Vous avez connu le PSG comme joueur il y a une vingtaine d’années. Qu’est-ce qui a le plus changé au club depuis votre premier passage?

C’est un plaisir pour moi d’être ici avec vous. Vingt ans après, je retrouve un club avec la même essence, avec la même philosophie et le même soutien de la part de nos supporters, qui sont incroyables. Mais aussi un club qui a évolué, qui a beaucoup grandi ces dernières années et qui se bat pour être l’un des meilleurs. C’était déjà un grand club, mais il se bat aujourd’hui avec les meilleurs clubs du monde pour gagner les titres que le PSG souhaite. 

Avez-vous hésité avant de signer en cours de saison?

Très souvent, vous ne décidez pas du moment où vous allez entrainer un club comme le PSG. Lorsque j’ai reçu l’invitation du club, quand ils m’ont appelé, il y avait beaucoup de choses auxquelles réfléchir. Mais parce que j’avais cette excitation d’entrainer le PSG, de revenir dans un club que j’ai bien connu, et parce que c’est un projet de gagnants, que le PSG ne se conçoit que dans la victoire, je crois que c’était le moment parfait pour rejoindre ce projet.

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Sentez-vous que votre équipe progresse depuis votre arrivée?

Sincèrement, ça fait peu de temps (qu’il est en poste, ndlr). Et le plus important, c’est de voir que les joueurs nous ont accueillis de la meilleure manière, nous écoutent, et veulent faire partie de ce nouveau projet de jeu que nous essayons de transmettre et de construire avec eux et avec l’ensemble du staff. On voit qu’ils s’améliorent, qu’ils vont s’améliorer, petit à petit. Mais c’est toujours comme ça le foot: il faut du temps pour travailler, pour apprendre à se connaître mutuellement et atteindre le niveau désiré. Le niveau nécessaire pour une équipe comme le PSG.

Certains témoins nous ont parlé d’une grande intensité à l’entraînement. C’est quelque chose d’important pour vous?

Oui, c’est ce que nous croyons. On s’entraine comme on joue. Quand on s’entraine avec concertation, application et intensité, alors les matchs, avec le talent qu’on a, seront toujours plus faciles. Et on pourra espérer des résultats positifs. On croit fermement en ça. Et c’est bien de voir qu’après si peu de temps, les joueurs ont adhéré à cette idée. On peut sentir que les gens sont contents de la manière de travailler, et qu’ils partagent une philosophie et des idées nouvelles.  

Y avait-il un manque dans ce domaine auparavant?

Nous ne sommes pas là pour juger ce qui se faisait avant. Ni pour renier la réussite de l’équipe jusqu’à maintenant. On essaye juste de transmettre ce que nous ressentons. Nous aimons le football pour ça: les émotions, la passion. Et on tente de faire en sorte, petit à petit, que les joueurs s’adaptent à ce que nous attendons d’eux. Cette adaptation leur appartient.

Mais sans juger ce qui s’est passé auparavant, avez-vous ressenti le besoin de faire différemment?

Chaque staff technique a sa manière de fonctionner, d’entrainer, mais aussi ses objectifs. Je comprends que la question n’est pas une critique de ce qui se faisait avant. Ni une comparaison. Parce que moi non plus, je n’aime pas les comparaisons. Chaque staff a sa manière de faire, son approche, sa façon d’entrainer, ses idées. Ni meilleures, ni pires. Dans certaines circonstances, ça convient mieux, ou pas. Nous allons essayer de nous améliorer à travers nos idées et notre philosophie, ce que nous sommes en tant qu’équipe et ce que nous pouvons devenir aussi. Et à partir de la, trouver des points-clés pour grandir.

Vous avez une réelle philosophie de jeu. Est-ce difficile d’imposer à Paris, quand on a des joueurs comme Neymar ou Mbappé, un nouveau style?

Je ne crois pas. Quand vous avez des grands joueurs dans votre effectif comme les joueurs que vous venez de citer, cela aide à installer une identité, une idée et une philosophie. Mais ça va dans les deux sens: cette philosophie doit leur être utile pour faire briller leur talent. Et qu’ils puissent se développer et montrer toujours plus. Pas seulement collectivement, mais aussi individuellement. Qu’ils puissent le faire à travers une plateforme, une structure solide. Le tout en accord avec le projet et l’équipe que nous avons.

Lorsque Unai Emery ou Thomas Tuchel sont arrivés, tout le monde disait aussi qu’ils avaient une identité de jeu particulière. Mais peut-on imprimer sa patte au PSG? Peut-on changer les habitudes de ces joueurs-là?

Je crois que chaque entraineur, chaque staff transmet son identité. Et je crois que tous ceux qui étaient là avant, on a pu voir ce qu’ils voulaient transmettre à l’équipe. Nous essayons de tirer le meilleur d’un collectif de grand talent. Et notre idée, c’est comme toujours que le football est un sport collectif. Et que tous nos talents doivent être au service de l’équipe. Alors on essaye de transmettre et de convaincre. On veut créer des habitudes positives pour l’équipe. Pour que ce collectif puisse avoir une identité claire. Et bénéficier du talent de nos joueurs qui peuvent décider du sort d’un match.   

(Auditeur) A partir de votre expérience en Angleterre ou en Espagne, que faut-il au PSG pour devenir ce top club sur la scène européenne? Comment pouvez-vous aider le club à grandir et atteindre ses objectifs?

Avec tout le staff, et évidement avec notre président Nasser ou notre directeur sportif Leonardo, l’idée est de travailler conjointement, d’apporter notre expérience et nos connaissances pour aider le club à s’améliorer. Dans la vie comme dans le football, c’est toujours une constante: on peut progresser et s’améliorer chaque jour. Je pense que chaque jour, on peut espérer le meilleur. Demain est encore une occasion pour s’améliorer. Je crois qu’avoir une identité, créer un niveau compétitif, avoir une grande exigence, c’est cela qui nous rendra bien plus forts au niveau européen. Et plus compétitifs dans les compétitions que nous voulons remporter, comme la Ligue des champions. C’est le désir et le rêve de tous les supporters. Et de toutes les personnes qui évoluent dans ce club. Mais ça passe par de l’exigence personnelle. Je veux maintenir un niveau très élevé d’exigence. Au quotidien. Mais aussi en championnat, en coupe, comme nous le serions en Ligue des champions. Je crois que c’est ça le secret: exiger de nous le maximum, peu importe la compétition que l’on joue ou l’équipe que nous allons affronter.   

Allez-vous imposer votre 4-2-3-1, en alignant vos « quatre fantastiques » en attaque?

Tout dépend de l’organisation et de la structure dans les deux phases offensives et défensives. Cet équilibre est le plus important. On voudrait jouer avec nos meilleurs joueurs, avec ceux qui ont le plus de talent, je pense qu’ils doivent être sur le terrain, mais malgré tout c’est l’équilibre qui est le plus important. C’est ce que nous essayons de faire depuis que nous sommes ensemble. J’essaie de créer des habitudes, et pas juste offensivement. Je parle aussi de l’animation défensive. Et surtout, j’essaie de fixer cet objectif: c’est important de comprendre que quand nous n’avons pas le ballon, nous devons travailler ensemble. Il faut que nous réagissions rapidement après la perte de balle, et il faut trouver une organisation dans laquelle nous sommes solidaires, compacts, où l’on peut être agressifs à la récupération, fermer les lignes de passes. Il faut beaucoup de travail et d’habitudes pour trouver un équilibre, et c’est cet équilibre que tous les entraîneurs voudraient voir dans leur équipe.  

Vous parlez d’équilibre. Est-ce que Neymar et Mbappé peuvent défendre davantage?

C’est un concept d’équipe. Quand l’équipe crée quelque chose, quand l’équipe prend du plaisir, pas seulement quand elle a le ballon dans les pieds, mais qu’elle prend du plaisir à bouger, à trouver la profondeur, à jouer plusieurs fois en une touche. On essaie de ne pas favoriser le dribble. Il faut aussi trouver du plaisir en faisant des efforts pour récupérer le ballon, le récupérer plus haut pour pouvoir attaquer différemment, pour construire différentes phases offensives. Je crois que tout ça fait partie de notre responsabilité. Et il faut que l’équipe comprenne le concept et l’idée. Il ne faut pas juste prendre du plaisir quand on a le ballon, mais aussi quand on va le récupérer, il faut se sentir solides et forts, et ça c’est l’un de nos objectifs.  

L’un de vos plus grands chantiers ne va-t-il pas être de faire comprendre aux joueurs du PSG qu’il faut courir beaucoup?

Oui, mais l’important c’est: courir où? Courir comment? C’est ça le plus important. Ce n’est pas courir pour courir, il faut courir avec un objectif, et avec une organisation collective parce qu’au final faire des efforts individuels plein de fois, ce n’est pas efficace. L’efficacité vient avec le fait d’être compact et de bouger avec des idées claires. Ce n’est pas que moi ou mon staff aimons particulièrement faire courir nos équipes, le football c’est du mouvement, c’est avoir le ballon, le faire bouger, trouver la meilleure position. Parfois on ne va pas courir quand on a le ballon parce que si on est bien placés, le ballon va bouger plus vite que nous. Mais quand on n’a pas le ballon, cela requiert de bouger plus vite, il faut avoir de la consistance, de l’agressivité, et il faut accepter de se faire mal, surtout les premiers mètres, et se réorganiser pour pouvoir récupérer la balle. C’est notre grand défi. À savoir être une équipe très dynamique avec le ballon, avec tout le talent que nous avons, mais aussi que cette équipe soit reconnue pour son agressivité. Lorsque nous n’avons pas le ballon, nous devons faire les efforts ensemble, avoir une organisation solide pour pouvoir jouer les premiers rôles en Europe.

Perdre Neymar ou Mbappé cet été, ce serait une catastrophe?

Je crois que les deux vont rester, et vont rester beaucoup de temps au PSG. Je n’ai aucun doute, je suis une personne très optimiste, le club est en train de travailler pour réussir à les garder avec nous. 

C’est un sentiment, ou une information?

C’est un sentiment, mais c’est aussi ce que je vois: aussi bien Ney que Kylian sont contents. Ils prennent du plaisir ici et je crois aussi que le club travaille afin qu’ils restent.  

Mbappé a dit qu’il est en train de réfléchir avant de prolonger ou non…

Je ne suis pas là pour commenter les déclarations de Kylian, mais ça a été très positif (le fait qu’il parle, ndlr). Je suppose que pour tous les fans du PSG, c’était une bonne chose de sa part.  

On a l’impression que votre arrivée a changé la donne, que vous créez une relation de proximité avec lui. Avait-il besoin d’un traitement spécifique?

Écoutez, l’autre jour j’étais en train de parler de lui à l’un de ses coéquipiers et on se disait: ‘Qui n’aime pas Kylian, son sourire, son énergie?’ Il est jeune, champion du monde à 19 ans. Avec le talent qu’il a, c’est normal d’être amoureux de Kylian. Tous les gens qui sont autour de lui l’aiment.  

Lui avez-vous demandé d’épurer, de simplifier son jeu?

Il a beaucoup de maturité. Il n’a que 22 ans mais c’est un garçon très mature. On dirait un homme déjà formé de 35 ans. Il est très mature et très intelligent, très intuitif, et il comprend qu’il y a des périodes dans le football, avec des hauts et des bas. Il faut être positif, et il faut qu’il continue à travailler pour changer ces moments difficiles. Mais nous n’avons aucun doute. Évidemment nous parlons avec Kylian, mais on parle aussi à tous les autres joueurs.

(Auditeur) Pensez-vous insuffler un esprit compétitif à cette équipe? Allez-vous remettre les pendules à l’heure et donner aux joueurs un esprit guerrier?

J’ai trouvé un groupe de joueurs très liés et une très bonne ambiance. Il faut rappeler que le PSG était très proche de gagner la Ligue des champions. Ils ont perdu la finale contre le Bayern Munich. Je crois que ce groupe a démontré, et me démontre à moi chaque jour, sa passion et son amour du PSG. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils sont les premiers à vouloir gagner et nous donner à tous cette coupe d’Europe tant désirée. Notre responsabilité est de transmettre cette passion et cette exigence dont nous avons déjà parlé. Il faut que nous élevions notre niveau d’exigence pour que ça devienne quelque chose d’habituel, de normal. Pour que quand viendront ces grandes soirées, nous puissions être au niveau que réclame la compétition. D’expérience, je peux vous dire que la Ligue des champions est la compétition la plus dure du monde, avec le Mondial.

N’y a-t-il pas de travail à faire sur l’hygiène de vie, sur la préparation individuelle de chacun?

J’ai fait la rencontre d’un groupe très, très professionnel, et je voudrais rassurer tous nos fans: on a un groupe de joueurs impeccables. Je le dis comme je le ressens, parce que durant ces dernières semaines, nous nous sommes rendus compte du degré de professionnalisme que nous avons dans cette équipe.  

Est-ce qu’on pourrait revoir Marco Verratti en numéro 10 à l’avenir?

Je crois que l’information que vous avez eue (avant le match contre l’OM, ndlr) n’est pas la bonne, quelqu’un s’est trompé (rires). Les circonstances, quand nous sommes arrivés, et l’équipe, demandaient une certaine composition au milieu de terrain, une structure, comme je le dis toujours, équilibrée. Et je crois que Marco nous a apporté un grand équilibre en étant un peu plus haut sur le terrain et en jouant avec Herrera et Gueye, et après avec Paredes. C’est toujours la même chose: c’est la recherche de l’équilibre qui compte. Et surtout il faut voir les circonstances qui nous ont fait choisir cette équipe.  

Vous allez de nouveau jouer contre l’OM dans quelques jours. Le fait d’avoir été un joueur du PSG, d’avoir connu ces matchs, vous aide-t-il à faire passer un message?

Quand on joue un derby, on joue davantage avec le cœur et l’honneur, c’est ce que nous transmettent nos fans. Avoir joué de tels matchs, logiquement, peut m’aider à transmettre mon expérience aux joueurs. Mais nos joueurs savent déjà ce que ça veut dire de jouer contre Marseille, ce que ça veut dire pour le club, pour les supporters. On n’a pas besoin de beaucoup parler. Ils comprennent très bien que c’est un match spécial, ce n’est pas une rencontre de plus. Ils veulent gagner tous les matchs, mais ce match particulièrement parce que c’est spécial pour notre public. On veut encore un peu plus gagner.  

Vous avez dit dans Marca que Sergio Ramos trouverait un grand club, ici à Paris. Vous aimeriez l’avoir dans votre équipe l’été prochain?

C’est une bonne question que je voudrais éclaircir, parce que c’est sorti du contexte. La question du journaliste était: ‘Qu’est-ce que Sergio Ramos pourrait trouver au PSG?’ Je n’avais jamais parlé de Sergio et je n’en parlerai pas comme je ne parle jamais des autres joueurs. Je crois que ma réponse a été un peu déformée, parce que j’ai répondu quelque chose qui concernerait n’importe quel joueur qui viendrait au PSG. Et ça a été écrit comme si ça ne concernait que Sergio Ramos. Or je n’ai jamais parlé de Sergio.  

Et Dele Alli, il trouverait quel genre de club s’il venait?

(Rires) Encore un gros titre!

Plus sérieusement, on sait que les deux clubs sont d’accord, et que Tottenham attend d’avoir un nouveau joueur pour le laisser partir. Vous aimeriez le voir arriver avant la fin du mercato? (La question a été posée vendredi, ndlr)

Non, non c’est une rumeur, comme ça a été déjà une rumeur cet été, parce qu’on l’a demandé à Leonardo. Vous savez, quand quand quelque chose a lieu, on communique très vite. Pour l’instant il n’y a rien de concret.  

Le PSG doit-il être un club qui fasse venir des joueurs ayant déjà une histoire immense avec une autre équipe? On pense à Ramos, ou Messi, mais on a aussi vu ça par le passé avec Beckham, Dani Alves, Buffon… Ou le club a-t-il besoin de joueurs n’ayant pas gagné autant, et qui ont la volonté d’écrire leur histoire?

C’est quelque chose dont il faut discuter avec le club, avec Leonardo, avec notre président, Nasser. Je crois que notre club, comme les autres, a des stratégies pour améliorer son effectif. Conjointement, on a pris des décisions en pensant au meilleur pour l’équipe. En fonction des cas, la réponse peut être oui ou non. Ça va dépendre de notre équipe, de notre effectif. Bien évidemment que les éléments doivent apporter, qu’ils doivent s’intégrer pour améliorer l’équipe, pour un meilleur fonctionnement. Ça peut être, comme vous l’avez dit, comme ce qu’on faisait dans le passé. Mais ça peut être aussi un autre type de joueurs.  

On sait qu’à Tottenham, vous vouliez avoir un rôle un peu plus important dans le mercato à la fin, et que les choses se sont compliquées avec le président Daniel Levy. Comment voulez-vous travailler désormais sur la partie transferts?

Non, ça n’a pas été compliqué. On avait une très bonne relation avec Daniel Levy. À Tottenham, on a toujours eu un respect mutuel. On avait une excellente relation. Et on a toujours une excellente relation. Je crois qu’il faut comprendre, dans les clubs où tu travailles et les clubs qui t’offrent la possibilité de travailler avec eux, où est-ce que tu vas, et qu’est-ce qu’ils espèrent de toi. Je crois que c’est le plus important et les choses ont été très claires depuis le début, ici, avec Leonardo. La première chose que j’ai demandée c’est avoir du temps pour connaître tous les joueurs que nous avons. Parce qu’on ne peut pas prendre de décision de l’extérieur. Il faut les sentir, les entraîner, les connaître. Et mon sentiment c’est que je suis très content de travailler avec les joueurs que nous avons. Après, si on a une opportunité d’améliorer notre groupe, on va discuter, on va échanger, on va s’asseoir et on va prendre une décision. Mais je suis très heureux de l’effectif que j’ai.  

Leonardo a directement parlé de Lionel Messi. Ce serait une belle opportunité pour l’été prochain?

Un club comme le PSG doit être attentif à toutes les options qu’il y a sur le marché mondial, et pas simplement à un seul endroit. Le PSG a une stratégie pour être meilleur de jour en jour. Avec Leonardo et son travail pour le club, ainsi que tous les gens qui travaillent sur la partie sportive, nous sommes en train de définir la stratégie pour avoir chaque saison une meilleure équipe et pouvoir se rapprocher de nos objectifs.

Quand on est argentin, on a envie d’entrainer Lionel Messi, non?

Écoutez, si j’ai l’opportunité, ce serait super, et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave. Avec Lionel, on partage notre amour pour Newell’s Old Boys. On a porté le même maillot, on vient du même club. Les fois où on s’est vus, on a partagé. On a ce lien. On verra, on ne sait jamais où le football peut nous envoyer. On ne sait jamais quels seront les chemins empruntés et si on se croisera sur ces chemins.  

Vous n’étiez pas trop dribbleur sur le terrain, mais en interview…

(Rires) Oui, j’ai beaucoup appris à dribbler en dehors du terrain… 

(Auditeur) Avec Paris, vous avez des joueurs très offensifs. Pensez-vous pouvoir les faire évoluer dans les gros matchs, et sur la durée, selon votre style de jeu très agressif?

C’est notre défi. D’avoir le plus de talent sur le terrain et que ce talent ne se traduise pas que sur la phase offensive mais aussi sur la phase défensive. Il faudra avoir cette agressivité qui donne de l’équilibre à l’équipe pour pouvoir défendre et être solide. C’est ce qui est important dans les grands matchs pour pouvoir jouer un rôle et dominer ces rencontres. Donc oui, c’est un grand défi et petit à petit on cherche à obtenir cette solidité en jouant avec le plus de talents possible sur le terrain.

Vous avez entraîné l’Espanyol, et dit une fois que vous ne pourriez pas diriger le Barça à l’avenir…

Oui j’ai dit ça. J’ai une réelle affection pour l’Espanyol de Barcelone. J’y ai passé douze ans en tant que joueur, cinq ans en tant qu’entraîneur. Dix-sept ans de ma vie footballistique… C’est le club où j’ai passé le plus de temps, ils m’ont donné l’opportunité de devenir entraîneur. Et c’est pourquoi, avec la grande rivalité qui existe, il me serait impossible de travailler au Barça.

On a pourtant eu quelques infos comme quoi vous étiez en contact avec eux à un moment…

Ce sont des rumeurs. Des rumeurs. Pour moi ce serait impossible parce que mon nom, mon visage, sont liés à l’Espanyol de Barcelone. Je crois que les choses sont ainsi. On a une identité qui nous appartient. Et avec ce sentiment d’appartenance à une partie de la ville, je crois que ce serait impossible de travailler au FC Barcelone.  

Comme ce serait impossible d’entraîner l’OM?

Exactement, c’est pareil. Ce serait impossible.

Mauricio Pochettino, il est comment dans la vie?

Dans la vie, je suis naturel, spontané, et je me montre tel que je suis. Je suis comme ça avec tout le staff et tous les gens qui sont au PSG. Je me montre comme je suis et c’est le plus important, non? Je fais toujours confiance, je ne montre aucun sentiment négatif. Je sais être toujours optimiste.

C’est ça, l’énergie universelle dont vous parlez souvent?

On aurait besoin d’une autre émission, une heure complète pour tout expliquer (rires). Je crois qu’il y a une énergie supérieure, quelque chose qui nous connecte tous. Qui nous donne cette énergie… Et on doit l’alimenter à travers nos actions et nos pensées. Mais il faudrait beaucoup plus de temps pour parler de ça.  

Mais pouvez-vous l’expliquer rapidement?

Tout a un lien avec tout. Je crois qu’il y a une énergie qui nous entoure sur cette Terre, que l’on peut ressentir de manière plus lointaine ou plus proche. On est connectés. On vit tous de cette énergie. Et je crois que les structures des groupes de travail, les gens, tout le monde, formons tous cette énergie. C’est extrêmement clair. Et quand il y a une bonne énergie dans un groupe, cela peut avoir un énorme impact. Je crois en ça. Et je crois qu’il faut que l’on crée des ponts, des liens entre tout le monde, pour que cette énergie circule librement et puisse nous recharger. Pour ça, il faut partager une même idée, une même philosophie, il faut que l’on pense et que l’on ressente la même chose, surtout au moment de rentrer sur le terrain. C’est le plus important pour réaliser nos objectifs et gagner tous les matchs.  

Quelle influence Marcelo Bielsa a-t-il eu sur vous?

J’ai toujours dit que Marcelo a été une source d’inspiration pour moi, comme pour tous les joueurs qui l’ont côtoyé. Et je le redis.

La presse espagnole a titré sur une déclaration comme quoi vous « rêvez » d’entraîner le Real Madrid. Là aussi il y a eu incompréhension, non?

C’est à nouveau la même chose, et je l’ai expliqué. Les choses ont été sorties de leur contexte. Le journaliste me parle de mon enfance, on me parle de quand j’étais joueur de football, et j’explique que Camacho (une légende du Real, ndlr) m’a beaucoup influencé, que c’est un entraîneur qui m’a beaucoup transmis de sa culture du Real, et que j’aurais aimé joué au Real Madrid. J’ai dit que quand j’ai commencé à être entraîneur de l’Espanyol, à l’époque l’un de mes rêves était d’entraîner la sélection argentine mais aussi d’entraîner le Real Madrid. Alors c’est clair que j’ai dit ‘je rêve d’entraîner le Real Madrid’, mais le mettre en titre ce n’est pas la même chose, ça peut avoir un impact… Il faudrait écouter toute la réponse, et la question avant. C’est pour ça que je préfère les entretiens comme celui-là, qui montrent les choses comme elles sont, parce que des fois dans les journaux, les titres des articles ne correspondent pas à ce qu’il y a dedans. Ça peut avoir un impact négatif. Et je crois que tout le monde savait que pour moi, entraîner la sélection était un rêve. Comme j’ai dit que c’était un rêve d’entraîner le PSG, à cause de tout l’amour que j’ai reçu ici il y a 20 ans. Les gens ont tous des rêves, et ne savent pas s’ils vont s’accomplir ou non. Un jour ça se pourrait, ou pas. Aujourd’hui j’ai accompli le rêve d’être ici, et peut-être qu’un jour j’accomplirai celui d’être sélectionneur.

Ressentez-vous le bonheur de vivre de nouveau à Paris, même dans ces conditions sanitaires délicates?

Oui, je profite à nouveau du Camp des loges, du Parc des Princes. C’est difficile parce qu’on n’a pas nos supporters. J’ai expliqué à Jesus et tout mon staff à quel point c’est différent quand il y a du public, qu’on sent sa chaleur, son énergie, sa pression, cette adrénaline qui nous motive en tant que professionnels. Mais je profite, je profite autrement. Il y a des odeurs, des pensées qui me viennent. Il y a 20 ans, j’étais dans un endroit quasiment identique. C’est quelque chose qui me fait me sentir très bien… Ça m’a revitalisé, surtout que j’ai souffert du Covid. Mais mentalement, c’est une renaissance. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/psg-l-interview-integrale-de-mauricio-pochettino-dans-top-of-the-foot-2032522.html

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