Du club « anti-arabe » à un club détenu à 50% par un dirigeant émrati, le Beitar Jérusalem est passé d’une extrême à l’autre en un claquement de doigts.

Avec des ultras parmi les plus racistes du pays, et n’ayant toujours pas fait jouer le moindre joueur arabe ou musulman, le club israélien a engagé un virage à 360 degrés avec l’entrée au capital d’un membre de la famille royale des Emirats arabes unis pour près de 76 millions d’euros.

Le club veut devenir un acteur de l’axe Israël-EAU

Officialisée ce lundi, la collaboration entre le Beitar et le pays du Golfe espère favoriser les rapprochements entre juifs et musulmans en Israël. Un accord signé entre l’actuel propriétaire et président Moshe Hogeg, ponte de la cryptomonnaie de 39 ans, et le cheikh Hamad ben Khalifa al-Nahyan prévoit ainsi un apaisement des relations entre toutes les communautés.

« Nous voulons gagner des titres, nous voulons marquer des buts, nous voulons rendre les fans heureux, a ainsi expliqué Moshe Hogeg. Et nous voulons montrer aux gens, après que tant de gens pensent que les musulmans et les juifs ne peuvent pas faire des choses ensemble et ne peuvent pas s’entendre, nous voulons leur prouver le contraire. »

Cette arrivée au Beitar traduit la volonté d’un rapprochement entre Israël et les Emirats arabes unis en marge des accords Abraham (un traité de paix) signés en août 2020. En parallèle de cet investissement, réalisé à titre personnel et sur ses fonds propres, par le cheikh, un partenariat a été signé entre les autorités régionale de Samarie (au nord d’Israël) et les EAU pour l’exportation de biens de consommation (vins, huile d’olive, miel), mettant ainsi fin au boycott de nombreux produits israéliens.

« Fu** Dubaï »

Mais l’arrivée d’un membre de la famille royale d’Abou Dhabi au sein du Beitar s’est accompagnée d’une vague d’attaques à caractère raciste. Réputé très proche de l’extrême droite israélienne, et profondément antimusulman, le groupe de supporters « La Familia » est ainsi à l’origine des débordements et de tags racistes sur les murs du stade Teddy-Kollek. 

Plusieurs messages très explicites ont été taggués en anglais tels que « Fu** Dubaï » ou encore « Vous ne pouvez pas nous acheter » et « Ne déconnez-pas avec nous ». 

Des débordements intervenus avant même l’officialisation de la vente d’une partie du club à un investisseur émirati. En 2013 déjà, ce groupe d’ultras avait provoqué de nombreux heurts après le recrutement de deux joueurs tchétchènes et notamment l’incendie des bureaux du club. 

Le nouveau dirigeant pas effrayé 

Nommé vice-président du Beitar, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Nahyan compte bien faire changer d’avis les supporters les plus extrémistes. Interrogé par le site d’informations The Times of Israël au moment de son arrivée au sein du club, le dirigeant émirati a regretté de voir des « jeunes qui sont trompés et ont subi un lavage de cerveau ».

Face à la grogne de certains ultras et les risques de nouveaux débordements, le nouveau copropriétaire du Beitar s’est fendu d’un « défi accepté ». 

Le changement amorcé par le club de Jérusalem semble déjà avoir quelques partisans comme le prouve les images postées sur les réseaux sociaux ce vendredi afin de remercier les fans restés fidèles. La scission semble des plus totales avec les membres de « La Familia ».

Le prochain match à domicile, le 17 décembre contre le club de Kiryat Shmona, s’annonce déjà bouillant. Reste à savoir si le club « anti-arabe » va réussir sa mue et devenir l’un des pionniers de la réconciliation.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/beitar-jerusalem-des-heurts-apres-le-rachat-du-club-anti-arabe-par-un-emirati-2017250.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.