Selon les informations du quotidien espagnol AS, l’OM pourrait choisir Jorge Sampaoli comme nouvel entraîneur pour succéder à André Villas-Boas, mis à pied à titre conservatoire mardi après avoir présenté sa démission. Le technicien argentin de 60 ans est actuellement en poste au Brésil, à l’Atlético Mineiro, troisième de son championnat à quatre journées de la fin de la saison programmée le 26 février. Avec lui, Marseille recruterait un disciple de Marcelo Bielsa, apôtre d’un football offensif, qui a connu le succès avec le Chili. Beaucoup moins avec la sélection argentine.
Des débuts comme entraîneur au Pérou
Après avoir porté les couleurs des Newell’s Old Boys, comme milieu de terrain, sans jamais passer professionnel, Sampaoli a rapidement endossé le costume d’entraîneur. D’abord en multipliant les expériences au Pérou (2002-2007), sans succès marquant, puis en rentrant au Chili pour prendre la tête du CD O’Higgins (2008-2009). Il s’est surtout affirmé en Equateur au club d’Emelec, en atteignant la finale du championnat national (2010), avant de passer un nouveau cap en 2011 en conduisant l’Universidad de Chile au titre de champion du Chili. Cette année-là, il a aussi gagné la Copa Sudamericana, l’équivalent de la Ligue Europa en Amérique du sud. Elu entraîneur sud-américain de l’année en 2011, il a sans surprise été recruté pour prendre en main la sélection du Chili en 2012.
? La presse espagnole annonce un accord de principe entre l’OM et Jorge Sampaoli pour prendre la suite de Villas-Boas.
— RMC Sport (@RMCsport) February 4, 2021
La gloire avec le Chili pour ce disciple de Bielsa
C’est avec la sélection chilienne que Sampaoli, disciple revendiqué de Marcelo Bielsa et admirateur de Pep Guardiola, s’est affirmé comme un des entraîneurs les plus talentueux de la planète. Avec lui, le Chili a battu l’Espagne, championne du monde en titre, en phase de groupes du Mondial 2014, et a poussé le Brésil jusqu’aux tirs au but en huitièmes de finale de cette même édition. Avec lui, le Chili a aussi remporté la Copa América 2015 en dominant l’Argentine en finale. Au-delà des résultats, Sampaoli s’est forgé une solide réputation en étant le promoteur d’un football aussi offensif qu’exigeant. Avec des principes clairement identifiés : intensité et agressivité, pressing haut pour permettre une récupération rapide et nécessité de construire le jeu en passant par les côtés. Le but était toujours de créer le surnombre. Pour asphyxier l’adversaire et dominer chaque ligne du terrain.
Un sentiment d’inachevé à Séville
Après son départ du Chili en 2016, Sampaoli a rejoint le FC Séville pour vivre une première aventure en Europe. Il se savait très attendu. Parce qu’il allait devoir imposer ses idées et assumer les comparaisons avec Unai Emery, parti au PSG après avoir décroché une troisième Ligue Europa avec le club andalou. Il n’est finalement resté qu’une seule saison. Le temps pour lui d’accrocher une quatrième place en Liga et de mettre en place un jeu toujours plaisant, malgré une élimination décevante dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions face à Leicester. De quoi laisser un goût amer et un sentiment d’inachevé, même si là-bas, Sampaoli a marqué les esprits. Aussi bien par sa tactique que par son tempérament explosif. « C’est la grinta ! Il me donnait des frissons avec ses speechs avant les matchs. Tu vois cet entraîneur petit, avec ses tatouages, en survêtement… c’est de la bombe ce mec ! On avait une relation de dingue », avait raconté l’ancien Sévillan Samir Nasri au journaliste Walid Acherchour, dans un live Instagram en mai dernier.
La sélection argentine, l’échec de sa carrière
« Je ne suis pas un mercenaire, c’est mon pays qui m’appelle. » Voilà comment Sampaoli avait justifié en mai 2017 son départ de Séville pour la sélection argentine. Il a vite déchanté, restant seulement un an avant de présenter sa démission. Car ce passage sur le banc de l’Albiceleste est jusqu’à présent le gros raté de sa carrière de coach. En rupture avec les joueurs et son staff seulement quelques mois après sa nomination, incapable de gérer les égos surdimensionnés du vestiaire argentin, il n’a pas résisté à l’échec du Mondial 2018 et à l’élimination contre la France (4-3) dès les huitièmes. Critiqué de façon unanime par la presse argentine, il avait même dû prendre la parole en plein tournoi pour assurer que Lionel Messi ne lui donnait aucune consigne sur le choix des joueurs à aligner ou sur les tactiques à mettre en place. Après avoir connu le triomphe avec le voisin chilien, Sampaoli a souffert chez lui. Poussé dehors, il a rebondi au Brésil. A Santos, puis à Atlético Mineiro.
Evoqué à l’OM en 2016
Sampaoli à l’OM, cela aurait pu se faire en avril 2016. Il y a cinq ans, il avait été présenté comme le possible successeur de l’Espagnol Michel, arrivé sur le banc phocéen en août 2015. Mais ses exigences salariales étaient alors beaucoup trop élevées pour les finances marseillaises et c’est finalement Franck Passi qui avait pris la suite de Michel. Avant d’être lui-même remplacé par Rudi Garcia quelques mois plus tard.
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