Stéphane Lannoy, directeur technique adjoint de l’arbitrage et responsable du VAR, dresse pour RMC Sport un bilan positif de l’assistance vidéo.
« Le bilan est particulièrement positif ». Après 24 journées de Ligue disputées cette saison, l’arbitrage français est satisfait de l’apport et de l’utilisation de l’assistance vidéo. Stéphane Lannoy, directeur technique adjoint de l’arbitrage (DTA) et responsable du VAR, explique jeudi pour RMC Sport que l’outil technologique a permis aux arbitres de corriger des dizaines d’erreurs.
« Sur l’ensemble des matchs, près de 240, on a eu un total de 83 décisions erronées. Elles ont fait l’objet d’analyses vidéo. Sur ces 83 décisions, 62 ont été corrigées grâce à l’assistance vidéo. Ce qui nous fait quand même 75% d’erreurs corrigées. La réponse est claire: l’assistance vidéo a, au moment où je parle, permis de corriger 62 décisions qui ne l’auraient pas été par le passé », souligne le chef du VAR.
Arbitrer « comme s’il n’y avait pas l’assistance vidéo »
Interrogé sur le ressenti des arbitres sur l’utilisation du VAR, Stéphane Lannoy estime que « tout ne peut pas être maîtrisé à 100% » après trois ans d’utilisation. Pour les aider, la Direction technique de l’arbitrage leur propose des entraînements pour maintenir les automatismes, avec notamment un simulateur à Clairefontaine. L’instance leur rappelle aussi qu’ils doivent « toujours prendre les décisions techniques disciplinaires comme s’il n’y avait pas l’assistance vidéo ».
À l’occasion de cet entretien, Stéphane Lannoy en a profité pour rappeler quelques points essentiels des procédures liées au VAR. Par exemple, sur le comportement des juges de touche en cas de hors-jeu: « Le protocole lui demande de laisser glisser l’action jusqu’au bout, et seulement ensuite de lever son drapeau ». Et si d’aventure le drapeau est tout de même levé trop tôt, « parce que l’arbitre est un humain », l’homme en noir au centre du terrain est invité à laisser se dérouler l’action.
Lors des visionnages d’actions litigieuses, les assistants vidéo ne peuvent pas se baser que sur des ralentis: « Le protocole impose de revoir la situation à vitesse réelle. Il ne faut pas faire que du ralenti ou du slow motion, au risque de dénaturer la séquence qu’ils viennent de vivre. (…) Pour évaluer l’intensité, il faut que ça se passe à vitesse réelle ».
Les arbitres ont progressé
En trois ans, les arbitres ont « très nettement » progressé dans leur utilisation du VAR, selon Stéphane Lannoy: « Ils sont évalués systématiquement. (…) On évalue la performance sur un certain nombre de critères. Le protocole est-il respecté? Est-ce que la chronologie des preocess est respectée? La maîtrise émotionnelle est-elle respectée? La communication avec l’opérateur de Hawk-Eye est-elle respectée? Comment peut-on faire en sorte de monter un peu plus en compétence nos arbitres sur les quelques petits manquements? Tout ça est retravaillé systématiquement ».
« On voit maintenant que les process sont complètement assimilés, ajoute-t-il. Ils deviennent de plus en plus experts. On a des situations extrêmement difficiles. Parfois sur une seule situation, on a trois ou quatre décisions à vérifier en amont. Il faut aller vite, prendre de bons réflexes, choisir les bons angles pour prendre la bonne décision au final. On les voit évoluer ».
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