Il a joué et vécu dans certains des plus beaux endroits du monde, soulevé plus d’une quinzaine de trophées, porté le maillot de son équipe nationale à de multiples reprises, et probablement gagné beaucoup d’argent. Mais cela ne fait pas tout.
Quatre ans après son départ du PSG, le défenseur néerlandais Gregory van der Wiel a pris sa plume et son courage pour publier ce lundi sur son site internet un long texte dans lequel il explique avoir souffert d’une profonde dépression.
« Le plus gros choc émotionnel est venu lorsque j’ai été contraint de quitter le Toronto FC. »
« Depuis plus d’un an maintenant, je suis en proie à des crises de panique et à de l’anxiété, révèle le joueur de 32 ans. C’est quelque chose qui a commencé quand je me détendais chez moi à Los Angeles. À ce moment-là, je ne savais pas ce qui m’arrivait, je pensais être victime d’une crise cardiaque. J’ai d’abord cru qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas physiquement. Mais avec différents hôpitaux et médecins, nous avons vérifié tout mon corps, et la conclusion était que tout fonctionnait de manière optimale. Après cette confirmation, j’ai donc commencé à me concentrer sur l’aspect mental, sur lequel je travaille encore à ce jour. »
Le latéral droit, passé ces dernières années – sans convaincre – par Fenerbahçe, Cagliari puis Toronto, lie son mal-être au déclin de sa carrière: « En tant que joueur de football professionnel, j’ai toujours eu la pression de montrer le meilleur de moi-même, peu importe ce que je ressentais, poursuit Van der Wiel. J’ai toujours mis mes émotions de côté, et c’est quelque chose qui s’est construit après toutes ces années. Frustration, colère, déception, tristesse, j’ai tout mis de côté et j’ai continué ma vie et ma carrière. Dire ‘Je m’en fiche’ est facile, et c’est ce que j’ai fait. Les dernières années de ma carrière n’ont pas été faciles. Après n’avoir pas toujours été pleinement heureux à Paris, après une année difficile à Istanbul et quelques mauvais mois à Cagliari, le plus gros choc émotionnel est venu lorsque j’ai été contraint de quitter le Toronto FC (début 2019, ndlr). »
« Ma carrière s’est lentement arrêtée. Me réveiller tous les jours et ne pas savoir quoi faire me tuait. »
Un club de MLS où il se sentait bien. « Après toute cette négativité, comme je viens de le mentionner, j’avais finalement passé une excellente année à Toronto, observe le défenseur. J’ai adoré l’équipe, aimé les gens et la ville. Je me suis imaginé jouer et vivre à Toronto pendant au moins cinq ou six ans de plus. Et puis, sans l’avoir vu venir, j’ai dû partir à cause d’une discussion professionnelle et saine avec le coach, un coach que j’aimais beaucoup. Cela m’a fait très mal et c’est toujours le cas. »
D’autant que Van der Wiel n’a pas réussi à rebondir après cet échec. « J’ai continué ma vie, j’ai déménagé à Los Angeles, indique-t-il. J’ai essayé de jouer pour une autre équipe. Peut-être pour mon ancien entraîneur à Atlanta je me disais, mais ils ne sont jamais revenus vers moi après avoir manifesté un intérêt initial. J’ai ensuite essayé de jouer gratuitement pour l’une des équipes de LA, mais après des premières réponses positives, ils ne m’ont jamais relancé non plus. Ma carrière s’est lentement arrêtée. À ce moment-là, je ne réalisais pas ce que cela m’avait fait émotionnellement. En plus, il y a le sentiment de ne pas savoir ce qui va se passer ensuite dans votre vie. Me réveiller tous les jours et ne pas savoir quoi faire me tuait. Je suis passé d’une routine d’entraînements quotidiens et de matchs hebdomadaires, à ne pas avoir d’objectifs ni de routine du tout. Six mois plus tard, mes crises de panique ont commencé. »
Gregory van der Wiel finit tout de même son message sur une note plus joyeuse. « De retour à Amsterdam, je vais beaucoup mieux, assure-t-il. L’amour pour le jeu est toujours là, il n’a jamais disparu. C’est pourquoi j’essaie de revenir sur le terrain quoi qu’il arrive et je suis très chanceux d’avoir trouvé un club qui est prêt à m’aider à y parvenir. Le RKC Waalwijk (actuel 13e d’Eredivisie, ndlr) m’a accueilli à bras ouverts et m’a proposé de m’aider pour tout. Après d’intéressantes conversations avec l’entraîneur et le directeur technique, c’est devenu une évidence pour moi. Je n’en suis pas encore là, mais je travaille dur tous les jours pour faire mon retour. Je ne sais pas si cela va arriver mais le temps nous le dira. Peu importe le résultat, je suis très reconnaissant de l’aide incroyable que je reçois de tout le monde au RKC. (…) Je voulais partager cela avec vous parce que cela fait partie de la vie. Peu importe qui vous êtes, nous sommes tous des êtres humains, et cela peut arriver à n’importe qui. »
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