Florentino Pérez, en réclamant une grande réforme du football, n’a certes pas prononcé le mot Superligue, mais c’est bien à elle qu’il pensait. Et c’est bien la première fois que le patron du Real Madrid évoque publiquement ce qu’il répète en privé depuis plusieurs mois. Le président de la Maison Blanche veut la Superligue européenne. Et ce n’est pas du goût de Javier Tebas, le président de la Liga, qui a répliqué dans les médias au lendemain de l’assemblée générale des Socios du Real Madrid.
« C’est un projet clandestin, a-t-il asséné à Goal. Je n’ai encore vu aucun discours officiel à ce sujet dans un club, seulement dix secondes de Bartomeu. » L’ancien président du Barça avait en effet convoqué la presse le jour de sa démission, profitant de son temps de parole pour annoncer que l’institution catalane était favorable à ce projet. « Bartomeu a utilisé la Superligue pour détourner l’attention à l’occasion de son pire jour à Barcelone. C’est la chose la plus malheureuse qu’il ait faite à Barcelone », a taclé Tebas.
« Un projet pour faire faillite »
Et s’il reconnaît de nombreuses qualités entrepreneuriales à Florentino Pérez, le patron de la Liga juge qu’il passe à côté de l’essentiel. Là où Florentino Pérez y voit l’assurance de prospérer, Javier Tebas pense que l’existence d’une telle compétition pourrait mener un club de cette dimension « à la ruine ». « Celui qui parle de la viabilité de ce projet, il ne connaît pas le monde du football, ni sur le plan juridique, ni sur le plan économique », a-t-il expliqué, ajoutant que c’est « un projet parfait pour faire faillite ».
« J’ai le sentiment que les gens n’auront pas la même ferveur pour cette compétition que pour la Ligue des champions, a-t-il conclu. La plupart des clubs espagnols, dont l’Atlético de Madrid, sont opposés à la Superligue. Madrid et Barcelone, avec une analyse plus calme du sujet, devraient également être contre. Ils se sont peut-être tus, mais il faut être loyal envers l’institution. S’ils comprennent l’entreprise, ils doivent savoir que tout cela nuirait à la Liga et que vous ne pouvez pas être à deux endroits à la fois. »
Ce vieux projet qui revient dans l’actualité à intervalles réguliers, tel qu’il est présenté, permettrait aux clubs les plus puissants du continent de limiter l’aléa sportif et de se partager le gâteau des droits télé. Il viendrait frontalement concurrencer la Ligue des champions et la Ligue Europa, organisées sous l’égide de l’UEFA avec un principe de méritocratie et de qualification européenne par le biais des championnats nationaux. Il est cependant loin de faire l’unanimité.
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