Le nouvel entraîneur de l’OM Jorge Sampaoli, qui sera présenté mardi et dirigera son premier match mercredi contre Rennes, hérite d’une équipe à la dérive sur le plan sportif. D’ici la fin de saison, l’Argentin va devoir se triturer les méninges pour sauver les meubles.
Si les supporters de l’OM, avec l’humiliation face à Canet en Coupe de France, ont passé un triste dimanche, imaginez la soirée de Jorge Sampaoli… Coincé dans une chambre d’hôtel depuis mardi dernier, le technicien argentin a vu l’équipe phocéenne toucher le fond à Perpignan. Une équipe dont il doit justement prendre le contrôle cette semaine.
La Ligue des champions n’étant qu’un lointain souvenir, la Coupe de France n’étant déjà plus au programme, et le Top 4 de la Ligue 1 étant inaccessible, le nouveau coach olympien tentera au mieux d’accrocher la 5e place en championnat d’ici la fin de saison et le mercato estival. Mais même cela, même le simple fait de sauver les meubles, s’annonce compliqué, tant les chantiers à régler sur le terrain sont nombreux.
Redonner confiance à Mandanda
Il est sans doute le premier à le reconnaître: Steve Mandanda n’a pas été étincelant ces dernières semaines. Auteur d’une boulette à Nantes (1-1, 20 février), le portier a semblé retrouver le mojo à Lille, avant de malheureusement craquer en fin de match (2-0, 3 mars), en relâchant une frappe de David. Ce qui lui a valu de nouvelles critiques, assez dures vu son statut et son passé au club. La performance de Yohann Pelé dimanche a toutefois rappelé pourquoi Il Fenomeno est toujours numéro 1…
Jorge Sampaoli n’est pas magicien, il n’est pas non plus entraîneur des gardiens. Mais l’Argentin devra sans doute trouver les mots pour redonner confiance à son capitaine (s’il lui laisse le brassard), et le remotiver, alors que les derniers événements ont semblé l’affecter.
Régler le problèmes des latéraux
Parmi les problèmes marseillais actuels, c’est peut-être le plus criant. Et le plus ancien. Cette saison, pas un match ou presque ne se passe sans que l’OM se fasse enfoncer sur les côtés. C’est particulièrement valable à gauche, où Jordan Amavi – qui n’a quasiment plus joué depuis trois mois – semble vouloir rejoindre son nouveau club le 1er juillet en parfaite condition physique, et où sa doublure Yuto Nagatomo (34 ans) est bouillie, mais c’est aussi le cas à droite. Orphelin de Bouna Sarr, Marseille a vu Hiroki Sakai montrer un peu plus ses limites, et sûrement accuser le coup physiquement après avoir enchaîné les rencontres. Or, le nouvel arrivant Pol Lirola, censé le concurrencer, est loin d’être flamboyant pour le moment.
C’est d’autant plus embêtant que Jorge Sampaoli s’appuie énormément sur ses latéraux pour relancer. Reste à voir si le nouvel entraîneur, qui travaille généralement sur plusieurs schémas, va passer à une défense à trois qui déchargerait (un peu) les joueurs de couloirs de leurs tâches défensives, ou s’il va poursuivre sur la traditionnelle défense à quatre.
Quoi qu’il en soit, la charnière Alvaro Gonzalez-Duje Caleta-Car devra elle aussi hausser son niveau de jeu, extrêmement fluctuant cette saison. D’autant que le style Sampaoli, comme l’expliquait dernièrement Adil Rami à RMC Sport, oblige les centraux à gérer beaucoup de duels face aux attaquants adverses.
Trouver le bon système au milieu
Ces derniers temps, la paire Boubacar Kamara-Pape Gueye a globalement fait du très bon travail à la récupération. L’OM a pourtant continué à perdre, ou du moins à ne pas gagner, et surtout à concéder beaucoup d’occasions à chaque rencontre. Ce qui interroge sur le bon système à adopter.
Faut-il continuer avec le duo de jeunes derrière un numéro 10? Faut-il repasser au milieu à trois cher à André Villas-Boas et qui permet de faire une place à Valentin Rongier (voire Olivier Ntcham) en relayeur? Ces questions, Jorge Sampaoli se les pose probablement depuis quelques jours. Le problème étant que les options ne sont pas hyper nombreuses, sachant que Morgan Sanson et Kevin Strootman sont partis durant l’hiver, et que Michaël Cuisance est quasiment hors-jeu vu ce qu’il a montré depuis son arrivée…
Abreuver Milik en ballons
Cinq matchs, trois buts. Même si son intégration a été perturbée par une petite blessure, même s’il cherche encore des automatismes, Arek Milik a montré depuis ses débuts en France qu’il ne perd pas ses moyens en enfilant le costume de numéro 9 à l’OM, et qu’il sait mettre le ballon au fond des filets. Encore faut-il le toucher, ce ballon, et être bien servi par ses camarades.
Dans ce registre, on pense en premier lieu à Dimitri Payet. La cauchemardesque fin de l’ère Villas-Boas aura au moins permis de répondre à une interrogation: non, Marseille ne joue pas mieux sans son Réunionnais. Mais il faut que le milieu offensif soit prêt physiquement, ce qui n’a pas toujours été le cas, et il faut aussi qu’il ait des libertés au coeur du jeu. Or, le mettre en 10 nécessite de « sacrifier » un milieu, comme expliqué précédemment, voire les ailiers avec un éventuel 4-3-1-2 ou 3-4-1-2 (que Sampaoli a déjà appliqué).
Et quid de Florian Thauvin? Vu ses qualités techniques, et sa capacité à être décisif, le champion du monde devrait être une solution aux difficultés actuelles. Vu ses performances récentes, et sa situation contractuelle, il est un problème de plus.
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