Le football français pleure l’une de ses grandes figures. Gérard Houllier est mort ce lundi matin après une vie au service du ballon rond, de ses débuts dans le Nord-Pas de Calais à ses activités de directeur technique national en passant par ses passages sur les bancs de l’équipe de France et du PSG. Il a aussi et surtout marqué l’histoire de Lyon, où il occupait encore un poste de conseiller extérieur auprès de Jean-Michel Aulas.
Il a participé à écrire les pages les plus vertueuses de l’histoire du club. Il avait été nommé entraîneur de l’équipe première en 2005 en remplacement de Paul Le Guen. Sur le banc des Gones pendant deux ans (2005-2007), il avait conquis deux titres de champions de France en 2006 et 2007, les 5e et 6e des sept consécutifs de l’ogre lyonnais. En deux ans, il a décroché cinq titres au total, à la tête d’un collectif monstrueux porté par le milieu Juninho-Diarra-Tiago.
C’était l’époque de la paire Cris-Caçapa en défense centrale, de Grégory Coupet dans le but ou des jeunes Hatem Ben Arfa et Karim Benzema, lancés dans le grand bain par Le Guen la saison précédant son arrivée mais confirmés par Houllier.
Le traumatisant souvenir de Milan en 2006
C’était l’époque où Lyon attendait décembre pour perdre son premier match en Ligue 1, et surclassait le Real Madrid (3-0 à Gerland en septembre 2005). Cette saison-là restera d’ailleurs comme celle où le rêve européen ne semblait plus en être un.
Traumatisée par le « vol » sur le terrain du PSV Eindhoven la saison d’avant et le penalty oublié sur Nilmar, l’équipe s’était relevée pour viser haut et passer ce plafond de verre des quarts de finale de la compétition. Opposée à l’AC Milan, elle avait tenu le nul à l’aller à Gerland (0-0) avant de faire le plus dur en marquant ce fameux but à l’extérieur au retour. L’OL tenait jusqu’à cette douloureuse 88e minute, ce centre de Kaladze, Abidal lobé, la frappe et le double-poteau de Shevchenko, puis cet but de renard de « Pippo » Inzaghi. Le troisième but de Sheva dans le temps additionnel restera anecdotique de cette soirée vécue comme « le pire souvenir » de l’histoire récente du club (3-1).
« On aurait pu remporter la Ligue des champions en 2006 avec l’Olympique Lyonnais parce qu’on avait une bonne équipe, avait confié Houllier quelques années plus tard. Ça s’est joué sur des détails à Milan. » La saison suivante, l’OL avait de nouveau régné sur la Ligue 1. Mais l’équipe avait cédé dès les 8es de finale en Ligue des champions face à l’AS Rome et les passements de jambes de Mancini face à Réveillère. Houllier avait quitté ses fonctions à l’été 2007.
Il restait depuis un fin observateur du club et même plus que ça. Jean-Michel Aulas en avait fait l’un de ses bras droits. Il était le conseiller du président dans les prises de décisions. Il avait son mot à dire, notamment sur le choix des entraîneurs. L’année dernière, il s’était défendu d’avoir privilégié la nomination Rudi Garcia au détriment de Laurent Blanc pour remplacer Sylvinho. Il laisse un club et un président dans une immense peine.
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