Conflit LFP-Mediapro: Téléfoot veut « adapter le contrat à la situation »

Mediapro ne compte pas quitter le navire dès les premières vagues. C’est en substance ce qu’a martelé le patron du groupe audiovisuel sino-espagnol, Jaume Roures, qui avait annoncé le 8 octobre dernier à L’Equipe son intention de ne pas payer à la Ligue de football professionnelle (LFP) les échéances définies et de renégocier le contrat des droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2.

Lors d’une conférence de presse exceptionnelle tenue ce mercredi midi dans un salon du Pavillon Dauphine, dans le XVIe arrondissement de Paris et dans un contexte de bras de fer avec la Ligue, le président de la nouvelle chaîne de foot lancée en France cet été a tenu à rassurer tous les inquiets – clubs, dirigeants, instances, supporters, sponsors –, la chaîne Téléfoot « va continuer ».

« Notre projet était pour quatre ans, nous le maintenons »

« Nous avons gagné un appel d’offres il y a deux ans. Il n’était pas surpayé, en comparaison avec les autres ligues européennes. Pour 80% de la Ligue 1 et 780 millions, c’était un prix correct, s’est satisfait Roures. Les associés chinois sont entrés par la suite dans notre capital. Notre projet était pour quatre ans, nous le maintenons. »

Mais face aux larges difficultés financières provoquées par la pandémie de Covid-19, Mediapro avait annoncé ne pas vouloir payer la traite de début octobre (172 millions d’euros sur les 780 que la chaîne doit à la Ligue), obligeant la LFP a contracté un prêt pour que les clubs français ne soient pas en défaut de paiement. Alors que la crise sanitaire a modifié selon lui la qualité du produit sans spectateurs et impacté le nombre d’abonnés potentiels pour sa chaîne, Jaume Roures souhaite toujours « adapter le contrat à la situation ».

« Ce n’est pas une baisse du contrat sur quatre saisons »

« Ce n’est pas une baisse du contrat sur quatre saisons, poursuit-il. Nous, nous parlons seulement de la saison présente. (…) On ne peut pas vivre ce que l’on vit en France et en Europe avec la Covid, et se dire que tout va continuer comme avant. Comme d’autres, nous subissons les conséquences. Tout le monde est pénalisé. » S’il savait que le projet de Mediapro ne serait pas rentable dès la première année, le patron audiovisuel savait que sa chaîne « n’aurait pas des millions d’abonnés dès le premier jour ». Jaume Roures a assuré par ailleurs avoir prévenu ses interlocuteurs dès le mois de juin de sa volonté de renégociation.

Et garde en ligne de mire – « pas dès la première saison » –, le point d’équilibre à environ 3,5 millions d’abonnés, tandis que le dirigeant a avancé le chiffre de 600.000 abonnées aux chaînes Téléfoot actuellement. S’il veut tendre vers son objectif en ces temps orageux, Jaume Roures sait la nécessité de « trouver des solutions » avec la Ligue. La tempête qui secoue le foot français, elle, risque de gronder encore un moment, alors qu’un « processus de conciliation » prévu pour une durée de trois ou quatre mois est en cours dans ce conflit, qui gèle les paiements initialement promis à la LFP.

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