C’est une période pour le moins compliquée que vit en ce moment le FC Nantes. Sur le terrain et en coulisses. Défaits mercredi par Reims (3-2), les Canaris sont sur une série de six matchs sans victoire et pointent à une inquiétante 16e place, avec seulement trois points d’avance sur la zone rouge. Une victoire à la Beaujoire contre Angers sera impérative, dimanche, pour se donner un peu d’air avant un déplacement compliqué à Lyon. La situation n’est pas plus sereine dans les hautes sphères du club. Selon une enquête réalisée par Mediapart, Mediacités et les quotidiens belges Le Soir et De Standaard, et publiée ce jeudi, Waldemar Kita aurait lésé le fisc français de 14,8 millions d’euros au titre de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Lui affirme, via ses avocats, « être parfaitement en règle avec l’ensemble des administrations fiscales », en invoquant le fait d’être « résident belge ». Il risquerait toutefois un redressement de plus de 20 millions d’euros avec une pénalité à hauteur de 80% selon cette enquête. Il y a aussi ces 70 millions d’euros, au moins, que le président du FCN aurait touché entre 2010 et 2019 au Luxembourg, sur lesquels il n’aurait payé aucun impôt sur le revenu en France, affirmant encore une fois être résident fiscal en Belgique. Une domiciliation à Bruxelles que le parquet national financier (PNF) estimerait fictive. Depuis 2017, une enquête préliminaire est menée par le PNF sur des soupçons de fraude fiscale visant l’homme d’affaires franco-polonais, qui a acquis le FCN en 2007. Il avait été également cité dans l’affaire des Panama Papers, suspecté d’être actionnaire de sociétés offshore, selon Le Monde.
Perquisition à la Jonelière et contrôle fiscal
Plus récemment, une perquisition a été menée au début du mois à la Jonelière, le centre d’entraînement des Canaris, dans le cadre d’une nouvelle enquête préliminaire pour « exercice illégal de la profession d’agent sportif, faux et usage de faux », selon les informations de Presse-Océan. Elle viserait Mogi Bayat, l’agent franco-belgo-iranien omniprésent depuis plusieurs années dans le recrutement nantais. D’après l’enquête de Mediapart, Mediacités et des quotidiens belges, les enquêteurs s’intéresseraient à des ventes de joueurs impulsées par Mogi Bayat. Le transfert du milieu de terrain belge Anthony Limbombe, passé de Bruges à Nantes pour 10 millions d’euros en 2018, serait notamment dans le viseur des enquêteurs.
Il est « soupçonné d’avoir touché la moitié de la prime à la signature de 3 millions d’euros payée au joueur, afin de contourner la loi française qui plafonne les commissions d’agent à 10% du montant du transfert », selon cette enquête. « L’enquête préliminaire [du parquet de Nantes] ne me vise pas personnellement », a réagi Mogi Bayat auprès de Mediapart. Le site d’investigation affirme par ailleurs que le FCN fait actuellement l’objet d’un nouveau contrôle fiscal après celui subi au début des années 2010.
A noter qu’une nouvelle manifestation des supporters nantais (pacifique et statique) est programmée dimanche à 13h avant le match contre Angers. L’association « A la nantaise » poursuit également ses actions et souhaite créer une société commerciale fédérant à la fois entreprises régionales et supporters souhaitant devenir actionnaires du FCN, dans la perspective d’un rachat ou a minima d’une prise de participation dans le capital du club au moment du prochain changement d’actionnaire de référence. Une réunion est prévue le 21 janvier à laquelle ont été conviés tous les élus de Nantes et de Nantes Métropole, propriétaire de la Beaujoire dont le renouvellement du contrat d’occupation de l’enceinte est en cours de renégociation.
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