Comment s’est passé cet exploit match face à Tottenham?
Oui, c’était un exploit mais comme l’a dit le coach Leko (Ivan Leko, ancien milieu offensif international croate, ndlr), nous étions 11 joueurs contre 11 autres. Il a une tactique vraiment osée, il veut du un contre un partout. C’est ce qui les a mis en danger. Il y a eu plus que de la chance, il y a vraiment eu une réponse tactique qui a été apportée. C’était intelligent de la part du coach.
Cette approche a surpris Mourinho qui a reconnu ne pas avoir trouvé la clé dans vos lignes très serrées en deuxième période…
En première, il a fallu se mettre dans le match, juger un peu l’adversaire et prendre ses marques. Quand on marque le but, on se dit qu’on peut le faire et que ce qu’il nous a proposé marche. Forcément, tu y crois. Les minutes passent et tu dis que ça arrive et qu’on est dans le vrai. Comme Mourinho l’a dit, c’était compliqué pour eux parce qu’on prenait confiance petit à petit. Ils ont fait entrer Son, Harry Kane et Lucas devant, ça a changé un peu la donne parce qu’ils avaient plus d’atouts offensifs mais dans l’ensemble, ça a été bien géré par l’équipe.
Mourinho était très agacé à la fin du match, le ressentiez-vous sur le terrain?
Ce n’était pas seulement sur le banc de touche, sur le terrain aussi, les joueurs de Tottenham étaient agacés parce qu’ils ne trouvaient pas la faille dans notre système. Hormis quelques petites pertes de balle, on n’a pas été trop mis en danger. Ils n’ont pas réussi à nous trouer derrière.
« S’il avait changé 11 joueurs, on aurait tenu! »
Harry Kane est-il l’adversaire le plus coriace que vous ayez affronté?
Il y a quand même eu Neymar, Mbappé… J’ai joué contre et avec des grands joueurs, je ne juge pas si c’est le plus grand. C’est un très grand attaquant. Le duo Son-Kane est le meilleur de Premier League. C’était difficile puisque ce sont deux grands joueurs mais il ne faut pas être impressionné par ce genre de match. On n’a rien à perdre. Tottenham est le grand nom, c’est le favori, il n’y a qu’à jouer libéré dans ce genre de situation.
Le fait que Mourinho dise qu’il ait voulu changer les 11 joueurs à la mi-temps est-il gratifiant pour vous?
C’est gratifiant mais ça veut dire aussi qu’il faut croire en ce qu’on fait. C’est quelque chose qu’on essaie de reproduire match après match. On a réussi à les mettre en difficulté. Il a dit qu’il pouvait changer les 11 joueurs mais on aurait tenu je pense. On était vraiment très intelligent dans la gestion du match.
Quel est le niveau du Royal Antwerp?
C’est un club ambitieux. C’est un grand club belge parce que c’est le premier créé mais ce il n’était pas forcément tout en haut du tableau. Il est revenu dans l’élite il y a quatre ou cinq ans, il se construit petit à petit et commence à montrer le bout de son nez en Europe. C’est un club en devenir?
Comment avez-vous vécu votre dernière saison où vous avez très peu joué avec Rennes?
C’est toujours compliqué pour un compétiteur qui a besoin de temps de jeu. Quand on n’enchaine pas les matchs, il faut se recentrer sur autre chose, le travail personnel pour combler des manques. J’ai essayé de garder une forme physique parce que je savais que j’allais retrouver un nouveau challenge et qu’il fallait être prêt. Le faut d’avoir travaillé.
« Je ne peux pas dire que Stéphan me gardait impliqué »
Malgré votre faible utilisation à Rennes, l’entraîneur Julien Stéphan vous gardait-il impliqué?
Je ne peux pas dire qu’il me gardait impliqué parce qu’il ne m’a pas fait jouer en championnat (à partir de novembre 2019, il n’a participé qu’à 4 des 15 derniers matchs de L1, ndlr), ni en Ligue Europa (aucun match). Impliquer un joueur, c’est lui montrer qu’il peut faire des entrées et ce n’était pas le cas. Il m’a laissé m’entraîner avec le groupe, oui, mais il ne m’a pas impliqué à 100% comme si j’étais un joueur du groupe qui pouvait apporter une plus-value.
Êtes-vous amer par rapport à cela?
Non, pas du tout. Coach, c’est un poste difficile parce qu’il a des choix à faire. Nous ne sommes pas onze joueurs dans un groupe, ce serait trop facile sinon. Il y a des choix à faire et il faut les respecter. Derrière, il faut aussi faire son autocritique, je n’étais peut-être pas au meilleur de ma forme, ni le meilleur mais il fallait garder la tête froide et travailler pour ça.
Suivez-vous leur parcours en Ligue des champions?
Bien sûr, je suis devant ma télé tous les soirs de Ligue des champions. J’envoie aussi des messages aux gars du groupe avant le match. Je suis toujours très proche d’eux et je garde un oeil très attentif à ce qu’il se passe dans le club parce que c’est mon club formateur. C’est MON club parce que j’y suis toujours lié contractuellement et j’ai fait toutes mes classes là-bas.
Votre ambition est-elle de vous y imposer à votre retour l’été prochain?
Mon objectif est de faire une grosse saison, de montrer ce que je sais faire. Tellement de choses se passent qu’on ne peut pas savoir ce qu’il va se passer. On ne sait pas quel chemin prendre à la fin de la saison. Je ne sais quelle sera la qualité de ma saison. Si je dois revenir, je reviendrai, si je dois partir, je partirai. Il ne faut fermer aucune porte.
Comment vous sentez-vous?
Ça se passe plutôt bien, je suis quatre matchs et quatre victoires. ce sont des débuts plutôt cool pour moi. Je n’ai pas encore connu de moments difficiles. Je me sens plutôt bien, l’adaptation s’est faite assez rapidement. Les gens m’ont facilité les choses pour que je me sente bien dans cette équipe.
Comment s’est passé le transfert, qui est arrivé très tard?
On était dans les dernières heures du mercato. Il restait des choses à négocier sur le fait que ce soit un prêt sans option. C’est une piste qui était là un mois avant la fin du mercato. on attendait un peu concernant les autres clubs intéressés. C’était un choix plutôt intelligent puisque je joue, on est en Ligue Europa.
Quels sont les objectifs d’Anvers?
L’objectif est d’atteindre les playoffs et essayer d’aller le plus haut possible pour décrocher une place européenne et pourquoi pas gagner le championnat. C’est encore long et très difficile. En France, on ne le juge peut-être pas à sa juste valeur mais c’est très physique. L’équipe est très compétitrice et veut gagner chaque match. Le coach est vraiment axé sur ça que ce soit en championnat, comme en Europe.
Avez-vous été recruté par Anvers pour votre expérience européenne avec Rennes?
C’était un atout. Les petites escapades européennes avec Rennes, ça sert. C’est plus facile pour recruter un joueur dans un club comme Anvers qui a besoin d’expérience à ce niveau et redécouvre la Ligue Europa. Ils ne m’ont pas recruté que pour ça mais surtout pour la relance. Ils avaient besoin de quelqu’un qui tenait le ballon, qui n’a pas peur de jouer et qui pouvait rentrer dans leur système en 3-5-2, donc ça collait vraiment. Je m’y plais et c’est le principal.
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