Vendredi après-midi, entouré de ses patrons Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier, Adrian Ursea, l’oeil pétillant, se présente pour la première fois devant la presse dans le costume d’entraîneur principal de l’OGC Nice. Au milieu des nombreuses questions qui lui sont posées, un journaliste de la presse locale lui fait remarquer que sa nomination a fait de nombreux heureux chez les anciens joueurs. Le nouvel entraîneur entame sa réponse par un trait d’humour « Je n’ai pas eu le temps de checker mon portable, j’espère que j’ai assez de mémoire dessus. Blague à part, vous me l’apprenez… Ça me fait extrêmement plaisir, ça prouve que les messages passés lors de mes précédents rôles ont été bien pris et ont apporté quelque chose. À travers mes différentes expériences, j’ai vu que lorsqu’on arrive à faire passer un message aux joueurs, qu’ils arrivent à apprendre quelque chose et à progresser, ça peut les marquer. J’éprouve énormément de plaisir à voir un joueur franchir des paliers, c’est la chose qui m’intéresse le plus. »

Arrivé en 2016 comme adjoint de Lucien Favre avant de partir en Suisse puis de revenir en fin 2019 afin d’épauler Patrick Vieira et de diriger le pôle vidéo, Adrien Ursea a toujours gardé de bonnes relations en interne, avec les dirigeants comme les joueurs. Certains sont restés, d’autres partis, mais même loin de la Baie des Anges, ils ont en effet apprécié la nouvelle. Quand vendredi après-midi le compte Instagram de l’OGC Nice publie la nomination du coach roumain de 53 ans, les commentaires positifs s’enchaînent. Parmi eux, certains comptes certifiés. « Pleasure » (« Plaisir »), réagit Alexy Bosetti, l’enfant du pays. « Alors là je dis OUIIIII, il connaît le football », s’enthousiasme Wylan Cyprien, mis à l’écart sous Patrick Vieira avant de rebondir à Parme. « Magnifique, il nous a régalé », publie quant à lui Valentin Eysseric. Puis c’est au tour de Dario Cvitanich, Anthony Mounier, Papy Mendy ou encore Mathieu Bodmer et Christophe Hérelle, de féliciter leur ancien coach-adjoint. 

« Il m’a montré des vidéos de grandes équipes, c’est ce qui m’a marqué » 

Aujourd’hui à Brest, Christophe Hérelle fait pleinement confiance à Adrian Ursea pour redresser la situation de son « club de coeur » entraîné dans une spirale négative après cinq défaites consécutives. « Adrian dégage quelque chose. Bon, il ne faut pas le mettre arbitre à l’entraînement parce que ce n’est pas son point fort, vous lui demanderez pourquoi je dis ça, il s’en souviendra, se marre le défenseur central. Plus sérieusement, il pourra redonner confiance au groupe. Sur le plan tactique, il n’y aura aucun souci et sur le plan humain ce que je peux dire c’est que j’ai apprécié l’homme. Il donnait son avis, des conseils, faisait des séances vidéo individuelles. » 

Des séances qui ont beaucoup marqué les joueurs. « Adrian est le premier à m’avoir donné des conseils tactiques sur la remontée du ballon, se souvient Maxime Le Marchand, passé au Gym de 2015 à 2018, aujourd’hui à Fulham. Il y avait le match en lui-même et mon match à moi contre les joueurs offensifs adverses. Personne avant lui ne m’avait donné de conseils sur ce rapport de force individuelle. J’ai appris à reconnaître certaines situations sur un terrain, comment éliminer les attaquants et comment me placer en fonction de leur positionnement… Il a pris le temps de m’expliquer en me montrant des vidéos de grandes équipes, c’est ce qui m’a marqué. » 

« Au deuxième poteau, Il y a toujours du pain manger » 

Christophe Hérelle aussi se souvient d’un conseil en particulier: « Adrian m’a toujours dit de voir avant, d’avoir un temps d’avance sur l’adversaire ». Car l’ex-adjoint de Lucien Favre est avant tout un analyste et un passionné de tactique. « Il pourrait en parler pendant des heures », explique Vincent Menichini, journaliste pour Nice-Matin, qui le connaît depuis l’époque de Lucien Favre.

« Il a la science du jeu, le coup d’oeil » et quelques conseils souvent bénéfiques comme pour l’attaquant Alexy Bosetti, pur produit niçois, aujourd’hui au Puy (National). « C’est un passionné et humainement c’est quelqu’un de top qui arrive à te transmettre quelque chose. J’ai gardé de très bons liens avec lui. Tactiquement, ça travaille beaucoup et techniquement, il m’avait pas mal fait progresser. Je me souviens d’une phrase qu’il me répétait tout le temps « Au deuxième poteau, sur les corners, il y a toujours du pain à manger ». Mon premier but, je l’ai mis comme ç! Je voulais lui envoyer la vidéo d’ailleurs, ce sont des choses qui marquent. » Si la question est de savoir si Adrian Ursea a les qualités pour être numéro 1, les anciens joueurs répondent oui à l’unanimité tout en soulignant l’apport important des adjoints qui l’accompagneront, Frédéric Gioria et Didier Digard. 

L’importance des adjoints

Le premier, au club depuis 2012, a vu passer les Puel, Favre, Vieira « Il s’est imprégné des différents coachs, souligne Maxime Le Marchand. Je pense qu’il a beaucoup appris de la philosophie du duo Favre-Ursea, c’est aussi un grand passionné ». Mais surtout quelqu’un qui va pouvoir insuffler une mentalité niçoise qui s’est dernièrement perdue selon Alexy Bosetti. « Fred avait un second rôle avec Patrick Vieira, il va revenir au premier plan. Il a travaillé quatre ans avec Puel, deux ans avec Favre, il connaît le club par coeur. C’était le capitaine en 1997 (quand Nice a remporté la Coupe de France face à Guingamp), il a un lien avec les supporteurs et il est Niçois. Pour moi, c’est un truc qui manquait dans l’effectif. Je ne me reconnaissais pas dans l’équipe quand je voyais les attitudes dernièrement. On peut perdre des matchs mais avec envie, on ne peut pas se laisser marcher dessus, surtout à domicile même si, je sais, sans les supporteurs c’est difficile. » 

En plus de Frederic Gioria, Adrian Ursea a décidé d’enrôler Didier Digard dans son staff. L’ex-milieu de terrain des Aiglons (2010-2015) était jusqu’à vendredi adjoint chez les U17 Nationaux. « J’ai travaillé avec Didier quand je m’entraînais avec la réserve. Dieu sait que les pros n’aiment pas revenir en réserve, c’est mauvais signe mais j’y ai pris beaucoup de plaisir », explique Chrstohe Hérelle. « Didier, Marama (Vahirua), Emerse (Faé), quand on connaît leur carrière… Les jeunes étaient à l’écoute avec eux, Didier a du caractère mais il est surtout exigeant et je pense que le groupe va en bénéficier ». Même son de cloche pour Bosetti: « Je suis super content pour lui, c’est une formation accélérée. Didier, c’est un Parisien mais il a la mentalité niçoise. Avec lui et Fred (Gioria) je pense que ça va changer, que c’était la fin d’un cycle et qu’avec les trois ça va prendre. Pour moi, finir la saison avec ce trio, il y a aucun souci. » A Reims, pour redonner de la confiance aux Aiglons, il faudra compter sur ces trois hommes pour un coup fin. 

Alexy Bosetti – – Alexy Bosetti https://rmcsport.bfmtv.com/football/nice-adrian-ursea-l-entraineur-qui-n-a-laisse-que-des-bons-souvenirs-a-ses-anciens-joueurs-2014919.html

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