Lille, champion de France 2020-2021, a connu plusieurs moments clés sur la route qui l’aura mené vers le quatrième titre de son histoire. Les Lillois sont venus nous en parler dans l’émission Top of the foot, ce lundi sur RMC.

Le changement de propriétaire en pleine saison

Sacré de champion de France dimanche dernier, Lille a vécu une saison en montagnes russes. Des secousses ont agité le club, notamment le changement de propriétaire juste avant la trêve hivernale, qui aurait pu assommer le groupe. Surtout qu’avant cela, le vestiaire lillois a connu plusieurs mois d’agitation en coulisses, avec un été 2020 agité sur le front du mercato, et l’imbroglio Campos, proche conseiller de l’ancien président, Gérard Lopez. Mais de cette longue période de tension est né un groupe plus fort.

« Avant le changement de direction, il y a eu ici, une période de transition. C’est dans cette période de transition, où les joueurs, qui sont des garçons très intelligents, qui sont dans l’humain, ont vu que quelque chose d’anormal se passait, et qu’on pouvait être isolés, a raconté Christophe Galtier, l’entraîneur, dans l’émission Top of the foot ce lundi sur RMC. C’est à ce moment-là aussi qu’on a créé des liens forts, qu’on a beaucoup échangé. Il y a eu des conflits incroyables, vous ne pouvez même pas l’imaginer, des conflits incroyables, entre des joueurs et un entraîneur, entre un joueur et son staff, mais c’est toujours resté dans le respect. Entre le départ de Luis (Campos), Gérard (Lopez), pour différentes raisons, était très loin, et l’arrivée du président (Olivier Létang), il y a eu trois-quatre mois. Il n’y a pas eu d’autogestion, mais il y a eu vraiment un échange très intelligent entre les joueurs et le staff. J’ai profité de ce moment pour travailler sur le fait de fédérer autour d’un projet, d’une ambition. »

Des tensions inévitables dans le vestiaire

La saison d’un champion n’est pas linéaire, elle est aussi parsemée d’incompréhensions de tensions, à partir desquelles naissent des petites embrouilles, qui sont parfois « plus que des engueulades ». L’une d’entre elles a opposé Christophe Galtier au milieu portugais Xeka. « Elle a été violente sur le plan verbal », de l’aveu de Galtier. « Il y a des embrouilles partout, ce qui compte c’est la façon dont on les règle », a, pour sa part, estimé Xeka. « Une saison est aussi faite de moments comme ça », a reconnu l’entraîneur

« C’est dans chaque équipe, chaque saison, abonde Benjamin André. Il y a toujours des petites ou des grosses embrouilles. De l’extérieur, on pense que tout le monde est copain dans une équipe de foot, mais ce n’est pas ça du tout, c’est impossible. Il y a toujours des affinités, des nationalités différentes, mais le truc, c’est qu’on avait un but commun. Dans le foot, le plus important c’est de gagner, ce qui reste, c’est ton palmarès. Quand tu peux gagner un titre, c’est plus facile de fédérer tout le monde. »

Les étapes vers le titre, de Montpellier à Paris

Sur la route d’un quatrième titre de champion de France de son histoire, le club nordiste a connu plusieurs moments clés, notamment face à Nîmes. Une semaine après avoir ramené un précieux match nul de Monaco (0-0), les Lillois pensent enchaîner face à l’avant-dernier. Mais, comme à plusieurs reprises lors des semaines précédentes, ils coincent à domicile. Ils se font surprendre en contre par de courageux « Crocos ». Les Nordistes cèdent ainsi leur trône au PSG avant la trêve internationale.

« L’un des premiers tournants, c’est notre victoire à Montpellier (3-2), elle correspond à l’arrivée d’Olivier (Létang, le président) à la tête du club, à la suite d’un long enchaînement de matchs, avec un calendrier très resserré, s’est souvenu Galtier. Les joueurs sont parvenus à se sublimer contre une très belle équipe de Montpellier. Là, je me dis tiens, il y a quelque chose d’incroyable qui peut se passer dans la deuxième partie de saison. J’ai eu un moment de doutes quand on perd contre Nîmes (2-1) à domicile. Je me dis que cette défaite va nous empêcher d’être dans les trois pour la Ligue des champions. Ce qui est très paradoxal, c’est que dix jours après, j’ai une causerie très tôt dans la journée avant le match à Paris. Et à ce moment-là, je sens que les joueurs sont là et vont répondre présents. Cette victoire-là me donne beaucoup d’espoirs et crée une grosse impulsion. »

La difficile gestion de la dernière ligne droite

C’est l’une des images fortes de cette 38e journée, une causerie mémorable faussement attribuée à Benjamin André, alors que c’est bien Jérémy Pied qui s’adressait en ces termes à ses coéquipiers

« Calme! Ça va bien se passer, les copains!, s’était exclamé le défenseur, avant de se montrer plus ferme. On n’oublie pas, depuis le début de saison, c’est attitude! Le coach l’a dit, on le répète, ATTITUDE! Quand on aura le ballon, on y va, on accompagne, sur toutes les actions. Et on s’encourage. Quand on n’a pas le ballon, REACTION A LA PERTE! REACTION A LA PERTE! Celui qui n’est pas prêt les gars, il ne sort pas du vestiaire! Allez les gars, on va le faire, on va le faire! »

« Le discours a été naturel. Je ne suis pas quelqu’un qui est trop dans la lumière pour dire ce genre de choses, a confié l’intéressé au micro de RMC. Je ne savais pas que c’était enregistré. C’est venu naturellement. J’ai senti dans la journée que c’est un match qui devenait de moins en moins normal. J’ai essayé de dédramatiser l’événement. Il y a la répartition des tâches, ça part toujours du président, et on descend. Burak prend la parole de temps en temps pour exprimer ce qu’il ressent et j’essaye moi aussi d’accompagner. Même en jouant moins, je sais que je peux apporter quelque chose à cet effectif. J’ai pris énormément plaisir tout au long de l’année à aider mes coéquipiers, ça nous a permis aussi de passer quelques matchs difficiles, ça s’est joué dans la tête. »

« Je pense que l’effectif a été construit par rapport à ça, a déclaré Benjamin André. L’année dernière, quand Luis Campos m’a fait venir, c’était aussi dans cette optique, on avait une certaine expérience de club et de la Ligue 1. Jérémy connait ce genre de match, il sait sur quoi appuyer. Comme on le disait avant que l’émission commence, moi c’est plus à l’échauffement sur le terrain, José (Fonte) c’est un peu avant, un peu après, un peu au milieu, Jérémy il aime bien parler à la fin de l’échauffement. Chacun joue son rôle. »

Si Lille a été sacré champion, et que sa supériorité sur l’ensemble de la saison est incontestable, les Dogues ont aussi grillé quelques jokers dans la course au titre, dont un dernier face à Saint-Etienne, qui aura permis au PSG d’y croire jusqu’au bout. Bousculés par la belle entame de match des Verts, les Lillois ont fait preuve de nervosité.

« On commence le match, on ne sait pas vraiment ce qu’on doit faire, a admis Jérémy Pied. On veut absolument gagner, et on oublie qu’il ne faut pas perdre. L’avantage qu’on avait, c’est ce mini joker match nul. On ne se rend pas compte que ce 0-0 est hyper important. »

Benjamin André le confirme, l’équipe ne savait pas sur quel pied danser: « Il nous fallait quatre points pour être champions, mais si tu gagnes contre Saint-Etienne, comment tu vas à Angers ? Si on avait pu faire six points, on aurait fait six points. Les planètes étaient alignées, tu fais nul et tu sais que contre Angers, il faut gagner. C’était obligatoire. Au moins, il n’y avait pas de question. C’était victoire, victoire, victoire. » Ce qu’ils obtiendront brillamment. Et sans trembler.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1/losc-dans-les-coulisses-des-moments-forts-de-la-saison-avec-galtier-et-les-joueurs_AV-202105240440.html

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