Il y a un peu plus de deux ans, le football français sabrait le champagne avec après avoir cédé ses droits de diffusion TV pour plus d’un milliard d’euros par an sur la période 2020-2024. L’heure est aujourd’hui à la gueule de bois. Ce vendredi, la Ligue de football professionnel a décidé de mettre fin au contrat qui la lie à Mediapro, détenteur de la majeure partie des droits de la Ligue 1 et de la Ligue 2.

Une rupture qui doit encore être validée par le tribunal de commerce. La dernière étape en date d’une crise majeure débutée au début de l’automne avec le délai de paiement demandé par le groupe sino-espagnol à la LFP concernant son échéance du 5 octobre. La suite est connue.

Ce fiasco est-il une première dans l’univers des droits TV et du sport professionnel? Pas tout à fait. « Il n’y a qu’un exemple similaire en Europe. C’était au tout début des années 2000 en Angleterre. L’opérateur ITV Digital s’était mis en tête de concurrencer le géant local Sky en achetant les droits des deuxième, troisième et quatrième divisions anglaises (aujourd’hui Championship, League One, League Two) pour un montant complètement dingue. Il s’était retrouvé en faillite six mois après. Dans les dix-huit mois qui avaient suivi la faillite de la chaîne, 14 clubs étaient tombés en faillite », a expliqué Pierre Maes, consultant et auteur du livre « Business des droits TV du foot » aux éditions FYP, dans l’émission Rothen Régale.

Un parallèle troublant

Lancé en 1998, ITV Digital s’était engagé à verser à la Ligue anglaise 315 millions de livres sur trois ans, comme le rapportait à l’époque L’Express. Sur cette somme, seuls 133 millions avaient été réglés. En mars 2002, les propriétaires de ITV Digital avaient fini par déposer le bilan après l’échec des négociations menées avec la Ligue anglaise sur une révision du contrat.

La chaîne de télévision britannique avait été placée sous administration judiciaire. « Cette histoire remonte à 20 ans mais elle est troublante. Il y a des détails importants. Les droits de cette D2 ont été rachetés par Sky quelques mois après la faillite pour moins du quart du prix. Les dirigeants de la Ligue ont aussi attaqué leurs propres avocats en justice parce qu’ils n’avaient pas assez insisté pour avoir une garantie auprès des actionnaires de ITV Digital », a précisé Pierre Maes sur l’antenne de RMC.

Concernant la situation en France, le deal bouclé par la LFP prévoit que Mediapro doit continuer la diffusion des matchs tant qu’un accord avec un nouveau diffuseur n’est pas trouvé dans les jours et semaines à venir. Eviter tout écran noir est la priorité.

>> Les podcasts de l’émission Rothen Régale

https://rmcsport.bfmtv.com/football/droits-tv-mediapro-itv-digital-ce-precedent-fiasco-anglais-qui-peut-faire-peur-aux-clubs-francais-2017482.html

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