Faut-il croire à ce début d’échappée? Pour la première fois de la saison, l’OL est seul en tête de la Ligue 1. Grâce à sa victoire 3-2 contre le RC Lens, il compte désormais trois points d’avance sur ses premiers concurrents, le PSG et le LOSC. Le chemin est encore long, d’autant que la deuxième partie de saison ne débutera qu’après les matchs du 9 janvier.
Reste que ce temps de passage n’est pas négligeable: sur les 20 dernières années, 11 champions d’automne ont été sacrés à la fin de l’exercice. Et même si l’écart de trois points est maigre, la dynamique et plusieurs arguments doivent permettre aux supporters lyonnais d’y croire.
« Dans cette année bizarre pour tout le monde, la seule équipe en mesure de rivaliser avec le PSG, c’est bien Lyon », estime en tout cas Emmanuel Petit, membre de la Dream Team RMC Sport. Même son de cloche pour Adil Rami qui, s’il a déclaré dans Top of the Foot que le Paris Saint-Germain demeurait le grand favori, considère que l’OL a tout de même de « grandes chances de remporter le titre ».
Après un début de saison presque chaotique (une victoire en six matchs), l’OL possède aujourd’hui la meilleure forme du moment (cinq succès sur les six dernières rencontres) et n’a pas connu d’autre défaite depuis la seule connue début septembre contre Montpellier. Au-delà des résultats, le contenu a nettement progressé. Sans être parfait, le jeu lyonnais fait mouche, s’avère bien plus cohérent que celui qui donnait à une ribambelle de centres ratés en début de saison, et permet des scores à deux buts marqués ou plus. « On a des automatismes, des systèmes qui fonctionnent très bien, s’est ainsi réjoui Mattia De Sciglio. Nous sommes une équipe, on travaille tous ensemble ».
Les individualités sont au niveau
Le très bon niveau des milieux titulaires n’y est pas pour rien. L’arrivée sur le tard de Lucas Paqueta a donné une nouvelle dimension à cette équipe. L’international brésilien de 23 ans enchaîne les prestations convaincantes et s’avère être un atout offensif bienvenu dans ce secteur, comme il l’a encore montré face aux Lensois. Emmanuel Petit est sous le charme: « Il me fait penser à Bruno Fernandes avec Manchester United. On a l’impression qu’il est là depuis des années. C’est le patron du milieu de terrain. »
À côté de l’ancien Milanais, le retour à un bon niveau de Thiago Mendes fait également beaucoup de bien. Ce qui permet à Rudi Garcia d’avoir plusieurs options crédibles et de mettre au point des associations complémentaires, avec aussi Houssem Aouar et Bruno Guimarães, voire Maxence Caqueret. La bonne série coïncide aussi avec l’éclosion de Tino Kadewere, le réalisme de Karl Toko Ekambi, et le regain de forme de Memphis Depay (qui devrait rester pour honorer la fin de son contrat). De quoi permettre de moins souffrir des difficultés de Moussa Dembélé.
Pendant ce temps, Paris n’offre pas autant de satisfactions sur le terrain. Déjà en adaptation constante dans les dernières semaines de l’ère Thomas Tuchel, à cause notamment des blessures en cascade, le champion de France est désormais en plein chantier à cause de l’arrivée de Mauricio Pochettino. Ce qui pourrait occasionner des pertes de points comme contre l’AS Saint-Étienne (1-1).
Pas d’échéances européennes à gérer
Le club de la capitale partage un handicap majeur avec le LOSC: son calendrier. Entre la Ligue des champions pour l’un et la Ligue Europa pour l’autre, sans compter la Coupe de France et le Trophée des champions, ce premier semestre 2021 s’annonce épuisant pour les deux effectifs parisien et lillois. Même si c’est au plus grand désarroi de son président Jean-Michel Aulas, l’OL pourrait donc finalement profiter du fait de ne pas avoir d’échéances à gérer dans les compétitions européennes. Pour mieux y revenir, avec même un titre inattendu en poche?
Il ne faut en tout cas pas compter sur Rudi Garcia pour le clamer haut et fort. « Je sais que nombreux sont ceux qui ont fait preuve d’un manque d’humilité, qui ont affirmé ce genre de choses publiquement et ont pris des revers de bâton sanguinolents. Je trouve qu’il n’y a aucun intérêt à dire ça publiquement », avait-il lancé fin décembre sur l’antenne de RMC. Ce qui manifestement n’empêche pas les joueurs d’y penser.
« J’espère bien qu’on peut tout se dire dans l’intimité du vestiaire », a admis l’entraîneur. En bon capitaine, Memphis Depay est tout aussi prudent sur la scène médiatique. « Le groupe sait où il veut aller. On grandit ensemble », a-t-il tout de même lâché après la victoire contre Lens. L’OL avance donc masqué.
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