Au surlendemain de la journée internationale du sport féminin, Roxana Maracineanu a tenu un discours sur la cause des femmes dans le sport, pour la libération de la parole et la prévention contre toutes formes de violences. Une prise de parole qui s’inscrit dans le grand mouvement de libération de la parole des femmes victimes de violences sexuelles.
Un fléau contre lequel le milieu du sport n’est pas épargné, éclaboussé qu’il a été par tant d’affaires depuis plusieurs mois. La ministre déléguée chargée des Sports s’exprimait ce mardi après-midi dans le cadre de la signature de la convention entre l’INSEP et Fight For Dignity, une association qui aide les femmes victimes de violences à se reconstruire par le sport.
Mise en place d’un « contrat d’engagement républicain »
« C’est une thématique que j’ai choisi de prendre à bras le corps, la protection du public, des femmes. On veut porter ce sujet au niveau français, mais aussi plus loin, au niveau européen, et ainsi continuer sur la même lignée que Monsieur le Président Emmanuel Macron, qui a pour but de libérer la parole dans l’ensemble de notre société », a exposé la ministre.
« Parfois les victimes de violence n’ont pas été entendues, écoutées. Nous avons décidé de traiter chaque agression, qu’elles soient lointaines ou non. Depuis 2019, près de 400 cas sont traités par des enquêtes administratives avec un signalement à la justice quand il le faut », a-t-elle ajouté.
Parmi les mesures annoncées par Roxana Maracineanu, pour prévenir les violences, en particulier sexuelles, la mise en place d’un « contrat d’engagement républicain » dès le mois de février. « Nous allons mettre en place l’honorabilité des bénévoles », a-t-elle précisé, de manière à concrétiser cette volonté affichée depuis près d’un an, de généraliser un système déjà en vigueur pour les éducateurs sportifs professionnels.
Le tout, en s’appuyant sur une expérimentation lancée depuis octobre 2019 avec la Ligue du Centre-Val de Loire de football. Pour les entraîneurs salariés, les conditions d’exercice sont examinées par la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations lors du renouvellement de leur carte professionnelle.
Ils font alors l’objet de contrôles annuels par une consultation automatisée du bulletin n° 2 du casier judiciaire et du Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV). Les bénévoles ne disposant pas de carte professionnelle, l’obligation légale de contrôler leur situation n’était pas systématique. « Deux millions de bénévoles seront recensés via un logiciel. Mais il faut aussi que le mouvement sportif nous suive », a expliqué Roxana Maracineanu.
« Dans le projet de loi confortant les valeurs de la république, il y a un contrat de délégations qui portera sur d’autres valeurs, pas seulement sportives. Les fédérations seront invitées à avoir un plan d’action dans ce sens. Elles seront accompagnées d’association, de l’AFNOR ainsi que du ministère. Les fédérations auront désormais un réel rôle sociétal. On veut l’engagement des collectivités dans un futur proche via les associations avec lesquelles on travaille. Chaque association qui signera le contrat républicain aura droit aux subventions et à l’accès aux établissements sportifs. Nous avons donc un levier. »
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