Comme dans le foot, « tout va très vite », le passage à vide de Jordan Amavi à l’OM semble lointain. Et pourtant. Il y a un an et demi seulement, l’arrière gauche avait touché le fond dans son couloir gauche à Marseille. En quelques mois, l’ancien Niçois est ainsi passé de l’équipe de France (convoqué son jouer en 2017) à la risée du stade Vélodrome où son calvaire a duré un an, sur la base de mauvaises prestations et d’un « engrenage infernal ».
« Rudi Garcia a craqué comme tout le monde »
Dans une interview accordée à France Football, l’arrière gauche a raconté cette descente aux enfers, débutée par une erreur contre Leipzig lors du quart de finale aller de la Ligue Europa en 2018. « J’étais vraiment responsable sur le but allemand, j’ai fait payer mon équipe, rappelle-t-il. Donc, j’ai dit que j’avais été bidon. (…) Mais parfois, ça peut être une erreur de dire que l’on n’est pas trop bien. parce que tu entres dans un truc où tu deviens ‘officiellement’ responsable des contre-performances. Voilà comment j’en suis arrivé à me faire siffler par 60.000 personnes au Vélodrome… »
« Comme je tardais à retrouver des performances décentes et que, publiquement, je faisais part de mon niveau mauvais, ils ont fini par en avoir assez, poursuit-il. C’est comme le coach, Rudi Garcia. Au début de ma mauvaise passe, il a tempéré, il a essayé de m’aider. Mais, au bout d’un moment, il a craqué comme tout le monde. Un jour, il m’a dit cash: ‘clairement, tu nous coûtes des points’. Sur le coup, je ne m’y attendais pas, je me suis dit: ‘ah ouais, carrément?’ (rires) C’est la première fois qu’un coach me disait un truc pareil. la première vraie épreuve de ma carrière. »
« J’étais au bord des larmes »
La descente aux enfers s’est poursuivie jusqu’à son remplacement à la mi-temps d’un match face à Rennes (1-1), le 29 septembre 2019. « Là, j’ai touché le fond, confie-t-il. J’étais au bord des larmes, sincèrement. les nerfs lâchaient avec cette question: ‘comment j’ai fait pour en arriver là?’ Je ne me reconnaissais plus. Je ne pouvais pas tomber plus bas. Avant même de toucher le ballon, je me faisais siffler… On ne me donnait même plus la chance de faire mon métier, on me condamnait d’office. Même quand je faisais un truc bien, les gens m’applaudissaient de manière ironique. »
Depuis, Amavi a finalement remonté la pente au point d’être élu meilleur joueur de l’OM par le public au mois d’octobre dernier. Il désigne André Villas-Boas comme l’un des responsables de retour au plus haut niveau par son soutien et son approche. « La fameux soir du match de Rennes, il a publiquement pris ma défense, raconte-t-il. Ça m’a vraiment touché car ce n’est pas évident pour un nouvel entraîneur de critiquer le public marseillais, il aurait pu se le mettre à dos et rendre son travail plus compliqué. Il protège vachement ses joueurs, pas seulement moi. »
https://rmcsport.bfmtv.com/football/om-j-etais-au-bord-des-larmes-amavi-raconte-son-calvaire-2028189.html