Nommé entraîneur du Stade Rennais en décembre 2018, Julien Stéphan a vécu deux années contrastées chez le Rouge et Noir. Après avoir écrit les plus belles pages du club, des conflits internes puis une série de mauvais résultats l’ont poussé à démissionner ce lundi, à deux jours d’un choc contre Lyon.
Il est arrivé sur la pointe des pieds. Presque incognito. En décembre 2018, le Stade Rennais pique sa crise. Une habitude dans le club de l’Ille-et-Vilaine. Exit Sabri Lamouchi. Coach de la réserve, Julien Stéphan est promu entraîneur intérimaire de l’équipe professionnelle. Grâce à deux premiers succès probants face à Lyon et Dijon, il gagne la confiance de ses dirigeants pour la suite de la saison. Il a alors 38 ans et aucune expérience du haut niveau. Présenté le plus souvent comme le fils de Guy Stéphan, entraîneur adjoint de Didier Deschamps fraîchement sacré champion du monde, il se débarrasse vite de cette étiquette et impose sa patte. Sous ses ordres, Rennes séduit. Son équipe montre de l’envie, pratique un jeu tourné vers l’avant. Le Roazhon Park devient l’un des stades les plus enflammés et redoutés des adversaires des Rouge et Noir.
Un titre puis la Ligue des champions
Si Rennes ne termine qu’à la 10eme place, Julien Stéphan et ses joueurs entrent dans l’histoire du club en remportant la Coupe de France face au PSG, le premier titre du Stade Rennais depuis 1971. Ce jour-là, les joueurs n’ont pas oublié la causerie de leur coach avant la finale. Stéphan leur avait notamment diffusé un film retraçant leurs exploits: « On est remontés comme des ‘oufs' », a raconté Benjamin Bourigeaud dans l’émission Le Vestiaire sur RMC Sport.
Julien Stéphan © ICON Sport
Des tensions en interne
Symbolisée par l’éclosion du jeune Eduardo Camavinga, la saison suivante confirme le talent de meneur d’hommes de Julien Stéphan. Lors d’un exercice 2019-2020 arrêté prématurément après 28 journées à cause du Covid-19, le Stade Rennais, 3eme, décroche la première qualification de son histoire en Ligue des champions. Difficile alors d’échapper à la hype Stéphan. Le « fils de » devient l’un des coach les plus bankable du marché. Même quand le club pique sa petite crise avec le départ surprise d’Olivier Létang, alors président du club breton, il y a un an, le coach passe au travers des gouttes. Il admettra que ses relations avec le désormais patron de Lille « n’étaient pas harmonieuses. »
Il n’avait plus de solutions
Avec le duo Holveck-Maurice, Stéphan garde le cap et refuse toujours de s’enflammer. « L’objectif est simple, c’est de prendre de l’expérience », dit-il, lucide, après le tirage au sort de la Ligue des champions (Rennes fut opposé à Chelsea, au FC Séville et à Krasnodar). Avec cinq défaites et un nul, l’équipe bretonne ne pouvait guère viser plus haut malgré des prestations très honorables. Mais la C1 pompe de l’énergie et le contre-coup est difficile. En Ligue 1, les résultats chutent en flèche depuis le mois de janvier. Le dernier recrutement estival dont il a, en partie, la responsabilité, n’a jamais vraiment convaincu. A l’image du départ de Raphina à Leeds, Rennes ne donne pas l’impression d’avoir progressé par rapport à la saison passée.
A l’heure de remettre sa démission ce lundi, Julien Stéphan, sans solution, laisse le Stade Rennais à la 9eme place du championnat à deux jours d’un match face à Lyon. Malgré cette crise de résultats, son bilan en Bretagne est malgré tout très largement positif. Et il ne fait aucun doute que son nom ressortira très vite dès qu’une place se libérera sur un banc. A 40 ans, Stéphan a tout l’avenir devant lui.
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