Aleksander Ceferin, président de l’UEFA, a expliqué à L’Équipe ce qu’il envisageait comme réforme pour le fair-play financier. Son voeu est de laisser les riches dépenser plus, tout en leur imposant un mécanisme de solidarité.
Le changement de cap se confirme pour le fair-play financier. La refonte de ce dispositif, provoquée par la pandémie de Covid-19, est abordée par Aleksander Ceferin, président de l’UEFA, dans une interview donnée ce vendredi à L’Équipe. Jusqu’alors, l’accent était mis sur une limitation des déficits, mais aussi sur une volonté de d’empêcher toute forme de dopage économique pour les clubs détenus par de très riches propriétaires. À présent, le chef de l’instance européenne penche pour une ouverture des vannes, avec un mécanisme de redistribution.
« Il faut évidemment laisser les investisseurs venir dans le football, ce qu’ils font d’ailleurs déjà. Mais aussi assurer la compétitivité entre les clubs. (…) Si ce sont toujours les mêmes équipes qui gagnent, cela va devenir ennuyeux. Nous pensons très sérieusement à instaurer une luxury tax », fait savoir Aleksander Ceferin.
La « luxury tax » est un principe bien connu dans le sport américain. Ce système consiste à faire payer des pénalités financières aux équipes qui, par exemple, dépassent une limite de masse salariale ou d’investissements. La somme récoltée est ensuite partagée entre les autres clubs. « Il est très important de permettre de dépenser de l’argent. Mais il faut aussi une solidarité », argue le dirigeant slovène.
Une limite de joueurs pour les championnats
Autre piste de réflexion pour éviter que les grandes écuries n’écrasent encore plus le football européen: une limite de joueurs dans les championnats, sur le modèle de ce qui se fait déjà en Ligue des champions (25 joueurs inscrits, hors jeunes de moins de 21 ans présents au club depuis au moins deux ans).
« Les ligues nationales devraient le faire également. Les grands clubs qui ont énormément de moyens ne doivent pas pouvoir acheter des joueurs juste pour empêcher les autres de les avoir », souligne Aleksander Ceferin qui prend l’exemple de la Slovénie, où Maribor « encaisse 15 millions d’euros en Ligue des champions » pour ensuite « acheter tous les meilleurs joueurs » du championnat où les budgets des concurrents sont trois fois moins importants.
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