C’est donc le triste feuilleton de cet automne. La faillite annoncée de notre foot. C’est la panique partout. La crainte existe que des clubs ne passent pas l’hiver en cas de non-versement par Mediapro des échéances prévues dans le fameux contrat dit « du milliard »! Ce contrat qui devait nous changer la vie, nous faire progresser, faire passer notre foot dans une autre dimension, faire qu’on devienne d’un coup aussi performant que les « autres ». Tout cela est sérieux. Aussi bien la crainte de la faillite que d’avoir cru aux balivernes racontées par Mediapro.
Comme ils ont cru naïvement, on devrait dire, bêtement, que la France serait suivie par les autres au moment de la crise sanitaire et l’arrêt de la L1. Ils ont cru aussi deux ans plus tôt que notre championnat avait un potentiel de dingue et qu’il suffisait de quelques millions de plus pour aller tutoyer les sommets. Crédulité ou bêtise, c’est au choix. Mais quand on dirige des clubs de foot et qu’on est responsable de telles entreprises et des gens qui y bossent, on ne devrait pas avoir le droit de croire des charlatans.
Ils ont tous applaudi Roures, le boss de Mediapro, quand il a fait son grand discours mobilisateur. En transe, extatique, ils se sont vus riches, beaux et conquérants en Europe. Peu importe ce que propose notre foot de clubs depuis des années, nos joueurs, nos coaches en L1. Avec ce milliard, tout allait devenir possible.
« Ils », ce sont nos chers présidents de L1. Un comité de pilotage a préparé le mariage avec Mediapro. Ils étaient tous là: Eyraud, Aulas, Caïazzo, Rivère, Vasilyev, Chabane, Graille, Michy, Denisot, les gens de la LFP, Boy de la Tour, Quillot et Ficot et le cabinet Clifford Chance, cabinet d’avocats d’affaires internationales représenté par Yves Wehrli. Aujourd’hui pas un président ne répond. Ils refusent d’évoquer le sujet. Chacun est retourné compter ses sous dans son coin. Ca doit être ça le sens des responsabilités.
Mais à un moment, il faudra quand même faire face messieurs. La médiocrité de nos dirigeants, leur mesquinerie devra laisser place à un minimum de responsabilité, non?
Il faudra venir expliquer comment on a pu croire une telle histoire. Un groupe espagnol soutenu par le Parti communiste chinois qui vient balancer un milliard dans la L1 en passant par une chaîne qui vendra un abonnement à 25 euros en proposant 8 matches de L1 et toute la L2!!
Nos présidents peuvent également tenter de nous expliquer pourquoi on n’a pas demandé de garantie. Pourquoi ils n’ont pas accepté la proposition de la LFP de prendre une assurance à 3.4 millions au cas où les deux premiers versements ne tomberaient pas. Ça sentait déjà le moisi, mais on n’a pas voulu se couvrir? Gouverner c’est ne rien prévoir pour nos chers présidents!
Les Chinois ont voulu copier le Qatar. Mettre du blé en Europe pour décrocher le Mondial 2030. Soft Power, ça s’appelle. BeIN Sport a beau perdre une tonne par an, ça ne leur a pas fait peur. Alors maintenant que peut-il se passer? Soit la Chine accepte de payer en envisageant que le produit devienne rentable, en se disant que même s’il y a des pertes, ça vaut quand même le coup dans la stratégie du Soft Power. Dans ce cas, ils virent Roures qui les a mis dedans avec son interview catastrophique de la semaine dernière. Sorte de coup de bluff minable que la LFP a repoussé. Soit, fin de l’histoire, la Chine dit stop car tout cela est trop cher. La LFP organise alors un nouvel appel d’offre au plus vite et on tente de récupérer auprès de nouveaux diffuseurs une somme décente pour ne pas finir dans le caniveau. Le gouvernement peut dans ce cas intervenir pour sauver notre foot en demandant aux grands patrons de venir acheter la L1. Ceci en échange d’un petit cadeau genre avantage fiscal, évidemment.
Précisons que derrière le foot, c’est tout le sport amateur qui est en sursis car une part des droits TV (5%) permet de financer l’Agence Nationale du Sport.
Quelle belle idée d’être allé se jeter dans ce business avec le PC chinois! On ne peut plus faire du business sans eux et après on est également coincé car ils décident de la bonne marche des affaires. La crise frappe ce pays comme les autres et c’est sans scrupule qu’ils se retirent des deals pas ou plus importants pour eux.
J’ai toujours pensé que nos présidents de foot étaient médiocres. Sympas, mais médiocres. Nuls dans l’approche du foot, sans passion, méconnaissant la culture de ce sport, le jeu, son histoire.
Là avec cette affaire où ils n’ont été guidés que par l’appât du gain, ils ont montré qu’arrogance et prétention étaient les deux mamelles de leur incompétence.
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