Il ne s’était montré dangereux que sur un tir contré par Lucas Hernandez en première période et n’avait eu aucune influence dans le jeu. Resté muet il y a un mois au Stade de France, lors d’un décevant 0-0, Cristiano Ronaldo voudra sa revanche face aux Bleus, samedi (20h45), pour le choc du groupe A3 de la Ligue des nations. Mais le quintuple Ballon d’or ne sera pas la seule arme du Portugal. Alors que son secteur offensif était encore peu fourni il y a quelques années, ce qui avait par exemple permis à un joueur comme Eder d’être retenu pour l’Euro 2016, la sélection de Fernando Santos a aujourd’hui pléthore de solutions devant.
Diogo Jota, la belle surprise de Liverpool
Il y a bien sûr João Félix (21 ans, onze sélections), recruté à prix d’or (126 millions d’euros) par l’Atlético de Madrid l’an dernier et qui signe un début de saison canon en club avec sept buts inscrits sur ses cinq derniers matchs. Son duo avec Luis Suarez fonctionne parfaitement bien et le Portugal attend maintenant que son rayonnement se prolonge en sélection. S’il est déjà un joueur du présent, l’ancien joyau de Benfica sait qu’il sera encore plus attendu lorsqu’il faudra gérer l’ère post-CR7. Ce sera à lui d’assurer la relève, épaulé par d’autres joueurs qui commencent peu à peu à se faire un nom auprès du grand public. Celui qui n’en finit plus d’étonner se nomme Diogo Jota (23 ans, sept sélections).
Passé cet été de Wolverhampton à Liverpool pour 50 millions d’euros, il était censé attendre son heure dans l’ombre de Mohamed Salah, Roberto Firmino et Sadio Mané, trois grands artisans du titre de champion décroché la saison dernière par les Reds après 30 ans d’attente. Mais Jota n’est pas du genre à se contenter d’un rôle de coiffeur. Il ne lui a fallu que deux mois pour bouger une hiérarchie qui semblait bien établie. Alors que Firmino peine à se montrer aussi efficace qu’il y a deux ou trois ans, lui se régale en claquant but sur but, avec au passage un triplé retentissant contre l’Atalanta Bergame (5-0), le 3 novembre, en phase de groupes de la Ligue des champions.
De Paulinho à Trincão, des profils variés
« Il est rapide, physique, bon dans les airs et bon au sol. Il a exactement les qualités dont nous avons besoin, ça nous aide beaucoup », confiait à son sujet Jürgen Klopp fin octobre. Capable d’évoluer dans un couloir ou dans l’axe, Jota répond tout autant présent en sélection. Le 5 septembre, face à la Croatie (4-1) en Ligue des nations, Santos avait décidé de le titulariser pour la première fois. Résultat : un but et une activité de tous les instants. Mercredi, contre Andorre en amical (7-0), c’est un de ses anciens coéquipiers en club, Pedro Neto (20 ans), qui s’est illustré. Aligné d’entrée, l’attaquant de poche (1m72) des Wolves a inscrit son premier but en sélection pour sa première apparition. Egalement lancé pour la première fois, Paulinho a de son côté ouvert son compteur avec un doublé.
Contrairement à João Félix, Jota et Neto, l’avant-centre de Braga est un brin plus expérimenté puisqu’il vient de fêter ses 28 ans. Son profil est intéressant car il diffère de celui des autres attaquants régulièrement appelés par Santos. Solide joueur de tête du haut de son mètre 88, il n’a par exemple pas la vitesse et le grain de folie balle au pied d’un Francisco Trincão (20 ans, trois sélections), sur qui le Portugal compte beaucoup pour l’avenir, au moins autant que le FC Barcelone. Flairant le bon coup, le club blaugrana n’a pas hésité à lâcher 31 millions d’euros pour faire venir le jeune ailier du SC Braga. Fan de Cristiano Ronaldo, Neymar et Riyad Mahrez, Trincão a cette faculté à faire la différence dans les petits espaces et à mystifier son adversaire sur une accélération. En concurrence avec lui au Barça, Antoine Griezmann peut en témoigner. Et prévenir ses défenseurs.
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