Le 1er octobre 1977, l’OM s’imposait 2-1 à Bordeaux. 35 matchs plus tard, et 43 ans et demi après, il s’agit toujours de la dernière victoire marseillaise en terre girondine. Une malédiction que le club phocéen va tenter de surmonter dimanche soir (21h) pour la fin de la 25e journée de Ligue 1.
Vu de l’extérieur, cette statistique paraît totalement improbable. « C’est incroyable », s’est même étonné Dario Benedetto en conférence de presse. Dimanche soir, en conclusion de la 25e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille se déplace sur le terrain des Girondins de Bordeaux. Le club phocéen n’y a plus gagné depuis octobre 1977 et 35 matchs. Une disette de 43 ans et demi.
Comme à chaque saison, l’OM n’a pu échapper aux questions au sujet de cette malédiction. « Je fais abstraction des 43 ans, je n’y pense pas. On est toujours dans le dur », a réagi l’entraîeur Nasser Larguet. « On a besoin d’une victoire et ça n’est pas parce que ça fait 44 ans », a complété Dario Benedetto, désireux de mettre un terme à l’autre mauvaise série de six matchs sans défaite en championnat.
La pression n’est pas seulement sur les épaules des Marseillais, 9e du classement. À Bordeaux, à défaut d’être aux avants-postes en matière de classement (10e), il convient de défendre cette fierté. « Pour les supporters, c’est un match particulier. On le voit par exemple sur les réseaux sociaux », a admis l’ancien dribbleur marseillais Hatem Ben Arfa, même s’il n’a manifestement pris conscience que très récemment de l’enjeu de cette affiche. « Je n’étais pas au courant de cette rivalité, je ne sais pas d’où elle vient, a-t-il reconnu. Je savais qu’il y avait un derby entre Bordeaux et Toulouse. Mais avec l’OM, je ne le savais pas, mais j’apprends à le connaître ». La saison dernière, l’OM n’avait pas fait mieux qu’un 0-0 en terre bordelaise.
Une rivalité portée par Bez et Tapie
Ce choc entre deux des trois équipes ayant disputé le plus de saisons parmi l’élite (70 pour Marseille, 67 pour Bordeaux) était pourtant l’ancien « classique » du championnat de France de la fin des eighties. L’époque où les Girondins du charismatique président Claude Bez avaient remporté trois fois le titre en quatre saisons (1984, 1985, 1987), mais aussi deux fois la Coupe de France en battant… l’OM (1986, 1987).
Cette période faste bordelaise, Bernard Tapie a pris un malin plaisir à l’interrompre, en reprenant le club phocéen et en remportant la D1 quatre fois de suite (1989, 1990, 1991, 1992). Le coup parfait pour le jeune homme d’affaires qui a largement contribué, par sa guerre des mots avec Claude Bez, à développer cette rivalité.
« Il s’est fait cracher dessus sur 100 mètres »
« C’est un type qui avait une paire de couilles monstrueuse, qui était un fou furieux dans le bon sens. Un mec qui a fait des choses, quoi! », déclarait Bernard Tapie, dans une interview pour Canal+, à propos de celui qui était non seulement venu au Vélodrome dans une Cadillac immatriculée en Gironde, mais qui avait eu l’audace de traverser toutes les tribunes hostiles du stade pour rejoindre sa place. « Il s’est fait cracher dessus sur 100 mètres », se rappelait l’ancien ministre.
Mais cet ascendant pris par l’OM n’a donc rien changé au fait que la dernière défaite concédée par les Girondins de Bordeaux dans cette confrontation remonte au 1er octobre 1977. C’était au Parc Lescure. Marseille l’avait emporté 2-1. Le club au scapulaire avait pourtant ouvert le score, grâce à un penalty d’Alain Giresse (43e). Mais Marc Berdoll (58e) puis Victor Zvunka (70e) avaient renversé la situation. Aujourd’hui marqueur historique, ce résultat n’avait pas eu autant d’importance à l’époque. La rivalité n’était pas encore née.
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