A 25 ans, Petra Vlhova a décroché ce samedi le gros globe de cristal. La skieuse slovaque est la première représentante de son pays à remporter le classement général de la Coupe du monde.

Loin des circuits de formation huilés des grosses nations de ski alpin, la Slovaque Petra Vlhova a patiemment construit ses succès dans son coin, grâce aux sacrifices et au dévouement de sa famille, jusqu’à son sacre au classement général de la Coupe du monde samedi.

« C’était un peu mon équipe contre le reste du monde. Et c’est toujours un peu le cas », assume Petra Vlhova auprès de l’AFP.

Là où les Autrichiennes, les Suisses ou encore les Italiennes se forment et progressent en bandes, Petra Vlhova a toujours évolué en petit comité.

C’est d’abord une histoire familiale, pour la jeune fille née le 13 juin 1995 dans la verdoyante région de Liptov, à quelques kilomètres de la Pologne dans le nord de la Slovaquie, au cœur du massif des Tatras.

La carrière de Petra Vlhova, qui commence le ski à 5 ans, naît au rez-de-chaussée de la maison familiale, où elle vit toujours, dans l’entreprise de production de pièces métalliques de son père Igor. C’est lui qui finance au départ les coûteuses saisons de ce jeune talent, qui doit voyager à travers toute l’Europe, à hauteur d’environ 100.000 euros par an, a-t-il assuré à des médias slovaques.

« Mon père a investi tout son argent sur moi, pour construire notre équipe », explique Petra Vlhova.

« Forgés seuls »

Forte dès ses jeunes années, la grande brune est championne du monde juniors du slalom dans sa station, à Jasna, en 2014, après avoir décroché le bronze en 2012 à seulement 16 ans.

Pas aussi précoce toutefois que sa grande rivale américaine Mikaela Shiffrin, née la même année, elle attend ses 20 ans pour remporter son premier slalom de Coupe du monde en décembre 2015 à Are (Suède).

Elle confirme petit à petit et son équipe s’étoffe, mais garde une forte connotation familiale.

La skieuse, qui aime tailler de beaux virages l’été à moto, emploie cinq personnes à temps plein, en plus de nombreux prestataires. Parmi ses salariés, son grand frère Boris, entraîneur adjoint, la suit partout. Sa belle-sœur Simona fait partie de l’équipe de communication. Son papa Igor gère toute l’équipe tandis que sa maman Zuzana a pris du recul par rapport aux débuts.

« Je suis très fière de ce que j’ai accompli jusque-là. On l’a fait avec ma famille, sans soutien comme d’autres équipes. On s’est forgés seuls », explique-t-elle alors que le team est en conflit permanent avec la Fédération slovaque.

La famille Vlha (les Slovaques rajoutent « ova » à la fin des noms pour les femmes en enlevant parfois la dernière voyelle) a aussi su s’entourer.

« Une lionne sauvage »

En 2015, elle recrute l’Italien Livio Magoni, qui devient son entraîneur en chef. L’ancien coach de la Slovène Tina Maze, l’une des meilleures skieuses de l’histoire, la fait progresser dans les disciplines de vitesse, lui permettant de viser le gros globe de cristal.

« Mon idée c’est que si tu construis une très bonne technique globale et que tu prends la bonne mentalité, tu peux être forte partout », précise M. Magoni à l’AFP.

« Il a fallu faire de nombreux kilomètres d’entraînement. Chez les filles si tu as une bonne technique de géant et de slalom tu peux te débrouiller en vitesse, il faut juste apprendre à maintenir la vitesse et à gérer les sauts. »

« Il a fallu lui apprendre à rester calme, attendre le virage, ne pas être trop agressive dans les courbes », ajoute celui qui compare la skieuse à une « lionne sauvage » pour son caractère.

Véritable star dans son pays, son statut a radicalement changé depuis quelques années. Le gouvernement slovaque lui avait même mis à disposition un avion pour l’aller-retour lointain à Are (Suède) début mars, à un moment crucial de la saison.

LP avec AFP

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ski-alpin-petra-vlhova-devient-la-premiere-slovaque-a-remporter-la-coupe-du-monde_AD-202103200180.html

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