Dans cette période de crise économique profonde, la LFP et les présidents de clubs cherchent toutes les solutions possibles pour réduire au maximum les charges du football professionnel. Parmi elles, les projecteurs pourraient se braquer sur l’arbitrage, qui représente un coût global de 20 millions d’euros par saison et comprend la masse salariale des arbitres, ainsi que le coût du VAR et de la goal-line technology.
Au sein du collège de Ligue 1 notamment, l’idée d’envisager une baisse de salaire des arbitres circule depuis quelques semaines. Selon les présidents de club, cela entrerait logiquement dans le cadre d’une solidarité d’un écosystème qui doit faire des efforts en cette période de crise. A l’image des joueurs, à qui des baisses de salaires sont demandées et qui sont actuellement en discussion avec leur club sur ce sujet, accompagnés par l’UNFP. Mais selon nos informations, les arbitres, de façon unanime, ont clairement fait savoir leur position tranchée sur cette question: hors de question de baisser leur salaire. Pour comprendre cette opposition, il faut remonter quelques mois en arrière.
Un précédent avec la LFP qui ne passe pas
Début 2018, les arbitres signent un nouveau protocole qui fixe leur grille de rémunération. Protocole qui doit s’appliquer jusqu’en 2022 et qui prévoit notamment qu’un arbitre central de l’élite touche un fixe de 6.287 euros brut/mois, à laquelle s’ajoute une prime de 2.931 € pour chaque match arbitré. Soit un revenu global d’environ 12.000 €/mois s’il arbitre deux fois dans le mois. Sauf que quelques semaines après avoir signé ce document, la LFP dévoilait fin mai 2018 le résultat de l’appel d’offres qui comprenait le fameux milliard d’euros promis en partie par le diffuseur Mediapro.
Devant la hausse substantielle de revenus dont le foot pro pensait bénéficier, les arbitres avaient alors demandé à la Ligue de revoir à la hausse leur salaire, histoire de profiter d’une part du gâteau qui grossissait largement. Refus de la LFP, qui a alors renvoyé les arbitres à leur protocole signé quelques semaines avant. Une attitude que n’ont pas digérée les arbitres, qui veulent à leur tour se montrer intransigeants avec l’instance du foot pro, pour qui la masse salariale des arbitres ne représentait que 1% du budget avant la crise des droits TV.
Pour le moment, la LFP n’a envoyé aucune demande officielle de baisse de salaire à la Commission fédérale des arbitres, ni même au SAFE, le syndicat des arbitres. Mais déjà, en coulisses, les hommes au sifflet ont clairement fait passer le message.
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