OM-Rennes, ce samedi soir à 21h à l’Orange Vélodrome. Un Vélodrome forcément orphelin de ses supporters depuis le début de la crise sanitaire, avec tous ces matchs à huis clos. Pour assurer un minimum d’ambiance et soutenir les joueurs, le club olympien a donc décidé de diffuser, depuis le début de la saison, des chants de supporters enregistrés.
Evidemment, impossible de remplacer la ferveur de 65.000 supporters marseillais. Mais avec cette crise sanitaire et ces rencontres à huis clos, le personnel de l’OM s’active, au sixième étage de la tribune Ganay, derrière les vitres de la régie son du Vélodrome, pour mettre l’ambiance, soutenir les joueurs et porter la voix des supporters.
« C’est vraiment pour rendre hommage aux supporters »
« Allez l’OM », avec les tambours, « agitez le drapeau », « quand le virage se met à chanter »… Sur l’ordinateur d’Ilyes Chaibdra, en charge de l’animation à l’OM, une liste de vrais chants captés au Vélodrome. Et parfois, on s’y croirait.
« On le fait pour l’équipe, on sait que ça leur plaît. On continuera jusqu’au retour des supporters. C’est vraiment pour rendre hommage aux supporters qu’on fait ça. Même s’ils ne sont pas présents physiquement dans le stade, leur voix résonne quand même dans le stade », justifie-t-il.
Ce sont des vrais chants, captés dans le Vélodrome avant la crise sanitaire. Cette initiative a été au départ critiquée. Mais il ne s’agit pas de remplacer les supporters, juste leur rendre hommage en montrant que leur présence est indispensable.
Aux côtés d’Ilyes, Elory Humez, ingénieur son. Via ce qui ressemble à une manette de jeu, il a créé un système très sophistiqué pour être très réactif et lancer des chants au bon moment. « C’est vrai que c’est une démarche assez courageuse de la part du club parce qu’au départ, cela a parfois été un peu critiqué par les supporters. C’est plus un hommage qu’on leur rend, en montrant que sans leurs chants ni leurs cris, ce n’est pas le même spectacle, insiste Elory Humez. On essaie juste de recréer un spectacle. Ce n’est pas parfait, parce qu’il y a les contraintes techniques d’un stade, mais il y a beaucoup plus d’ambiance et de volonté de jeu. C’est l’impression qu’on a. »
Cela a demandé énormément de travail d’enregistrements et de montages de sons. Il y a un fond sonore pour donner une ambiance permanente et, grâce à la manette, différentes réactions de supporters (sifflets si l’équipe adverse attaque, applaudissements en cas de frappe de l’OM, encouragements si action dangereuse…) sont déclenchées rapidement.
Rongier préfère ça que « jouer dans un stade mort »
Evidemment, et c’est de bonne guerre, la régie ne diffuse que des sons « positifs » et n’a pas dans son répertoire des sifflets contre l’OM ou des chants de protestation quand l’équipe tourne mal.
Ces sons enregistrés plaisent à André Villas-Boas – qui était demandeur – et aux joueurs. Ils avaient testé cela lors d’un entrainement à huis clos en début de saison. « C’est mieux de jouer avec ça que dans un stade mort. On a pu tester les deux, je vous assure que ce n’est pas le même sport. Ce n’est pas du foot quand les supporters ne sont pas là, on le sait. Si en plus, il n’y a pas de faux chant, c’est vraiment nul », juge Valentin Rongier, qui se languit de retrouver les vrais supporters. En attendant, ces chants enregistrés sont bien accueillis par les Olympiens.
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