Dans une longue interview accordée à la télévision slovène mercredi soir, Aleksander Ceferin, président de l’UEFA, s’est exprimé sur les coulisses de la gestion de la crise de la Super League. Il a notamment glissé un tacle à Florentino Pérez, président du projet.
Sorti vainqueur de sa bataille contre les douze clubs fondateurs de la Super League, Aleksander Čeferin s’est rendu ce mercredi soir dans les studios de la télévision slovène Pop TV pour faire un premier bilan de cette sortie de crise. Le président de l’UEFA s’est bien entendu satisfait de voir ce projet concurrent tomber à l’eau.
Il en a profité pour raconter les coulisses de ces derniers jours qui ont agité le football européen, mais aussi pour décocher quelques flèches, notamment à l’encontre de Florentino Pérez, le patron du Real Madrid. Extraits de cet entretien.
- Le tacle glissé à Pérez
Interrogé sur la défiance à son égard de Florentino Pérez, aussi premier président de la Super League, Aleksander Čeferin livre son explication: « Il veut un président qui lui obéirait, qui l’écouterait et qui ferait ce qu’il pense. Alors que j’essaie de faire ce que je pense être bon pour le football européen et mondial ».
- Heureux du soutien apporté par Macron et Johnson
En racontant la « combinaison de facteurs » qui a conduit à l’effondrement de la Super League, le dirigeant slovène raconte avoir pu discuter avec été en lien avec l’Élysée et Downing Street durant la journée de lundi: « Il y a eu une réponse immédiate du bureau de Boris Johnson et d’Emmanuel Macron ».
Plus précisément relancé sur le soutien apporté par le Premier ministre britannique, qui a menacé d’user de l’arme législative pour ramener les clubs anglais dans le droit chemin, Aleksander Čeferin explique: « Nous étions en contact, et nous avons aussi parlé [ce mercredi] avec son cabinet. Ils ont parfaitement réagi. Je dois dire que j’ai été impressionné par leur efficacité. Ils ont immédiatement déclaré qu’ils étaient à notre disposition pour quoi que ce soir, qu’ils s’exprimeraient publiquement avec de fortes déclarations. Cette réaction du gouvernement britannique a beaucoup aidé ».
- Convaincu que la Super League échouerait
« Je croyais simplement au pouvoir du football. Cela fait cinq ans que je suis en poste. Je me suis rendu compte de cet énorme pouvoir. Le football peut déclencher ou arrêter des guerres, mais aussi des formidables mouvement sociaux. J’étais convaincu que, surtout en Angleterre, les supporters ne céderaient pas. Et je savais, au vu des réations de Johnson, de Macron, du Premier ministre hongrois Orban et de la commission européenne que ce serait bientôt terminé ».
- « Moins déçu » par Laporta et le Barça
Aleksander Čeferin affirme que le FC Barcelone l’a « moins déçu » que le Real Madrid, notamment parce que le club catalan a tout récemment changé de présidence avec l’élection de Joan Laporta: « Je lui ai parlé deux ou trois fois. Il était sous pression en raison de la situation financière dans laquelle se trouvait le club de football, et il en a hérité. Ce n’était pas sa faute si la situation était telle. Il était donc manifestement soumis à une forte pression, mais en même temps, en négociateur avisé, il a gardé une porte de sortie ». Une référence sans doute à cette clause évoquée par la presse espagnole, suggérant que les socios pouvaient faire capoter la participation du club dans ce projet.
- Des « conséquences » malgré les excuses?
« Les portes de l’UEFA sont ouvertes, mais en même temps, chacun devra subir les conséquences de ses actes, prévient-il. Tous ces clubs font partie de l’UEFA. Bien sûr, je n’aurai plus jamais de relation personnelle avec certaines personnes. Mais je peux toujours faire la part des choses ».
« Il s’agit de football. Je peux m’asseoir à côté de tout le monde. Mais dans les compétitions que nous organisons, c’est aussi moi qui fixe le plan de table, avertit-il aussi. Le fait est que si un club veut jouer dans notre compétition, il devra nous contacter et nous devrons régler les choses qui sont arrivées maintenant. Je ne veux pas entrer dans les détails, car nous en discutons encore avec l’équipe juridique. Mais je dirais que c’est une très bonne décision de la part des clubs anglais et nous tiendrons également compte du fait qu’ils ont reconnu leur erreur, qu’ils ont compris qu’ils avaient tort…. Nous faisons tous des erreurs. »
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