C1 face à Manchester City (1-0), elle vient d’effectuer son plus beau looping avec, au bout, un premier sacre pour le technicien allemand sur la scène européenne.
L’accolade Guardiola-Tuchel © RMC Sport
Paris, le premier couac
Retour en octobre 2020. L’horizon de Tuchel au PSG s’assombrit passablement lorsque ce dernier allume le feu avec sa direction en conférence de presse. En cause : la gestion du mercato du club parisien. « On perd trop de joueurs libres », déclare-t-il sans sommation avant de poursuivre: « Ça a commencé avec Adrien Rabiot, grand joueur. Ça peut continuer avec Julian Draxler, Angel Di Maria, Juan Bernat et c’est le pire pour tous les clubs de ne pas avoir d’argent pour réinvestir, et c’est trop pour le PSG, pour le statut qu’on veut avoir en Europe ».
La riposte ne se fera pas attendre du côté du directeur sportif Leonardo, qui déclare à la presse que lui et le club n’ont « pas apprécié » la sortie de leur coach. Et d’ajouter : « l’important c’est que pour rester ici, on doit être content ». Le divorce, s’il n’est pas encore acté, est déjà consumé. Les deux ans et demi d’amour s’envolent. Oubliés les quatre titres avec le PSG (deux fois champion de France en 2019 et 2020, coupe de France et Coupe de la Ligue 2020) et, surtout, la finale de la Ligue des champions – la première de l’histoire du club – face au Bayern Munich. Les deux parties officialisent l’éviction le 29 décembre. Premier couac dans un parcours jusque-là sans faute.
La renaissance à Chelsea
Moins d’un mois plus tard, le 26 janvier 2021, l’arrivée de l’Allemand sur le banc de Chelsea est annoncée. L’objectif « a minima » fixé par ses nouveaux dirigeants : assurer une qualification européenne. Force est de constater, fin mai, que l’ancien coach de Mayence (2009-2014) et du Borussia Dortmund (2015-2017) a fait bien mieux que cela. Non seulement il a assuré la participation du club londonien à la prochaine Ligue des champions en terminant à la 4e place de Premier League, mais sous sa direction les Blues ont disputé une finale de Cup et terrassé le champion d’Espagne, l’Atlético Madrid, puis son dauphin, le Real, sur la route vers Porto. Avant de marquer, ce samedi, un point final à cette histoire fantastique face à Manchester City.
« Si quelqu’un m’avait dit ça à Noël, je ne sais pas si je l’aurais cru ou si je me serais moqué de lui », avait admis Thomas Tuchel sur le site de l’UEFA il y a peu. Nul doute qu’il n’aurait pas imaginé, non plus, être sur le toit de l’Europe avec les Blues en aussi peu de temps. Sa joie au coup de sifflet final en disait long sur ce qu’il a vécu ces dernières semaines et consacre définitivement son passage de l’ombre à la lumière. Car l’Allemand vient d’entrer dans une autre caste : celle des techniciens vainqueurs de la plus prestigieuse compétition européenne.
Au Portugal, Tuchel célèbre sa revanche
Le destin fait parfois bien les choses. En délocalisant la finale de la C1 à Porto, Thomas Tuchel avait forcément une pensée pour son épopée portugaise de l’été dernier avec le PSG. Lors du Final 8 à Lisbonne, il était allé chercher la première finale de Ligue des champions de sa carrière. Moins d’un an plus tard à Porto, l’Allemand de 47 ans tient sa revanche.
Il est parvenu à inverser le cours de l’histoire face à l’un de ses plus proches amis dans le métier, Pep Guardiola. Les retrouvailles entre les deux hommes ont fait les gros titres de la presse en amont de la rencontre. Beaucoup soulignaient l’avantage du technicien catalan sur son homologue allemand au grand jeu des confrontations directes (quatre victoires en sept matches, toutes avec le Bayern). Mais Tuchel avait pourtant prévenu en balayant à deux reprises les Cityzens (1-0 en demi-finale de la Cup, 1-2 en Premier League) en moins d’un mois.
Ce troisième revers est sans aucun doute le plus cinglant pour Guardiola, qui court toujours après un succès en C1 depuis son dernier avec le Barça en 2011, en même temps qu’il est la plus belle démonstration du changement de stature de l’ex coach du PSG. Une ascension fulgurante avec Chelsea qui devrait, déjà, lui valoir une belle prolongation de contrat dans les prochains jours.
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