Déjà mis à mal par l’interruption de la saison précédente et par un mercato estival moins fourni, plusieurs clubs de Ligue 1 se retrouveraient en grande difficulté en cas de défection de Mediapro. L’actuel diffuseur principal du championnat de France espère convaincre la LFP de réduire sa facture mais les deux parties campent sur leurs positions. Une situation dont les équipes tricolores feront encore les frais selon Philippe Caillot.
Caillot: « Mediapro ne joue pas le jeu »
Le président délégué d’Angers ne cache pas ses peurs pour l’avenir économique de la Ligue 1 et regrette la stratégie et surtout le timing de Mediapro, qui réclame un rabais après avoir vu les clubs boucler leurs recrutements et leurs investissements estivaux.
« Je regrette cette situation et en particulier le timing de Mediapro, qui ne joue pas le jeu. On a laissé les clubs investir et là, on n’a plus rien. Nous concernant, on a augmenté la masse salariale de 20 % durant le mercato, en se basant sur les nouvelles conditions, sans penser que ces gens ne respecteraient pas le contrat. »
Un accord pour éviter la faillite des clubs
La volonté de Mediapro de renégocier à la baisse pourrait pousser certains clubs à la banqueroute selon le dirigeant angevin. Avec des revenus liés à la billetterie réduits à néant par la crise sanitaire et des ventes en baisse lors du mercato, ce nouvel accroc risque d’avoir la peau des équipes les plus fragiles à en croire Philippe Caillot, militant d’un accord entre la LFP et le diffuseur du championnat.
« La Ligue a contracté un prêt pour compenser le manque à gagner de l’échéance d’octobre pour les clubs, mais c’est du court-terme. Celui qui n’a pas de trésorerie, il est mort, a encore poursuivi le président délégué du SCO. J’espère qu’un accord va être trouvé, sinon les clubs seront les dindons de la farce. A ce moment-là, il faut re-commercialiser les droits télé et si on veut le milliard, peut-être la Ligue peut-elle proposer un contrat plus long? Il va falloir trouver une bonne négociation. »
Caillot: « Il va falloir ramer »
Auteur d’un début de saison correct avec trois victoires et autant de défaites en six journées, Angers fait partie des valeurs sûres de la Ligue 1. Tant sur le plan sportif qu’économique, le club garde une bonne réputation grâce à sa gestion sérieuse. Mais de l’aveu de Philippe Caillot, même une équipe comme le SCO va se retrouver dans le dur en cas de défection de Mediapro.
« Les accords sont souvent défavorables aux clubs les plus petits, c’est ainsi, a encore poursuivi le dirigeant. Des droits télé revus à la baisse, ça aurait un impact sur nos finances, bien sûr, on ne va pas se raconter d’histoires. Il va falloir ramer. »
Et ce proche du président Chabane de conclure en rappelant l’importance des droits TV dans le budget d’un club comme le SCO: « A court terme, on va le payer, comme tous les clubs. On en discute avec le président Chabane, il est inquiet donc j’ai des raisons de l’être aussi, a estimé Philippe Caillot. Les droits télé représentent 83 % de notre budget, le reste c’est la billetterie et le sponsoring. Le SCO a la réputation d’être bien géré, donc si nous, on ne réussit pas, peu de clubs réussiront. »
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