Novembre 2019: AVB lie son futur à celui de Zubizarreta

Nommé comme successeur de Rudi Garcia sur le banc de l’OM dès le mois de mai 2019, André Villas-Boas connait un début de saison 2019-2020 correct, malgré une défaite embarrassante à Amiens (3-1) et une gifle reçue au Parc des Princes (4-0). Mais dès le mois de novembre, avant son premier choc contre l’OL, le technicien portugais allume une première mèche, en liant déjà son futur à celui du directeur sportif Andoni Zubizarreta, l’homme qui l’a convaincu de signer.

« On a construit une relation qui a été décisive dans mon arrivée à Marseille, indique alors l’entraîneur. Mon futur est intimement lié au sien. » Simple déclaration d’amitié, ou avertissement? A l’époque, difficile à dire.

Janvier 2020: AVB laisse entendre qu’il pourrait vite quitter le club

Deux mois plus tard, la nouvelle sortie du Portugais est beaucoup plus claire. Mécontent de l’arrivée de Paul Aldridge, nommé par Jacques-Henri Eyraud pour faciliter la vente de joueurs en Angleterre, le coach affiche ses désaccords avec le président, et soutient une nouvelle fois son directeur sportif, dont l’influence diminue clairement.

« Je suis venu ici en premier lieu pour la grandeur du club, en deuxième pour Andoni Zubizarreta, lance AVB. J’ai déjà dit que mon futur est intimement lié à son futur. Nous avons réussi à apporter en quelques mois de la stabilité à un des clubs les plus instables au monde, stabilité sportive mais aussi émotionnelle, avec les médias et les supporters. Encore une fois mon intérêt comme entraîneur est de conserver mes joueurs. (…) Je savais en arrivant que la situation économique du club était prioritaire à l’aspect sportif. Mais normalement ce qui aide les clubs à vendre ce sont les performances sportives, qui sont au top actuellement. Je pense que l’intérêt du club est donc de maintenir ces performances au top, d’atteindre les objectifs, et ensuite de voir à la fin de saison en fonction des offres. »

Interrogé sur un éventuel départ estival, même en cas de qualification en Ligue des champions, l’entraîneur se veut mystérieux. « Je devrais répondre avec franchise mais je ne peux pas… Je dois faire attention à ce que je dis, souffle-t-il. Vous savez que je suis un homme du monde. J’ai quitté mon poste en Chine payé 12 millions d’euros par an pour faire le Dakar. J’étais aussi plus proche d’aller au Mexique ou en Argentine que de revenir en Europe et à l’OM… Comme je l’ai dit je suis venu ici pour ma relation avec Andoni Zubizarreta. Une fois que vous prenez ça en compte, vous avez votre réponse. (…) Le projet des personnes en poste, les relations de confiance, c’est ça ma façon de vivre. »

Mai 2020: AVB proche de suivre Zubizarreta

14 mai 2020. Par un communiqué diffusé dans la soirée, l’OM confirme le départ d’Andoni Zubizarreta, dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Une décision que Villas-Boas n’a appris que quelques heures plus tôt, et qu’il a du mal à digérer. Le coach veut se laisser un petit moment avant d’acter ou non son départ, mais la tendance est clairement à une fin de collaboration, même si Eyraud dit publiquement vouloir conserver le Portugais.

AVB refuse alors une offre de prolongation du président, mais à la surprise générale, décide de respecter son contrat et donc de repartir pour une deuxième saison. Parce qu’une grande partie du vestiaire lui a demandé de rester, mais aussi parce que le propriétaire Frank McCourt a pris son téléphone et a su trouver les mots justes.

« Il m’a dit quelque chose de marquant: il voudrait continuer à faire des investissements pour l’OM mais il est mis en difficulté par le fair-play financier, racontera Villas-Boas quelques semaines plus tard. J’ai senti qu’il était sincère, qu’il voulait continuer à investir mais que juridiquement il ne peut pas. (…) Moi, j’ai expliqué à Frank que si je restais, cela aurait un effet direct sur le groupe. Comme on a un bon groupe, établi, des bons rapports entre nous, cela donne envie aux joueurs de rester avec le coach. »

Janvier 2021: AVB menace de démissionner

Malgré un début d’exercice 2020-2021 satisfaisant en Ligue 1, du moins d’un point de vue comptable, Villas-Boas voit sa deuxième saison phocéenne prendre une sale tournure. La campagne de Ligue des champions tourne au fiasco, et mi-décembre, une défaite à Rennes marque le début d’une crise de résultats. Le coach, très tendu, comme l’illustre son altercation avec un journaliste, ne trouve pas la clé pour se sortir de cette mauvaise passe.

Comme expliqué par RMC Sport, AVB se sent trahi par son groupe et va même jusqu’à menacer de démissionner après un nouveau revers contre Nîmes. L’intéressé confirmera plus ou moins l’information quelques jours plus tard. « J’ai mis ma place à leur disposition (de la direction, ndlr) la semaine dernière, reconnait-il. Ce n’est pas un problème. »

Janvier 2021: AVB acte son départ en juin

Puisqu’il a désormais décidé de lâcher une petite bombe à chacune de ses prises de parole, André Villas-Boas fait comprendre le 29 janvier (vendredi dernier) que son aventure marseillaise s’arrêtera au terme de son contrat, et donc à la fin de la saison. D’ailleurs, il précise n’avoir reçu aucune offre de prolongation de Jacques-Henri Eyraud ou de Pablo Longoria depuis le début de l’hiver.

« Avec la position dans laquelle on est, c’est plutôt normal, explique AVB, assez lucide sur la crise de résultats de son équipe. Ça va contre ce qui a été dit par la direction, mais je pense que ça va être la fin, oui. Je ne pense pas rester. (…) On pense tous que ça va se passer comme ça. Il ne se passe plus rien avec mes agents et la direction. On est à 15 points du haut de tableau, loin de nos objectifs de début de saison, donc je ne remets pas ça en question. L’année prochaine sera l’année zéro pour le club, ça va être un nettoyage total. Il faudra recréer de bonnes bases pour l’avenir. Ce qui est important, c’est que je sois bien remplacé pour construire la suite. »

Février 2021: AVB présente officiellement sa démission

Le dernier épisode, si vous l’avez manqué, date de ce mardi. En désaccord avec la politique sportive du club, mécontent du recrutement du milieu de terrain Olivier Ntcham, et peut-être marqué par la récente attaque de la Commanderie, Villas-Boas part publiquement au clash.

« Je me suis réveillé et j’ai regardé le site numéro 1 en France sur les infos de l’OM et qui a annoncé cette information (la signature de Ntcham, ndlr). A cause de ça, j’ai présenté ma démission sans rien vouloir de la part de l’OM sur mon contrat, dit-il. Je ne suis pas d’accord avec la politique sportive, avec des prises de décision par rapport aux besoins de l’équipe, avec le fait d’être mis de côté sur la gestion sportive. J’ai pris la décision de présenter ma démission à la direction. Par rapport à la quantité de matchs qu’il reste, elle ne m’a pas encore donné de retour. Je ne veux rien, pas d’argent de l’OM et de Frank (McCourt), je veux seulement partir par rapport à un différent sur la politique sportive. C’est dommage qu’on en arrive à ce point. » Mais c’était écrit. Depuis un bon moment…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/om-villas-boas-et-la-direction-chronologie-d-un-desamour-2032700.html

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