Blessé au genou pour la deuxième fois en deux ans, Jeff Reine-Adélaïde a choisi RMC Sport pour l’accompagner durant sa période de rééducation. Le milieu de terrain niçois et capitaine de l’équipe de France Espoirs partage les coulisses de sa guérison à travers ce carnet de bord.
Chers lecteurs,
Je tiens d’abord à partager mon plaisir de me confier à vous pendant ma rééducation. Pour commencer cette aventure avec vous, je vais vous parler de l’acceptation de ma deuxième blessure. J’ai eu beaucoup de mal durant les premiers jours et les premières semaines à comprendre ce nouveau coup du sort. À l’accepter. Je n’ai pas arrêté de me poser des questions: « Pourquoi encore moi? », « Qu’est-ce que j’ai mal fait pour être une nouvelle fois blessé? », « Je vais manquer l’Euro U21, les JO, ai-je vraiment mérité ça? »…
« Je m’ouvre un peu plus qu’avant »
C’est à ce moment-là qu’on se rend encore plus compte de l’importance de l’entourage. J’ai eu besoin des bonnes personnes pour accepter cette nouvelle blessure. C’est grâce à ma famille, mes amis, Nice, Lyon, mes coéquipiers… que je vais mieux aujourd’hui. Mon frère Jonathan laissait son téléphone allumé la nuit pour être sûr d’être disponible si j’avais un problème.
Cela n’a pas été facile pour mes proches. J’ai eu du mal à parler après ma blessure, du mal à me livrer. De base, je suis quelqu’un de très réservé, qui n’expose pas trop ses sentiments. Mais depuis quelques jours, je m’ouvre un peu plus qu’avant. Avant même ma blessure. C’est un nouvel aspect de mon comportement que je découvre. Cette blessure m’a changé. Elle a changé mon mental aussi. Mes deux blessures sont arrivées tôt dans ma carrière, et c’est avec le mental que je vais pouvoir revenir.
« L’écriture a un pouvoir libérateur incomparable »
Même si je suis très bien entouré, il y a des moments où j’ai été seul, car mes proches doivent aussi vivre leur vie. Et je tiens à vous parler d’une chose qui m’a libéré: l’écriture. Dans ma chambre, pendant ma rééducation, j’ai commencé à écrire une sorte de journal intime. Ça m’a libéré d’un poids. Au début, je suis resté enfermé dans ma frustration, dans la haine. Mettre tout ça sur papier m’a fait avancer et m’a aidé à l’accepter. Je ne pouvais pas marcher donc l’écriture, ça a été mes jambes. J’ai écrit les bons moments que j’ai vécu comme joueur, des souvenirs d’enfance, comment je voyais mon futur… L’écriture a un pouvoir libérateur incomparable avec le parler.
Maintenant que je me sens mieux, que j’ai bien avancé dans mon processus d’acceptation, je peux utiliser mon temps libre pour développer les projets que je voulais mettre en place avant ma blessure. Mais ça, nous en parlerons dans un prochain épisode.
Prenez soin de vous et de vos proches, et je vais terminer en envoyant toute ma force à mes coéquipiers de l’OGC Nice pour la fin de la saison, et à ceux de l’équipe de France Espoirs, pour l’Euro qui débute la semaine prochaine. Je ne suis pas là, mais je vais bien faire attention aux bizutages des petits nouveaux, comptez sur moi.
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