Michel Platini nie tout arrangement qui aurait conduit à l’embauche de son fils par une entreprise qatarie en échange de son vote pour le Qatar pour l’attribution du Mondial-2022, a indiqué lundi à l’AFP son entourage, réagissant à la publication par Mediapart d’une note manuscrite.
Selon le journal en ligne, cette note en date du 28 avril 2011 a été saisie lors d’une perquisition dans l’enquête sur la désignation du pays hôte de la Coupe du monde de football en 2022.
Une note saisie dans une perquisition en 2019
Sur ce document, figurent des informations qui seraient relatives à la vente du Paris Saint-Germain (PSG) au fonds souverain Qatar Sports Investments (QSI), avec une répartition prévue du capital, ainsi qu’une somme concernant un salaire devant être versé à Laurent Platini. « 70/30% – Laurent Platini back of salary (EUR 150.000 à vérifier!!) », peut-on lire sur cette note.
Elle a été saisie lors d’une perquisition dans les locaux du fonds d’investissement américain Colony Capital, à Paris en juin 2019, précise Mediapart.
Selon le site, les enquêteurs soupçonnent Laurent Platini, directeur général provisoire entre 2011 et 2016 de l’équipementier qatari Burrda Sport, filiale de QSI, d’avoir été embauché en contrepartie du vote de son père, alors président de l’UEFA, en faveur du Qatar.
Platini « réfute totalement »
Sollicité par l’AFP, l’entourage de Michel Platini « réfute totalement ces allégations ».
« Comme il le répète depuis quatre ans avec constance, il n’y a eu ni sollicitation, ni transaction en quelque domaine que ce soit, concernant ses votes », a-t-on assuré.
Michel Platini « ne comprend toujours pas ce qu’il fait dans cette affaire et en a assez d’être ainsi diffamé. Il envisage désormais d’assigner ceux qui colportent ces mensonges », a ajouté son entourage.
Une information judiciaire pour « corruption active et passive, recel et blanchiment » avait été ouverte en décembre 2019 par le parquet national financier (PNF) après trois années de son enquête préliminaire. Michel Platini et l’ex-secrétaire général de la présidence française Claude Guéant avaient été placés en garde à vue en juin 2019. L’ancienne conseillère sport de l’ex-président français Nicolas Sarkozy, Sophie Dion, avait aussi été auditionnée.
Le déjeuner avec Sarkozy toujours dans le viseur
La justice s’intéresse notamment à un déjeuner le 23 novembre 2010 entre Nicolas Sarkozy, alors chef de l’Etat, deux hauts dirigeants qataris et Michel Platini, à l’époque patron de l’UEFA, portant sur l’organisation de la Coupe du monde de football 2022.
Quelques mois après ce déjeuner et le vote victorieux du Qatar, le PSG avait été cédé en mai 2011 à QSI par Colony Capital, dont le représentant en France était Sébastien Bazin, homme d’affaires proche de Nicolas Sarkozy.
« Monsieur Laurent Platini était salarié du PSG avant l’acquisition du club par Colony. Il a quitté ses fonctions en 2009. Son retour éventuel au sein du club n’a jamais été une condition au rachat du club par QSI », a indiqué à l’AFP un porte-parole de Sebastien Bazin.
Contacté, le Parquet national financier (PNF) n’avait pas répondu lundi soir. A ce jour, aucun des protagonistes n’a été mis en examen dans ce dossier.
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